Forts de leur huitième album, « Eraser », sorti l’an dernier, les Allemands de Long Distance Calling faisaient un crochet par la Suisse à l’occasion de leur tournée éponyme. Le quatuor de Münster a investi le KIFF à bras le corps, embrayant avec l’entraînant « Giants Leaving » puis l’irrésistible « Blades », deux fleurons du nouvel album. Les changements de rythmes confèrent des atmosphères bien particulières, tantôt planantes tantôt rageuses, mais toujours au service de la mélodie et de l’efficacité. A mi-concert, on apprécie « Immunity », le bien nommé, conçu lors de la pandémie, avec son mid tempo lancinant et obsédant. Dans la foulée, peut-être la perle du nouvel album, « Kamilah », très belle intro ambiante avec une nappe de guitare découpée par la batterie de Janosch Rathmer, avant de débouler sur une rythmique « ironmaidienne » puis retrouver une mélodie apaisée… un pur bonheur ! Vient ensuite l’un des hymnes de LDC, « Black Paper Planes », imparable, la basse et la batterie qui tabassent, les guitares qui slident puis s’unissent pour le plus grand plaisir des headbangers. Parenthèse enchantée avec « Aurora », début tout en douceur avant de s’emballer dans une mélodie proche de Leprous.


Le public nombreux du KIFF en redemande et Long Distance Calling ne boude pas son plaisir
à revenir pour deux rappels, « Metulsky Curse Revisited » et le bombastique « Arecibo » qui finit
de nous écheveler avec ses déferlantes dignes de Metallica. Un bel exemple que le post rock
teinté de metal prog peut être tout aussi jouissif qu’un autre courant musical.

Texte et photos : Jean-Blaise « jb » Betrisey