Après Londres en 2013 et Abu Dhabi en 2014, j’assiste ce soir à mon troisième concert des Rolling Stones, comme les fois précédentes en me disant que c’est une chance qui ne se représentera pas. Et puis il y a aussi la découverte de cette nouvelle salle, la U Arena…

On arrive relativement tôt, ayant entendu les bruits des deux premiers soirs avec des files d’attente abominables, ce qui ne nous pose pas de problème puisqu’on travaille à dix minutes à pied de la salle… Par rapport au Stade de France, ça change ! Des milliers de personnes attendent en rang, avec une discipline assez improbable, je dois bien l’avouer. Disons qu’on réussit à s’introduire dans la salle rapidement, on passera sur les détails, et on pénètre dans cette salle/stade : IMPRESSIONNANT ! Comme tout le monde, je préfère les petites salles où on voit les groupes de près, mais pour ce genre de groupes, on n’a pas le choix, et je dois dire que ce stade m’a vraiment bluffé. La fosse est assez grande, mais les gradins ne sont pas très hauts, donc je pense que la visibilité reste raisonnable où qu’on soit.

A défaut d’avoir attendu longtemps à l’extérieur de la salle, on attendra finalement assez longtemps dedans, je sais pas si c’est mieux, mais il est à noter que la salle semble ventilée et qu’il n’y fait pas une chaleur suffocante comme à la plupart des concerts, ce que j’apprécie à sa juste valeur.

Le groupe Cage The Elephant fait son entrée en scène pour un show de 45 minutes, et je dois dire que, contre toute attente, j’ai bien aimé. Si la première moitié du concert m’a semblé assez brouillonne, malgré une présence scénique incontestable, les chansons jouées par la suite m’ont semblé beaucoup plus habiles, et je retiendrai  »Too Late To Say Goodbye » ou  »Come A Little Closer » comme de bons moments. Pour une première partie d’un gros groupe, c’est déjà pas mal.

Je n’en ai pas encore parlé, mais la scène des Stones est totalement dingue. Les écrans géants sont gigantesques, et dotés d’une définition impressionnante. Quand les Stones rentrent sur scène, c’est un déluge de lights et de décibels qui s’abattent sur nous, avec  »Sympathy For The Devil ». Mick rentre avec le backing band, avant d’être rejoint par Keith et Ron, ultra en avant dans le mix, même si ça s’améliorera par la suite. Je l’avais déjà dit les fois précédentes, et mon avis n’a pas changé d’un iota : les Rolling Stones ne devraient plus la jouer sur scène depuis bien longtemps, et ce soir, comme à chaque show depuis des années, Keith plante le solo dans les grandes largeurs, en plus d’avoir pas mal salopé le reste du morceau. C’est un tube, mais qui est tellement mal restitué en live qu’on n’en voudrait pas au groupe s’il cessait de s’y accrocher désespérément…

On dira que c’était bien de l’avoir en premier, au moins c’est derrière nous. Heureusement, la suite sera d’un tout autre niveau, puisqu’immédiatement après, on aura le droit au classique  »It’s Only Rock’n Roll (But I Like It) », une bonne chanson rock old school, puis  »Tumbling Dice », excellente aussi. C’est comme ça que je les aime, les Stones !

On poursuit avec deux curiosités, qui sont des extraits du dernier disque en date,  »Blue and Lonesome ». Composé de reprises de vieux standards du Blues, cet album m’a beaucoup plu, et l’enchaînement  »Just Your Fool/Ride’Em Down » montre que même sur une scène immense, devant 40 000 personnes, ce genre de chansons est à sa place. Le plaisir pris par le groupe à jouer ces deux titres est palpable, et j’ai beaucoup apprécié de pouvoir voir cette facette des Stones sur scène ce soir.

Traditionnellement, sur ce No Filter tour, c’est à ce moment-là qu’on peut s’attendre aux surprises et raretés : Dacing With Mr. D, Let’ Spend The Night Together, Sweet Virginia, Bitch, Doo Doo Doo (Heartbreaker), le groupe varie ses setlists, et c’est tout à son honneur. Ce soir, on aura d’abord droit à l’énergique  »She’s So Cold », totalement inattendue pour ma part, puis à  »She’s a Rainbow ». Très franchement, rien que pour ça, le déplacement est amorti ! La seconde est notamment une vraie rareté, jouée seulement 14 fois depuis 1997 (setlist.fm), et son interprétation est parfaite. Un grand moment !

Les premières notes de  »You Can’t Always Get What You Want » raisonnent ensuite dans la U Arena, à la surprise générale, puisqu’on est relativement tôt dans le concert, puis les anglais enchaînent directement sur  »Paint It Black  »et  »Honky Tonk Woman », à l’intro si caractéristique du son de Telecaster de Keith. Quel pied ! Des tubes, ils en ont, et se prendre ces trois pierres angulaires du rock ne peut laisser personne indifférent.

Par contre, et comme pour les fois précédentes, le passage suivant me laisse totalement indifférent (c’est poli…), car Mick laisse la place à Keith au chant, pour  »Happy » et  »Slipping Away ». Les deux chansons, en elles-mêmes, sont relativement peu remarquables dans le répertoire du groupe. Si en plus on rajoute un Keith totalement en roue libre qui joue et chante un peu quand il veut, on en arrive à dix minutes à la limite du pénible, dont le seul mérite est probablement de laisser Mick souffler un peu backstage.

Et de l’énergie, il en aura bien besoin, d’abord pour se dandiner sur un  »Miss You » vraiment sympa et que je me suis un peu pris en pleine face, puis pour jouer avec le public pendant  »Midnight Rambler », avant cette fin rock absolument dantesque, puis pour traverser la scène vingt fois sur un  »Street Fighting Man » vraiment canon.

Si on n’a pas encore compris, après autant de tubes, c’est maintenant le moment pour les MEGA tubes, avec tout d’abord un  »Start Me Up » sympa, dont l’intro passe quasiment sans soucis pour Keith, puis  »Brown Sugar », une de mes chansons favorites du groupe, l’occasion d’admirer encore une fois à quel point Mick est dans son élément : il occupe la scène à la perfection, provoque le public, et chante vraiment parfaitement. Faut-il le rappeler, il est né en 1943 !

Le show principal se termine, comme, il me semble, de coutume, par  »Jumpin Jack Flash », un peu bordélique, mais qui marche très fort parmi les fans présents ce soir.

 »Gimme Shelter » ouvre le bal pour les rappels, et c’est pour moi l’occasion de réaliser que la légendaire Lisa Fischer n’est plus dans le backing band des Stones. C’est assez déstabilisant, car, à l’instar d’un Daryl Jones, même si elle n’a jamais été un membre à part entière du groupe, elle les a accompagné sur scène pendant 30 ans. Sa remplaçante, Sasha Allen s’en sort avec brio pour ce classique parmi les classiques.

Sans surprise, le concert se termine par  »Satisfaction », attendu par beaucoup de monde et qui fait le job : un méga tube pour terminer un méga show d’un méga groupe !

Bilan des courses, les Stones ne déçoivent pas. Keith est parfois aux fraises, et le son était moyen par moment dans ce stade fermé, mais le show offert est vraiment incroyable. La scène était impressionnante, la mise en lumière également, Jagger et Watts assurent sans soucis, et Ron, même s’il a eu quelques moments de peine, est clairement LE guitariste qui tient la baraque sur scène. Mais dans tous les cas, les voir en live est un moment qu’on se doit d’apprécier à sa juste valeur, sans se prendre la tête ou disséquer la prestation sous toutes ses coutures : il suffit de se demander si on a passé un bon moment, et la réponse est oui !

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