Samedi, les Docks de Lausanne accueillaient les artistes Lebanon Hanover, Hante et Film 2. La soirée post punk était initialement prévue au Romandie. Malheureusement, ce dernier a dû fermer ses portes par précaution, les arches du Grand Pont devant être sécurisées. Déjà reportée because le covid, cette fois c’était la bonne. Autre date, autre lieu, qu’importe, la musique live finit toujours par trouver sa place.

Une soirée post punk où se laisser surprendre

Lebanon Hanover, cela reste deux termes assez mystérieux pour moi. Si c’est un groupe dont je suis l’actualité musicale depuis un certain temps déjà, en revanche, je me suis toujours contenté de la musique, sans chercher à savoir qui c’était, d’où ils venaient, etc. Les noms anglais d’une ville allemande, forcément froide dans mon imaginaire, et d’un pays au contraire baigné de soleil, cela fait travailler l’imaginaire.

Ce soir, c’est sûr, le mystère va se lever puisqu’ils seront sur scène devant mes yeux. Mais avant cela, l’affiche riche de la soirée annonce deux artistes que je connais pas non plus (« mais c’est qui cet inculte qui fait la chronique ? »).

Moi, rien que de remettre les pieds dans la salle des Docks, je suis content. Comme l’impression de revenir à la maison après un long séjour à l’étranger. Du coup, je suis de bonne humeur et prêt à profiter de l’affiche de la soirée.

Souvent avec les soirées dans ce style de musique des années 80s, j’ai un peu peur que l’affluence ne soit pas très bonne. Si la salle met un peu de temps à se remplir, je suis vite soulagé de voir qu’il n’y a pas qu’une poignée de cinquantenaires venus revivre le temps d’une soirée leur adolescence. Non, les gens arrivent de tous les côtés et à ma grande surprise beaucoup de jeunes qui n’étaient même pas nés quand ce genre musical connaissait son heure de gloire (« Mais c’est qui ce vieux qui fait la chronique ? »).

Trois concerts, trois ambiances distinctes

L’affiche du soir regroupe trois artistes bien différents. Le premier groupe est suisse. Film 2 est un trio qui propose un krautrock pour le moins décousu. Cela part dans tous les sens et on a un peu l’impression que les mecs improvisent pas mal. Le résultat est plutôt moyen à mes oreilles. Mais bon, la salle leur fait un bon accueil, comme quoi chacun ses goûts.

Ensuite, c’est le tour de la française Hante, dont je ne connaissais pas le répertoire. Seule sur scène avec ses synthés, elle fait une electro de bonne facture, tendance dark totalement assumée. Elle chante sur quelques morceaux en français ou en anglais. J’aime bien sa voix qui se marie parfaitement à sa musique. Cela bouge bien, c’est sombre, bref c’est sur la liste des disques à acheter. J’apprends par la suite qu’elle a aussi un duo intitulé Minuit Machine, et que cela devrait me plaire encore plus. J’agrandis donc sans attendre cette fameuse liste des trucs à se procurer rapidement. Visiblement, une bonne partie du public s’y connait plus que moi car j’ai l’impression qu’il était là pour Hante.

Le parterre est maintenant complètement plein (le balcon est fermé) et la soirée bien lancée par les deux premières parties. C’est donc au tour de Lebanon Hanover de prendre possession de la scène. Sur ma gauche Larissa à la guitare et à ma droite William à la basse. Pas beaucoup de lumière, mais je suis content de voir enfin leurs têtes en 3d. Je suis prêt à me laisser surprendre par qu’ils vont proposer.

Comme sur leurs six albums, les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas. Cela passe d’une cold wave murmurée par Larissa autour d’une ligne de base simple à des rythmes martiaux très indus emmenés par William. Difficile de créer une ambiance dans la salle avec un set aussi décousu, mais les gens sont pourtant réceptifs. Jeunes et moins jeunes dansent et semblent apprécier. Je reconnais quelques chansons de chaque disque, dont Gallowdance, ou un bienvenu Totally Tot sur lequel William fait bouger toute la salle avant que le groupe ne s’éclipse, nous laissant le temps de réclamer un rappel.

Sous les applaudissements, le groupe joue encore deux morceaux, sauf erreur issu de son dernier album, l’excellent Sci-Fi Sky sorti l’an passé.

Au final, je suis content d’avoir enfin vu Lebanon Hanover en concert, qui plus est dans cette salle des Docks. Mais je reste quand même un peu sur ma faim. Inconsciemment ou pas, je m’attendais à un peu mieux. C’est souvent le cas quand je vois pour la première fois des artistes que j’ai beaucoup écouté. Mais ce n’est pas grave, ce sera pour la prochaine fois car j’y retournerai pour sûr.