Le groupe Versus nous donnent leur vision de la musique brutal en prévision de son concert au Brutal Festival qui aura lieu à l’Usine de Genève le 27 octobre prochain…

Qu’est-ce que le brutal metal pour vous ?

Je dirais que c’est une musique chargée, rapide, hurlante, avec des structures frénétiques et un son fort et agressif pour envelopper l’auditeur de violence. On s’en prend plein la tronche quand on écoute ça, on n’a pas le temps de souffler tellement c’est intense et que ça débite. Si je dois choisir un genre je vais penser immédiatement à du brutal death metal ou du grindcore. Après le mot brutal est forcément un peu vague et sujet à interprétations.

Quel serait le genre de brutal que vous faites ?

On s’est définis comme Brutal Hardcore Punk car nos morceaux sont construits comme du hardcore punk, mais parsemés d’éléments venant du grindcore, du death metal et du black metal. C’est du punk agressif, rapide et parfois déstructuré, qui se rapproche du metal extrême, l’adjectif brutal collait bien.

Quelles sont les actualités de votre groupe ?

A part la soirée avec Blockheads en octobre, on a un concert à Lausanne le 10 décembre et un à la Jonction à Genève le 17. Sinon on avance sur la composition en vue de pouvoir proposer quelque chose de nouveau (et probablement plus brutal) l’année prochaine, et peut-être d’autres concerts si l’occasion se présente.

Pourquoi le nom Versus ?

A la base juste parce qu’on trouvait que ça sonnait bien, immédiatement ça fait penser à la confrontation et la bagarre. Depuis que Romain est passé à la voix et que nous avons deux chanteurs, on a poussé le concept un peu plus loin, en faisant de la confrontation et de la dualité un thème récurrent sur notre album, et on joue sur les oppositions au niveau des voix mais aussi des styles dans les morceaux.

Quel est le groupe le plus brutal selon vous ?

C’est vraiment difficile d’en choisir un seul tellement il y a le choix aujourd’hui, on m’a soufflé dans l’oreillette Goregasm, Infant Annihilator, Benighted, Eastwood, Whoresnation. Évidemment on n’oublie pas Blockheads, qui ont poussé la scène grind francophone depuis 30 ans et font toujours parti des plus brutaux malgré les années.

La musique peut-elle être encore plus brutale d’après toi ?

Peut-être qu’on a déjà touché les limites de ce qui est humainement jouable. L’électronique peut prendre le relais au-delà de l’humain comme on peut déjà le voir avec le cybergrind, mais aussi pour de moins bonnes raisons telles que l’utilisation abusive des outils d’édition de la batterie et des triggers dans les productions modernes. Maintenant on peut toujours faire plus brutal dans l’attitude, les paroles et l’univers du groupe en général. Si ça existe on a hâte d’entendre ça en tout cas…

[Juan-Pablo L’Huillier]

https://vs-versus.bandcamp.com