Jennifer et Arnaud Favre ont pris possession de Riddes :  en devenant propriétaires du restaurant Ô Fondue Caquelon, les salles La Vidondée et L’Abeille, sont sous leurs directives, ils veulent créer de Riddes une région culturelle !

Jennifer, Comment est venue cette idée de créer un restaurant à Riddes ? 

C’est parce qu’on habite à Riddes et puis que je trouvais intéressant de faire un peu vivre le village. Et puis ça me tenait à cœur de faire ici. Je n’avais pas envie de me noyer dans la masse des grandes villes. Au moins, quand les gens viennent à Riddes c’est pour Ô Fondue Caquelon, ils ne viennent pas pour autre chose.

Le concept s’est créé comment ?

Il s’est créé suite à notre association Les Compagnons du Caquelon qu’on a créé il y a dix ans avec Arnaud. On a écrit un bouquin, « Haute Fondue », et à force d’aller faire des dédicaces à droite à gauche, faire déguster les fondues et de voir les gens qui étaient complètement hallucinés et heureux de goûter à des saveurs dont ils n’avaient pas l’habitude. Je me suis dit que ce serait vraiment chouette de créer un lieu où tu peux venir déguster des fondues de toutes sortes, mettre en avant aussi les gens du coin, les produits du terroir, faire connaître un fromage que les gens n’ont pas l’habitude de voir dans les grandes surfaces. Mais aussi créer un endroit convivial, sympa, où tu peux écouter de la musique.

Vous avez combien de fondues différentes ?

Le concept c’est que quand tu ouvres la carte, tu as seulement six fondues. Mais tous les trois mois, on change les recettes. Si tu viens maintenant, il y a quatre recettes spéciales et deux au goût nature, et quand tu reviendras dans trois mois, il y aura quatre autres spécialités. Ça fait découvrir à chaque fois une nouvelle carte aux gens qui reviennent. Étonnamment, ça fidélise parce qu’ils sont tous curieux de goûter des nouvelles choses.

Les gens viennent jusqu’à Riddes pour ça ? Ce n’est pas la porte à côté !

La petite notoriété qu’on a avec notre association et notre livre a fait que certaines personnes sont venues pour ça. Donc c’est chouette parce que j’ai des gens qui viennent de Genève, Neuchâtel, de Lausanne qui font le trajet parce qu’ils ont envie de venir de découvrir les fondues. Et ça commence vraiment à bien prendre. On a une station tout près, donc j’ai des touristes qui viennent manger la fondue. J’ai des gens qui sont en vacances qui passent par, tout comme les gens du village. Pour moi, c’était important de le faire à Riddes.

Et toi Arnaud, tu es également programmateur d’une salle de concert acoustique ?

On a de la chance à Riddes, la commune écoute ce que la population a à dire. Un des problèmes, c’est qu’il n’y avait pas assez de culture. Du coup, la commune a repris la programmation du centre culturel de la Vidondée qui est à quelques mètres d’ici. La commune a racheté la salle de l’Abeille, cette fameuse salle de 1400 personnes debout. Et du coup, ils ont dû créer un poste pour pouvoir programmer tout ça. Alors j’ai postulé comme tout le monde. Il y a une trentaine de postulations, et finalement j’ai réussi à décrocher le Graal. Depuis novembre 2022, je m’occupe de la programmation de la Vidondée qui fait surtout du classique et de l’art contemporain, et la salle l’Abeille plutôt musiques actuelles et théâtre.

La Vidondée est une salle de 120 personnes assises en mode spectacle. Mon job, c’est quand même de péter un peu les codes et d’amener quelque chose qui n’a jamais été fait. C’est pour ça qu’on va faire du drone, on va faire l’ambiant, des choses que les gens n’ont pas l’habitude de voir ici.

Les deux salles sont subventionnées par la ville ?

Oui, Le but est justement de ne pas avoir des subventions étatiques, ni privées, ni mécènes.  Vu que c’est tout nouveau. La politique culturelle n’est pas encore définie. On s’est donné trois à quatre ans pour faire plein de tests, tester du théâtre, tester du metal, électro et puis on verra.

Tu vas vouloir faire des concerts de groupes locaux comme aussi des groupes internationaux ?

Tout à fait, oui. Le but principal de ces deux salles, c’est d’avoir, autant de l’international qui vient parce que tout le monde ne peut pas se déplacer au fin fond de l’Allemagne, et également offrir une scène pour les groupes locaux, ça c’est sûr. La salle de l’Abeille est à la base créée pour les sociétés locales. Donc tout ce qui est théâtre, musique classique ont la priorité. La Vidondée un peu moins. L’Abeille est plus élitiste d’un côté, mais elles sont très complémentaires.


https://ofonduecaquelon.ch/

https://www.vidondee.ch/