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Mon acolyte GrosT étant béni des dieux et habitant près de Francfort, là où l’offre musicale est telle qu’on pourrait aller voir un concert par jour si on voulait, me voici, après AC/DC, Mötley Crüe, Steve Earle, ou encore Saxon, encore une fois en route pour, cette fois-ci, voir pour la première fois (et oui…) les célébrissimes Scorpions, dans la salle ultra moderne SAP Arena de Mannheim (qui accueille le fameux club de Hand Local, le mythique Rhein-Neckar Löwen), et pouvant accueillir plus de 15 000 personnes en configuration concert.
Mais avant ça, même si ça n’a pas un grand rapport avec ce show, ça en a un avec l’amour que nous portons à la musique, nous faisons un crochet par le magasin de guitares vintages GuitarPoint, qui accueille de véritables pièces d’histoire, telles deux Gibson Les Paul Standard de 1958 (plus de 200 000€) ou encore le premier prototype de la Reissue de la fameuse Les Paul Standard 1959 ! Joe Bonamassa a d’ailleurs fait un petit « guitar safari » il y a quelques semaines là-bas. Si jamais vous passez dans le coin, n’hésitez pas, un plaisir pour les yeux, pour les connaisseurs comme les non-initiés !
Mais effectivement, venons-en au plat de résistance : les Scorpions, en chair et en os, sont ce soir à l’affiche de la SAP Arena, qui affiche sold-out pour l’occasion. La performance est d’autant plus impressionnante que des dates à Stuttgart et Francfort, tous deux à moins d’une heure de route, sont également programmées dans la semaine. Organisation à l’allemande, avec des parkings une capacité suffisante, un accès (et une sortie par la suite) très rapide et fluide, c’est carré et on apprécie. Il en est de même pour le vestiaire, les bars et la bouffe, très peu d’attente. A noter également le prix des consos plus que raisonnable. Comme je l’ai dit avant, cette salle est ultra moderne, et la vue du crowd et des tribunes pleines à craquer dans une arena de cette taille est toujours saisissante, cette fois-ci ne dérogera pas la règle.
Nous prenons position dans le « golden circle », soit le premier tiers de la fosse, peu avant que l’opening act entre sur scène. On va y aller cash, on s’est royalement emmer*é pendant la petite demie heure qui leur était accordée. Beyond The Black est un groupe allemand dont la musique ressemble à du metalcore, avec une chanteuse dessus, en clair. Rien de bien original, on a entendu ça (en mieux) des centaines de fois. Bref, passons.
Immédiatement après la fin de cette prestation tout à fait anecdotique, un grand rideau masque la scène. On devine tout de même la configuration de la scène, un peu similaire à ce que fait Metallica en open-air, à savoir un écran immense derrière la batterie, qui est surélevée. Les autres membres peuvent également venir sur une plateforme à la même hauteur, ou rester sur le devant de la scène. Il y a également une avancée permettant aux musiciens de venir au plus près du public. Bref, du tout bon.
Peu après 21h, les Scorpions rentrent sur scène sur Going Out With A Bang, excellent extrait du dernier albums de Teutons, qui permet déjà de se faire une idée : le son est tout bonnement excellent, et les musiciens ont la banane. Et surtout, surtout, la voix de Klaus Meine est exceptionnelle. J’ai vu des vidéos et entendu des retours sur les tournées précédentes comme quoi il était parfois à la peine, ici, c’est vraiment parfait ! Le public est calme et concentré, appréciant ce qui se passe sous ses yeux privilégiés. On enchaîne avec un Make It Real vraiment bon, et The Zoo, premier grand moment pour nous de la soirée, une chanson parmi nos favorites du répertoire des Scorps ! Mais c’est rien comparé à ce qui suit, une version de Coast to Coast qu’on s’est pris en pleine face et qu’on n’attendait clairement pas à ce niveau. L’occasion également pour Rudolf et Mattias de venir poser sur l’avancée, l’un très sobre et concentré, l’autre beaucoup plus expressif, ne rechignant jamais à prendre des poses rockstars pour les photographes présents, je vous laisse deviner qui est qui ! Gros gros début de concert qui nous laisse assez pantois, je vous ne le cache pas, et ambiance vraiment sympa avec des musiciens clairement contents d’être là.
Après la baffe, un des moments qu’on attendait le plus (oui, on a regardé la setlist avant, c’est maaaaaal !), le medley de vieilleries Top of the Bill / Steamrock Fever / Speedy’s Coming / Catch Your Train. Légèrement déçu, ça a, en gros, donné les trois premiers vraiment pas mal (notamment Speedy’s Coming), mais Catch Your Train a moyennement pris, je sais pas trop pourquoi. C’est justement le seul temps mort du show, puisque We Built This House (avec les paroles qui s’affichent sur les écrans géants, le truc bien kitch) prouve encore une fois le savoir-faire du groupe quand il s’agit de sortir des refrains implacables. Delicate Dance passe bien, mieux que ce que je pensais, et permet à Mattias de briller pendant ses nombreuses parties lead, pendant que son compère guitariste s’éclate derrière, puis c’est la partie acoustique.
La partie acoustique, le moment qui peut tuer le concert avec un bon quart d’heure mou du genou. Bon bah ici, ce n’est pas le cas, c’est même la meilleure surprise du show. Klaus se rend sur l’avancée, dit des trucs en allemand (ça avait l’air intéressant, j’aurais bien aimé comprendre), accompagné des deux gratteux, et entame une version incroyable de Always Somewhere, rejoint en milieu de morceau par les deux membres qui manquaient encore. Je l’ai dit avant, sa voix est parfaite ce soir, et c’est probablement ce qui rend cette interprétation si géniale. Les chœurs sont également magnifiquement travaillés. Eye Of The Storm passe aussi super bien, avant le clou de cette session, Dust In The Wind. Tout est parfait, si ce n’est peut-être Kottak qui joue vite fait de temps à autres sur sa chaise qui sert de percussion (il tape dessus) et préfère faire coucou au public , et je me demande si ce n’était pas une bande. A part ça, rien à dire, osmose parfaite avec le public, sonorisation sans faille des cordes…Génial !
A partir de là, c’est l’orgie de tubes, et Wind Of Change boxe clairement dans le haut de cette catégorie. On aime ou pas, mais qu’est-ce que c’est efficace. Les arrangements sont béton, la progression du morceau est imparable, et Schenker tient la rythmique de main de maître. Superbe version !
Rock’n’Roll Band marche ensuite très bien, attestant, si besoin en était, que Scorpions sort toujours de super disques. D’ailleurs, Humanity : Hour 1 est injustement oublié ce soir, mais faire une setlist quand on a autant de bouteille et de tubes que Scorpions, ça doit pas être simple. Bref, après ça c’est au tour de Dynamite de faire un carton, puis In The Line Of Fire, bien ravageur, vient introduire Kottak Attack… Je ne sais même pas quoi dire là-dessus. De manière générale, j’ai horreur des soli de batterie, c’est dit. Mais certains trouvent plus ou moins grâce à mes yeux. Celui de Tommy Lee sur son rollercoaster est tellement ridicule qu’il en est génial, celui de Mikkey Dee en met plein la vue…Celui-ci, il est naze, et la tentative de faire participer le public en est encore plus ridicule. Sans compter le convenu « You kick ass »… bref, James Kottak est un super batteur, mais ce genre de passage est clairement dispensable, et fait baisser le rythme et l’ambiance au moment où le concert commence à atteindre son climax.
Ceci dit, on reprend fort après ça, avec coup sur coup Blackout, et surtout la tuerie Big City Nights : quel enchaînement ! Après ceci, Scorpions vient longuement saluer le public avant de se retirer pour revenir (surprise !!! on ne s’y attendait vraiment pas !) interpréter en rappel leurs deux tubes interplanétaires. Still Loving You, forcément… tout le monde l’a entendue des milliers de fois, elle a permis au groupe de se faire connaître des gens qui ne connaissent pas la musique – «  ah ouais, Scorpions, ceux qui ont fait Still Loving You, ouais bien-sûr je connais », comme Highway To Hell ou Smoke On The Water, vision réductrice et rageante pour les fans, qui réduit un groupe de légende ayant sorti des pelletées de disques à un tube radiophonique – et forcément, c’est le genre de chansons qu’on se prend en pleine poire quand on l’entend en concert. Parce qu’on la redécouvre. Relisez ce que j’ai écrit sur Wind Of Change, multipliez le par 10, et vous avez mon ressenti sur Still Loving You. Cette pièce est tellement parfaitement écrite qu’elle en est imparable…Les petits licks lead sur les power chords plaqués vers la fin qui permettent habilement la transition vers le solo, la progression et la montée en puissance, l’efficacité de ces arpèges…Pas besoin de décrire l’ambiance qui règne dans la salle. La conclusion vient ensuite sur Rock You Like A Hurricane. Là encore, quelle puissance dans ce riff ! Le lead de Jabs en intro est carrément orgasmique, et le succès est total avec Meine qui zappe carrément le premier refrain pour laisser le public chanter. Un final épique pour un concert qui frise le sans-faute.
En conclusion, que dire ? Que à la base, j’aime bien le groupe sans en être un die-hard, donc je pense avoir été objectif sur les 1565 mots qui ont précédé cette phrase. Clairement, ni moi ni GrosT ne nous attendions à une telle baffe, mais encore une fois, les Scorpions ont rendu ce moment mémorable par leur professionnalisme, leurs sourires du début à la fin, la setlist mêlant tubes, vieilleries, et chansons plus récentes, tandis que la salle et l’atmosphère bon enfant et attentive dégagée par l’audience teutonique ont fait le reste. Merci messieurs !
 

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