Arriver un peu avant la tempête sur une terre inconnue, c’est toujours libérer une partie de son imagination. On observe la Main Stage et les techniciens s’affairer sur une musique d’Ozzy Osbourne et on essaye de projeter l’oiseau noir face à son public… il faudra patienter jusqu’à 22h00 pour voir le « Prince of Darkness » prendre possession de ces mêmes lieux. Le site ? Une ancienne base aérienne, d’où Hitler en personne aurait voulu faire décoller des missiles sur le Royaume-Unis, convertie le temps d’un weekend en rendez-vous incontournable pour les rockeurs, mélomanes ou amateurs, curieux ou passionnés. Les décors et les noms de scènes (Warbird, Spitfire, avions de guerre) rendent discrètement hommage au passé du lieu. On trouve aussi une antichambre (tatoueurs, barbiers), le métal market (shopping en tous genres) et un espace merchandising pour les souvenirs. Simple, mais efficace, la base aérienne 217 donne au 1er abord une grande sensation d’espace (de vide ?).

Laura Cox (scène du camping)

On commence la visite par un petit tour au camping où 2000 festivaliers ont planté la tente la veille (ils seront 10 000 sur l’ensemble du festival). Laura Cox, bête de scène, réussit à réveiller des voyageurs endormis en une seule chanson. Pourtant loin de la marque « métal » affichée par la plupart des festivaliers, le blues rock de la jeune parisienne a su séduire son public à l’heure fatidique de l’apéro (beau challenge). Toujours très proche de son public, elle n’hésite pas à chevaucher les épaules de son tourneur pour slider au milieu de son public. Les fans le lui rendent bien, elle va bientôt atteindre les 75 000 fans sur Instagram. Très belle prestation avec 3 nouvelles chansons dans la setlist, The Laura Cox Band entre en studio en octobre prochain…


Eluveite (main stage 2)

Début de festival sur site avec nos camarades suisses d’Eluveite. Baignant dans le métal symphonique accessoirisée (violon, flute, harpe, vielle, etc..) ou folk métal pour les intimes derrière la douce voix de sa frontwoman, le groupe helvète livre un set sérieux, sans fausse note mais sans réelle surprise également, à part peut-être cet étonnant intermède de vocalises certes très agréable, mais sans grand intérêt. That’s all…folks !

 

Powerwolf (main stage 1)

1er passage par la Main Stage 1 pour le set des teutons costumés de Powerwolf, groupe de power métal allemand fondé en 2003. L’un de mes coups de cœur récent depuis un passage remarqué aux Artefacts à Strasbourg en 2017. Une fois oublié tout le décorum du groupe (une variante plus poilue de Ghosts en gros), vous avez alors affaire à un ensemble ultra-efficace qui derrière des paroles pseudo-démoniaques (buveurs de sang, amis du démon, etc.) propose des hymnes calibrés pour les stades. Le nouveau single « Demons are girl’s best friend » joué pour l’une des premières fois confirme un savoir-faire typiquement nordique (Volbeat, Rammstein….). Malgré une scénographie totalement maîtrisée, le groupe n’oublie pas son rôle au sein du Download. Très communicatif, des phrases en français, le sourire, la bougeotte (surtout pour le claviériste), tous les ingrédients pour passer un très bon moment. La foule reprend en cœur les « ohhhh oooohhh oohhhh » des refrains qu’on se surprend à chantonner post-set. Rien à dire, du Powerwolf à la hauteur des lives du groupe.

  

Sidilarsen (spitfire stage)

Place à la fin d’après-midi sur la toute petite scène de la Spitfire avec les toulousains Sidilarsen. « Je vous sens chauds, c’est l’heure de l’apéro ! ». Le ton est donné. Soleil, bonne humeur, les Sidi ont convié les curieux et fans à un moment de partage et de réflexion loin des Main stages. Bien qu’un peu à l’étroit, les sudistes proposent un quasi best-of remontant jusqu’à Biotop, le tout premier album du groupe. Le dance-metal du groupe fait toujours mouche pour un combo très largement reconnu pour ses sets enflammés. David, frontman engagé du groupe, en profite comme à chaque fois pour faire passer les messages : lutte des classes, migrants – David séparant le public pour « walls of shame » – racisme….. Et puis, quoi de mieux à l’apéro qu’inviter les amis ? Banco pour les Sidilarsen avec Arno et Poun de Black Bomb A au micro pour un « Guerres à vendre » colossal ! Un set énorme malgré un son pas toujours terrible.

Ghost (main stage 2)

Ah Ghost….. Phénomène actuel depuis le passage en radio de plusieurs titres dont « He is », et ce, malgré les guerres internes (ne reste plus du groupe originel que Tobias Forge au micro), nombreux étaient les fans présents pour découvrir le cardinal Copia, nouvelle version de l’histoire Ghost. Si « Prequelle » qui vient tout juste de sortir compose une bonne partie de la setlist, difficile de s’y limiter en live pour le groupe tant l’album est pop. Pas vraiment convaincu sur galette, les morceaux prennent de l’ampleur une fois les guitares branchées (‘Rats’ et ‘Faith’ notamment).
L’heure précoce et son soleil rageur y sont sans doute pour quelque chose mais le groupe a perdu de son côté « malsain » avec ce nouveau costume. Tobias est plus à l’aise pour bouger c’est évident mais le cérémonial y perd, notamment sur la clôture habituelle (et toujours amusante) avec Monstrance Clock et son célèbre « Come together for Lucifer’s son » repris en chœur par la foule. Au vu des danseurs nombreux sur « Dance macabre », Ghost file doucement mais surement vers la pop. Un set décevant par sa perte de magie noire.


Ozzy Osbourne (main stage 1)

Ce concert aura été immanquablement le concert mémorable de ce premier jour à mes yeux. Au-delà du mythe, on découvre un homme encore rongé par sa vie, sa musique, ses excès, son hyper sensibilité. Malgré l’âge et les conséquences d’une vie hors des chemins battus, il garde le sourire d’un enfant, les amusements à voir un public toujours présent, joueur et respectueux d’un parcours à la fois fluctuant et néanmoins mythique. Zakk Wylde (guitare) et Rob « Blasko » Nicholson (basse), un duo de cordes à la puissance et précision digne de la relève qu’ils assurent avec Brio. Ozzy Osbourne, un Monsieur, qui fait son travail jusqu’au bout, qui brûle encore de passion pour la scène au point qu’il nous le promet : « C’est peut-être la tournée d’Adieu de Black Sabbath… mais moi je mourrais sur scène. »


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Texte: Auriane et Arno
Photos: Nadèje et Nicolas

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