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C’est l’heure du grand inventaire pour les grandes figures du rock seventies. Si certaines de ces sorties relèvent surtout d’un coup marketing, certains groupes profitent de la nostalgie actuelle pour apporter un nouvel éclairage sur certaines périodes de leurs carrières. J’ai déjà parlé ici de « Song For Judy » , un live du loner composé de plusieurs passages acoustiques , piochés dans quelques tournées des années 70. Ce disque pouvait être considéré comme une œuvre à part entière, tant Neil Young réarrangeait ses titres sur scène.

Cette tendance fait un peut penser à Dylan, les deux hommes représentant en réalité deux pôles opposés dans le folk rock. Ex rocker reconvertie dans la folk pour gagner sa croute, Dylan passa sa vie à gommer la frontière entre le phantasme et le réel , l’homme et sa légende. « Le but de la vie est de se réinventer », voilà la philosophie Dylanienne, et qu’importe l’authenticité pourvue que les mélodies soient belles. Le loner , lui, a toujours agit en suivant ses convictions , préférant fuir ses anciens groupes, et se battre avec ses labels, pour garder sa liberté artistique. Il a ainsi claqué la porte de deux formations majeur du folk rock Californien, buffalo Springfield et CBNY.

Eloigné de la pression liée à l’immense popularité de ces groupes , il se refit une santé en compagnie de Crazy Horse, avant de le quitter pour produire son plus grand disque. L’homme a enregistré Harvest dans son ranch de Brocken Harrow , au milieu d’un décor désertique faisant penser à l’Amérique des pionniers décrite par Tocqueville. C’est peut être ça aussi que notre génération regrette, cette possibilité qu’avait les artistes de s’exiler au milieu de nulle part, et de revenir avec une œuvre unique.

Ce live fut enregistré peut après la sortie d’ »Harvest » , la guitare de Young s’y faisait plus lyrique qu’agressive , soulignant le lyrisme révolté d’Alabama. La poésie de Neil Young est aussi musicale, et reste encrée dans l’histoire tragique des vrais native americans. Quand on entend la cadence impriméE par la batterie, on a souvent l’impression d’être face à un shaman en pleine danse de la pluie.

De la mélodie douce de « After The Gold Rush » , aus rocks plus cadencés , ces titres semblent sortie de cette époque , aussi fantasmée que controverséE , où un peuple a construit sa grandeur en luttant contre la misère , les autochtones , et les divergences entre sudistes et unionistes.

Et c’est pour ça que Neil Young est devenu un symbole de l’Amérique, parce que cette histoire, comme celle du rock, ne fait que se perpétuer. On sait que les électeurs de Trump se situaient surtout dans cette Amérique profonde si méprisée, et qui a rejoué la guerre de sécession dans les urnes.

En attendant que Neil Young rejoigne Roosevelt sur le Mont Rushmore , on pourra se délecter de ce « Tuscaloosa » , qui s’apparente déjà à un bout de la grandeur du « pays de la liberté ».

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