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DRF : L’année prochaine vous allez fêter vos 10 ans ; quels souvenirs vous allez garder de ces premières années ?

Docteur Droopi : On va garder un souvenir ému, comme toute bonne chose qui a bien débuté un jour. En fait, on a commencé « Laids Crétins des Alpes » un peu tard, on avait déjà tous plus de 30 ans et on approchait la quarantaine. Ça a été un nouveau départ musical pour nous, et si on a l’habitude de dire qu’on est un jeune groupe de vieux et qu’on est sur la route depuis quelques années, on a su garder une certaine fraîcheur, un certain enthousiasme.

DRF : Si vous deviez choisir 5 morceaux pour résumer la discographie, 5 albums, et l’expérience musicale des crètins vous prendriez lesquels ?

Docteur Droopi : C’est toujours un crève-cœur de choisir des morceaux, y compris dans une setlist qui en contient 18. Je ne vais pas être original en prenant un morceau par album. Ça va être dur, mais bon.  Dans le premier album, il y a un morceau qu’on joue toujours et qu’on va faire en rappel ce soir qui s’appelle « Nounours veut tuer mon petit frère », dans le deuxième, qui s’appelle « Mortel », il y a « les majorettes », dans le troisième album, qui est un hommage au groupe Motorhead, c’est le seul morceau qu’on fait en anglais, c’est « The Ace of Spade », on le joue d’habitude mais on le fera pas ce soir. Dans le quatrième album, « Iodé », je prendrais « Fumer ». C’est pas du tout un morceau pour faire l’apologie de quoique ce soit, c’est surtout pour dénoncer tous ces sportifs qui se sont fait chopper la main dans le sac. Et dans le dernier album, pourquoi pas « Chevalier crétins », qui a donné son nom au dernier album.

DRF : Vous n’avez jamais eu de problème en allant jouer dans les alpes ?

Docteur Droopi : Non pourquoi on devrait !! (rires) En fait, au départ, il y avait des alpins dans les alpes. Certains pensent que nous sommes du 73 et 74 donc de  Savoie et Haute Savoie, ce qui n’est pas le cas, sauf le batteur qui est né là-bas, mais qui est dans la région d’Aix depuis pas mal de temps. Et en même temps, on s’appelle Laids Crétins des Alpes, on n’est pas alpin, et Led Zeppelin n’avait rien à voir avec la famille Von Zeppelin non plus.

DRF : Il y a plein d’influences dans votre musique, est-ce qu’il y a des choses que vous aimeriez expérimenter mais pour lesquelles vous émettez tout de même quelques réserves … hormis la zoophilie ?

Docteur Droopi : Voilà, j’allais en venir moi aussi à quelque chose de sexuel. (Réflexion) Pas vraiment en fait car Laids Crétins des Alpes, on est libre de faire ce qu’on veut.  C’est une des grandes chances d’être vraiment autoproduit. Sur nos albums, si on a envie de faire un morceau qui sonne Hard Rock des années 70, on peut faire du reggae, du punk on le fait.  On s’est jamais vraiment fixé de limites donc on a pas spécialement de fantasmes musicaux qu’on n’a pas réalisés à ce jour.

DRF : Des textes tous aussi variés et toujours plein d’humour et de clichés … est-ce qu’il y a des sujets auxquels vous ne vous attaquerez jamais ?

Docteur Droopi : Pas des sujets auxquels on s’attaquera jamais, mais on évite de faire des choses qu’on pourrait regretter. Parfois, on va faire des impros assez grasses, et en les réécoutant, on se rend compte que ça passerait pas vraiment ou que cela ne ferait rire que nous-même, alors on évite. On tient à notre étiquette de 7 à 77 ans, même si il y a des textes à double sens de temps en temps, ça ne nous empêche pas de délirer. Si c’est pour être « caca pipi cucul» tout le temps, ce n’est pas vraiment notre truc.

DRF : Des clips très bien ficelés, il n’y a qu’à prendre « le tueur de rongeurs », comment se passe le choix du collaborateur et des synopsis des clips ?

Docteur Droopi : On fait ça là aussi de manière coordonnée avec tout le groupe, mais ce sont nos clowns de scène qui gèrent tout ce qui est vidéo. En plus d’être nos clowns de scène, ils sont aussi cinéastes, ils s’appellent les Z’emboucaneurs. Ils réalisent leurs propres courts métrages et également tous les clips des Crétins des Alpes passent par eux pour le moment, mais rien ne nous interdit d’en faire avec d’autres dans un avenir proche.

DRF : Aujourd’hui, vous allez sortir votre DVD live. A quoi les gens doivent s’attendre ?laidscretinsdesalpes1

Docteur Droopi : Ils doivent s’attendre à quelque chose qui sera le plus fidèle possible à ce que peut être un concert des Crétins des Alpes. Aussi bien dans le choix des morceaux, même si il a fallu faire un peu plus court que d’habitude, mais aussi dans le rendu du concert sur le DVD. Ce ne sera pas un DVD tout réenregistré en studio, comme ça a été la mode dans les années 70 et comme ça se fait encore maintenant, où quelques fois dans un album en public, il n’y a que les cris du public et le son de grosse caisse de conservés et tout le reste a été réenregistré en studio. Ce ne sera pas comme ça dans le DVD des Crétins des Alpes.

DRF : Un financement participatif, c’est aujourd’hui le moyen le plus efficace pour sortir un album ou un DVD ?

Docteur Droopi : Dès le moment où on est un groupe auto-produit, ça nous permet de savoir où on va, de payer les frais de l’équipe de tournage, de prise de son, pour le mixage, le mastering et la duplication. Ça permet de ne pas faire l’avance du financement. Même si ce n’est pas des grosses sommes, ça nous aide bien.

DRF : Vous allez revenir ici jouer en mars avec les Sherrifs : est-ce que vous pensez faire d’une pierre plein de coups ? Après avoir filmé le DVD ici, vous allez faire la realase party ici ?

Docteur Droopi : C’est possible, mais je pense que le DVD sortira avant. En Mars, on sera encore dans l’actu du DVD, c’est sûr, mais il sera là bien avant. Et le fait de jouer avec Les Sherrif, c’est un vieux fantasme qui se réalise aussi. Après, je ne sais pas si on appellera ça une realase party, on a le temps d’y penser, on se concentre déjà sur le DVD.

DRF : Votre tournée de juin s’appelait « fait tourner le juin » ; simple jeu de mots ou vous aussi vous pensez qu’on peut boucher le trou de la sécu en dépénalisant le cannabis ?

Docteur Droopi : Cela serait une bonne idée pour boucher le trou de la sécu. Ça créerait aussi d’autres problèmes dans les cités, car c’est le fond de commerce de pas mal de gens. Je pense que le frein principal à la dépénalisation du cannabis c’est ça. C’est-à-dire que ça ferait peut être rentrer de l’argent dans les caisses d’un côté, mais créerait aussi des problèmes d’ordre public. Donc moi je ne fais absolument pas l’apologie du cannabis ni d’aucune autre drogue, même les drogues légales, mais on est des gens très libres d’esprit et chacun fait ce qu’il veut, du moment que ça n’empiète pas sur la liberté des autres. Et ce dont on est sûr, c’est les politiques répressives sur les drogues en générale, cela n’a jamais donné aucun bon résultat.

DRF : Certains n’hésitent pas à dire que Laids Crétins des Alpes sont le groupe qui fait oublier les Marcel et son Orchestre … pour vous, c’est un juste retour sur votre travail ou c’est un peu exagéré ?

Docteur Droopi : C’est un peu exagéré, car malgré nos efforts, on n’a jamais eu la renommée des Marcel et son Orchestre. Après, il est vrai qu’on est dans la même ligné que ce genre de groupe, à la fois visuel et qui présente de la musique variée, même si, à mon avis, on est un peu plus rock qu’eux, ils avaient un côté un peu plus balloche, influencé par la culture du nord et par le carnaval etc …

DRF : Demain vous avez la possibilité de monter le …. On va dire « le festival des crétins » , avec qui vous vous mettez à l’affiche ?

Docteur Droopi : Avec tous les groupes qui ont bien voulu partager la scène avec nous. Que ce soit des têtes d’affiches ou des premières parties. Je pense qu’ils sont vraiment trop nombreux pour tous les citer, mais là, puisqu’on joue ce soir avec Les Ramoneurs, et ce n’est pas du lèche bottes, je pense qu’un groupe comme eux, qui nous a fait confiance sur deux tournées, et il y en a une troisième en préparation, serait quand même parmi nos invités.

DRF : Et après le DVD, c’est quoi le plan pour les Crétins ?

Docteur Droopi : On ne sait pas. Un sixième album, on ne sait pas. En fait, on peut penser qu’on fera la suite de « Motorhead and shoulders » qui était donc un hommage à Motorhead et qui pourrait s’appeler «  Ovaire Kill ».

DRF: Vous avez un dernier mot pour la route ?

Docteur Droopi : Ben merci à vous.

Merci à Pierre de l’Usine et à Docteur Droopi pour son temps.

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