Le Montreux Jazz Festival, une histoire jonchée de moments grandioses et d’artistes qui le sont tout autant. Depuis 1967, on ne compte plus les musiciens d’exceptions qui sont passés par la Riviera vaudoise. Le Festival fait partie de notre patrimoine culturel et il doit être préservé comme il se doit. Pour cette raison, suite à la pandémie et à l’annulation de l’édition 2020 dans la foulée, nous avons craint pour l’avenir de l’événement. C’est avec une envie certaine de retrouver au plus vite les planches de l’auditorium Stravinsky et de se promener au bord du Léman dans une ambiance festive que nous nous sommes adressés à Mathieu Jaton, directeur du Festival, dans l’espoir de se rassurer sur un avenir que l’on veut radieux comme l’a toujours été l’histoire du Montreux Jazz. Voici quelques précisions que nous avons obtenues de sa part en rapport à la situation actuelle et de quoi l’avenir sera fait.


Comment allez-vous et comment vivez-vous la situation actuelle ?

C’est une année difficile pour tout le monde. Nous sommes réellement dans un ascenseur émotionnel qui nécessite que nous appréhendions la situation au jour le jour. 

Avez-vous reçu des aides et en êtes-vous satisfait ? Est-ce que vous vous sentez soutenu et appuyé ?

Oui, nous avons perçu des aides conformément aux directives fédérales pour la culture et nous en sommes satisfaits, notamment par la rapidité de mise en place de ces mesures de soutien. Le canton et la confédération ont su être réactifs pour soutenir des manifestations comme la notre.

Craignez-vous que la pandémie dure plus longtemps que prévue ? Comment est-ce pris en compte ? comment vous organisez-vous en conséquence ?

Nous sommes tous dans l’espoir de voir une fin rapide à cette situation mais restons constamment attentifs à son évolution. Nous planchons sur différents scénarios qui doivent pouvoir s’adapter aux possibles restrictions qui seront encore en vigueur lors du Festival en juillet. 

L’arrivée prochaine des vaccins peut-elle jouer un rôle important à l’avenir dans l’organisation de grands événements ? Et y a-t-il un risque que le vaccin devienne obligatoire pour les grands concerts ?

Nous espérons que l’arrivée de vaccins contribue à un retour à la normale aussi rapide que possible, ils peuvent bien évidemment y contribuer mais nous ne souhaitons pas que le vaccin soit obligatoire pour tous pour autant, il s’agit d’une décision personnelle.

Vous vous êtes engagés sur des dates précises en 2021, avez-vous prévu des alternatives (des plans b ou c…) s’il vous est impossible d’organiser vos événements dans les conditions habituelles ?

Nous avons prévu nos dates comme nous les fixons chaque année, et mettons tout en œuvre pour réaliser le Festival à ces dates dans les meilleurs conditions. Nous travaillons dans le but de pouvoir nous adapter le cas échéant aux restrictions qui auront cours à ce moment là.

Quels seront les conséquences à long terme de cette crise pour vous ?

Cette crise pousse tous les secteurs d’activités, quels qu’ils soient, à se réinventer et à se repositionner pour planifier l’avenir. Cela vaut également pour le Festival qui doit trouver des solutions pour annualiser ses activités. Cette problématique se posait néanmoins déjà avant cette pandémie, cela n’aura que accéléré nos réflexions allant dans ce sens.

Et pour l’industrie musicale en général ?

Il y a une remise en question globale de l’industrie musicale, qui aura souffert de l’absence d’événement live durant plus d’un an. Les artistes se tournent actuellement vers le streaming, qui va continuer à se développer, et il faudra dans un premier temps repenser certaines tournées qui impliquent de gros moyens de productions. Certains styles de musique risquent d’ailleurs d’être plus touchés que d’autres.

Comment voyez-vous l’avenir ? Peut-on toujours se lancer dans des projets ambitieux ?

On reste confiant. Il est plus important que jamais d’être créatif pour survivre à cette période difficile. Ceux qui sauront l’être seront certainement ceux qui s’en sortiront le mieux.

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