Livingston - Animal

Établi à Berlin depuis 2008, le groupe Livingston a connu rapidement le succès en Allemagne avec son premier album Sign Language. Un deuxième opus, Fire To Fire, suivra mais le groupe, las de devoir faire des concessions à Universal Music et déçu du rendu final de l’album, décide de rompre avec sa maison de disque. La troisième galette, Animal, arrive donc en tant que première production de Livingston sous un (surprenant) label indépendant : SPV, surtout connu pour ses groupes de hard-rock et metal (Judas Priest, Pro-Pain, Sepultura, Motörhead, Monster Magnet…).

La première chose que l’on remarque en écoutant Animal est l’étendue des sonorités utilisées, témoignant sûrement du plus grand champ d’action du groupe en terme de composition et d’expérimentation. Livingston nous offre un rock alternatif avec beaucoup de nuances que ce soit des morceaux plus rock avec la prédominance des guitares ou des chansons plutôt soutenues par des effets électroniques. À travers ces aspects, on ne peut s’empêcher d’établir la comparaison avec les Anglais d’Editors.

Si les deux premières chansons, When It Goes Away et Big Mouth apparaissent assez vivantes et entrainantes avec un chanteur, Beukes Willemse, dont la voix est déjà mise à contribution, une atmosphère légèrement sombre pointe déjà son nez… La voix du chanteur va même, au fil des morceaux, faire basculer cette atmosphère dans un véritable sentiment de mélancolie. Cette impression se fait sentir dès Chemicals, bien que la chanson reste relativement rythmée et agréable. Et même si la structure des morceaux s’avère évolutive (souvent calme au début et plus énergique sur la fin) comme pour Time Bomb ou Opposite Tracks, l’impression est toujours présente.

Skin & Bones et The Hunter redonnent toutefois un peu plus de consistance avec le retour de la distorsion au niveau des guitares mais aussi des percussions davantage mises en avant pour le premier nommé, le second faisant quant à lui apparaître une partie cordes en introduction ainsi qu’un solo de guitare rythmé et parsemé de reverb’ et vibrato en fin de morceau. Finalement, la pression retombe complètement avec In My Head où le retour des instruments à corde et la voix lente et triste ne sont pas pour nous rassurer, mais aussi avec Reckless avec son intro au piano et sa « chute émotionnelle » au fil des secondes de la chanson. Heureusement, on se relève un peu avec Into The Rain et son refrain plus rythmé et Human avec une fin de morceau portée par basse et percussions.

L’album se termine sur le titre éponyme Animal qui clôt on ne peut mieux le caractère mélancolique qui se tisse à travers ce dernier opus de Livingston… Et c’est d’ailleurs la principale fausse note de l’album : si l’on ne se trouve pas dans cet état d’esprit (mélancolique), cette hyper-sensibilité finit par devenir lassante à force et on regrettera qu’un peu plus de « tonus » ou de positivisme n’aient pas été de mise sur certaines compositions.
Malgré cet aspect, le troisième album de Livingston, Animal, reste un opus musicalement assez intéressant et très cohérent, avec quelques bons titres à la clé (When It Goes Away, Big Mouth, Skin & Bones…). Mais un conseil, ne l’écoutez pas si vous vous voulez avoir « la banane »…

SPV

http://www.livingstonmusic.co.uk/

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.