Saisir les opportunités quand elles se présentent et se vouer corps et âme pour faire vivre la culture ! Voilà le serment qui circule aux Caves du Manoir en ces temps compliqués. Ouvertes en 1977 à Martigny et gérées depuis 2002 par l’association Subnascor, les Caves doivent se battre avec les moyens du bord pour pouvoir survivre dans un premier temps et proposer un programme fortement remanié dans un second temps. Loin de se laisser abattre par la crise actuelle, son président Mathieu Roduit fait le point de la situation et garde une passion toujours intacte quand il s’agit d’évoquer les futures programmations. Un enthousiasme qui donne du baume au cœur et nous donne l’espoir que des temps meilleurs nous attendent très bientôt !
Comment allez-vous et comment vivez-vous la situation actuelle ?
Formidable !!!
Avez-vous reçu des aides et en êtes-vous satisfait ? Est-ce que vous vous sentez soutenu et appuyé ?
La ville de Martigny a décidé de maintenir intacte sa subvention annuelle, ce qui nous permet d’assurer nos frais fixes et de verser un salaire à notre administratrice.
La situation est en revanche très préoccupante pour nos techniciens qui n’ont plus rien reçu depuis début septembre, qui doivent trouver des moyens de vivre avec des petits boulots et qui n’ont aucune garantie quant à l’avenir.
Craignez-vous que la pandémie dure plus longtemps que prévue ? Comment est-ce pris en compte ? comment vous organisez-vous en conséquence ?
On ne sait pas combien de temps la pandémie va durer. Néanmoins notre ligne directrice est très claire, nous souhaitons proposer une offre culturelle à notre public dès qu’il sera possible. Nous avons été parmi les premiers à rouvrir déjà en juin tant vivre sans culture nous est insupportable. Nous essayons donc d’exploiter au maximum la moindre fenêtre d’ouverture parce qu’on sait maintenant à quel point elles peuvent être éphémères.
Ça demande bien sûr de nous réinventer sans cesse et d’être réactif. C’est également souvent très frustrant. Nous nous activons malheureusement parfois en vain, mais chaque concert, chaque projection, chaque ouverture de la salle est une petite victoire sur la pandémie.
L’arrivée des vaccins peut-elle jouer un rôle important à l’avenir dans l’organisation de grands événements ? Et y a-t-il un risque que le vaccin devienne obligatoire pour les grands concerts ?
Nous n’espérons pas que des mesures liberticides supplémentaires soient prises à l’encontre de la population. Chacun doit être libre en conscience de se faire vacciner ou non.
Vous vous êtes engagés sur des dates précises en 2021, avez-vous prévu des alternatives (des plans b ou c…) s’il vous est impossible d’organiser vos événements dans les conditions habituelles ?
Nous avons une belle programmation prévue pour 2021. Nous espérons qu’elle pourra voir le jour. Certains groupes nous ont demandé de réserver une date de report si leur tournée ne pouvait voir le jour. Il reste néanmoins encore de grandes incertitudes concernant la date de réouverture et les conditions de réouverture. Il est évident que nous ne pourrons pas proposer certains artistes si la capacité de la salle est limitée.
Dans l’intervalle, nous tenterons de proposer quelques livestream pour permettre aux artistes de présenter quand même leurs nouveautés en attendant de pouvoir renouer avec le public.
Quelles seront les conséquences à long terme de cette crise pour vous ?
La mobilisation de nos bénévoles risque d’être un grand défi. Pour toute sorte de raisons, il est plus difficile de les motiver déjà actuellement. Ils sont néanmoins indispensables au fonctionnement des lieux culturels.
Et pour l’industrie musicale en général ?
Ça dépendra essentiellement de la durée de la pandémie et du soutien aux acteurs du monde culturel. Si la crise se prolonge sans solution décente pour soutenir les artistes et les techniciens, je ne serais pas étonné que certains décident de jeter l’éponge. La pandémie a mis en évidence la précarité de leur condition et l’absence de considération du monde politique.
Comment voyez-vous l’avenir ? Peut-on toujours se lancer dans des projets ambitieux ?
On peut en tout cas essayer. C’est difficile de se projeter. Nous essayons de réfléchir au présent et à ce que nous pouvons proposer à notre échelle. Nous réfléchissons actuellement à la mise en place des résidences afin de soutenir la création tout en apportant du travail à nos techniciens.
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