Certains nous vendent depuis quelques mois l’émergence d’une nouvelle vague de groupes de thrash metal formés par des gamins tombés par hasard sur les vieux vinyles de leurs parents (Lost Society), et d’autres anciens du Big Four nous jouent sans cesse le coup du retour aux sources (Anthrax). Quoiqu’il en soit, ce genre est bien vivant, et on ne peut que s’en féliciter. Et c’est là qu’intervient Malkavian, qui avec son deuxième album intitulé Annihilating The Shades, dégage une volonté de tout fracasser réellement impressionnante.
Les nantais ont fait d’énormes progrès, affichent des ambitions claires et possèdent toujours la même énergie palpable et fédératrice, mais comme décuplée. Il n’est pas aisé de pointer du doigt une influence prédominante, même si, ici et là, nous pouvons distinguer au détour de certains riffs, les ombres de plusieurs géants de la catégorie. Mais réduire Malkavian à une somme d’influences serait injuste pour ce combo, certes inspiré par ses aînés, mais sachant néanmoins s’affirmer, grâce notamment à une fougue dévastatrice.
Si la dynamique est souvent identique, on note cependant que le quintet varie, et avec réussite, les ambiances en présence, et pratique sa musique sans vraiment ressembler ou copier quiconque. Dotés d’un son puissant, résolument moderne et parfaitement adapté au style, ils empilent les titres virulents. Inutile d’attendre de leur part un son édulcoré. Les compositions sont bien construites, tout s’enchaîne avec un plaisir non dissimulé, et on remarque d’emblée qu’ils ont privilégié la vitesse d’exécution au mid tempo.
Incisif et frontal, ce nouvel opus est ultra efficace, et propose des riffs d’une précision chirurgicale avec un sens de la rythmique imparable. Le chant est hargneux et les solos sont rapides et particulièrement bandants. A vrai dire, on ne sort pas totalement indemne de ce carnage, et il vous faudra reprendre régulièrement votre souffle pour en venir à bout. Au risque d’en fâcher certains, j’ai sans doute entre les mains la sortie thrash française de l’année (voire européenne). La barre est donc très haute, et je remarque au passage que l’on ne peut décidément plus faire confiance à personne pour garder un peu de suspense. Pourvu que ça dure !
 

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