prophets-of-rage

Je vous en avais parlé dans ma preview, donc je ne vais pas vous réintroduire les Prophets of Rage. Pour ceux qui ne les connaissent pas, pas de panique, l’annonce la semaine passée d’une date au Nova Rock, (traditionnellement un des premiers festivals européens à annoncer des groupes) en 2017, en annonce d’autres et il y a fort à parier que s’ils ne passent pas au Hellfest, ils passeront ailleurs, tout ça se décantera probablement dans les semaines qui viennent.

Pour ma part, ainsi que pour mon buddy Olivier, le voyage aux Etats-Unis prévu de longue date était l’occase parfaite pour aller voir ce supergroupe. Après un léger chamboulement de planning, nous optons donc pour la date à Dallas, au Texas.

Vous n’êtes pas sans savoir que le « prétexte » à cette tournée intitulée « Make America Rage Again », en référence au slogan du porteur de moumoutte le plus célèbre d’Amérique en ce moment, est la campagne électorale qui bat actuellement son plein aux USA. C’est justement une journée bien remplie et bien immergée en pleine américanitude nous amenant tour à tour tirer au fusil de guerre, pour quelques dizaines de dollars sur simple présentation d’une pièce d’identité, assister au concert, puis enfin suivre le premier débat Hillary/Donald…

Comme expliqué précédemment, après avoir achetés notre ticket sur TicketMaster (société multinationale cotée en bourse et souvent accusée de l’inflation des billets de concerts partout dans le monde), nous nous rendons donc dans une salle joliment appelée Gexa Energy Pavillion qu’on pourra assister à un concert « protestataire », le tout coincé entre des tonnes de stands de bouffe aux prix prohibitifs (et à la qualité « douteuse », pour ne pas en dire plus), des bars et autres salons VIP…bref.

On arrive enfin en fosse avec nos charmants bracelets indiquant clairement que les mosh et autres stage divings sont interdits. La salle n’est d’ailleurs pas, à proprement parler, une salle. Elle est en effet ouverte sur les côtés et l’arrière. Un second espace en General Admission, sur une pente recouverte d’herbe en plein air, est d’ailleurs accessible tout au fond, derrière les sièges. Quand à notre fosse à nous, près de la scène, elle est toute petite, probablement de quoi mettre 1000 personnes, ou peut être moins, sur une capacité totale de 8000 personnes, d’après les indications disponibles à l’entrée.

Niveau premières parties, on assiste d’abord à la prestation assez indigeste de Wakrat. Le genre est une sorte de metal/punk alternative sans grande originalité ni fulgurance en ce qui concerne les compos. Je passe tout le concert à me dire que leur bassiste aurait probablement aimé être Tim Commerford de RATM, puisque ses tatouages et ses attitudes sont assez similaires. Puis je me rendrai compte que en fait c’était lui… au moins j’aurai été objectif ! Concert anecdotique pour ma part.

Awolnation prend ensuite le relais. Bénéficiant de meilleurs lights, d’un meilleur son, et aussi d’un public plus fourni, on sent clairement que c’est le niveau au dessus : la scène est bien occupée, les musiciens sont dynamiques et efficaces et la foule répond bien. Leur musique mélangeant rock assez lourd, électro, et chant clair peut être déroutante mais est très bien foutue et passe bien sur scène, ce qui permet de passer un moment très agréable avant le plat de résistance.

Et on y vient assez rapidement ! En bonne position deux ou trois rangs derrière la barrière, côté Morello, nous sommes prêts quand arrive DJ Lord de Cypress Hill, pour une intro vraiment inattendue. En effet, il se lance tout seul dans un mix d’un bon quart d’heure mêlant une tripotée de tubes emblématiques tels que Smells Like Teen Spirit, Enter Sandman, Fight For Your Right (To Party), et bien d’autres qui feront un carton… A noter que la seule chanson diffusée à ne pas être en langue anglaise est Nique la Police, de Cut Killer et NTM, on aura probablement été les seuls à comprendre.

Le reste du groupe le rejoint ensuite, lumières éteintes, visages baissés, poings baissés, avant d’entamer Prophets of Rage de Public Enemy, magistralement revu à la sauce RATM, puis un Guerilla Radio surpuissant ! Le son est précis, les musiciens sont concentrés et Chuck D et B Real se partagent habilement les lyrics de Zach De La Rocha, sans l’imiter, avec leur style, ce qui est probablement la meilleure solution. L’ambiance est très bonne et malgré les consignes, ça mosh et slamme, gentiment tout de même.

Les moments épiques s’enchaînent à vitesse grand V dans un show sans temps mort. Un People Of The Sun énorme, Bombtrack qui rend la foule dingue, ou encore un Testify qui ravage tout… on ne voit pas le temps passer !

Un temps fort du show est le medley de classiques de Cypress Hill et Public Enemy, avec les deux rappeurs qui viennent sur la petite avancée de la scène pour checker des fans, signer leurs casquettes ou encore prendre des selfies avec leurs téléphones, le tout en rappant salement sur des briques telles que Bring The Noise, I Ain’t Going Out Like That, ou encore Can’t Truss It. B Real viendra même slammer pour chauffer encore un peu plus les premiers rangs qui n’en demandaient pas tant ! Gros gros moment !

Les tubes de RATM passent tous comme des lettres à la poste : Know Your Enemy, Bullet in Your Head (orgasme au moment où la foule gueule « a bullet in your fuking heaaaaaaaaaad »), ou encore Sleep Now In The Fire… Quant aux chansons des deux groupes de Hip-Hop, même si quantitativement elles sont un peu en retrait, les portages des parties instrumentales pour les adapter aux musiciens de RATM sont efficaces et bien travaillés, les résultats étant vraiment bons comme sur Prophets of Rage en intro, dont j’ai déjà parlé, mais également sur Muzi Weighs A Ton ou encore Shut’Em Down qui fracasse sévère.

La fin du show est tout bonnement dingue, avec un enchaînement The Party’s Over/No Sleep Till Brooklyn qui casse tout, puis la doublette Bulls on Parade et Killing In the Name Of… Pas besoin de faire un dessin.

A vrai dire, après que le groupe se soit retiré de scène, le verdict est formel : je me suis pris une baffe.

Je ne m’y attendais pas, je ne m’attendais pas à autant de conviction, ni autant d’ambiance, ni à un rythme aussi soutenu, ni tout simplement à m’éclater à ce point là… Le rappel à l’ordre n’en aura été que plus violent, les Prophets of Rage ne sont pas là pour faire de la figuration, que ce soit dit, et rendez-vous en Europe à l’été 2017 !

http://prophetsofrage.com/

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