Et si nous commencions notre soirée au Pont Rouge avec du bon vieux heavy-stoner. Chose faite avec les Hollandais de Death Alley. Le guitariste fait rugir ou jouir (c’est selon) sa Gibson avec maestro. Ses riffs sont inventifs et puissants. Avec un son de basse bien gras, le bassiste suit parfaitement le groove d’un batteur ultra carré. Le ‘frontman’, très typé Robert Plant, avec son gilet laissant paraître un torse juste velu comme il le faut, semble passer par tous les états d’âme, en vivant sa musique avec une passion perceptible. Le groove est omniprésent, et l’on ne se fait pas franchement prier pour taper du pied. Les titres sont plutôt longs, à la limite du progressif. Limite même atteinte lorsque que le combo nous fait planer pendant de longues minutes  sur une partie ultra atmosphérique, qui offre la part belle au bassiste. Un bon concert des natifs d’Amsterdam, qui ont su nous régaler musicalement. Un peu moins visuellement, tant le jeu de lumière était sombre, compliquant probablement le travail des photographes présents.

Le duo hambourgeois Mantar est le second à se présenter face au bien garni public du Pont Rouge. Deux musiciens qui envoient comme dix. Le son est fort, très fort. Afin de pouvoir supporter le sludge ultra puissant des Allemands, il est rapidement vital de s’enfoncer très profondément les protections auditives dans les oreilles. Pour ma part, fait rare. Selon les riffs, la tendance black metal est même assez fortement marquée. Le chanteur éructe ses paroles avec énergie, tandis que le batteur maltraite son instrument avec violence. A tel point qu’il devra changer de caisse claire au beau milieu du set, prenant au dépourvu son collègue qui ne se gêne pas pour allègrement se foutre de sa gueule. Sur la longueur, c’est répétitif, et un certain nombre de personne ont même décider de quitter la salle, goûtant peu au style très (trop) décousu des Allemands.

Les puristes du rock’n’roll se sont donné rendez-vous ce soir à Monthey. Il suffit d’observer le public autour de soi. Cinquantenaires et quarantenaires se mélangent aux plus jeunes. Kadavar, à mon sens, c’est un groupe qui rend un hommage appuyé à Led Zeppelin. Redonner une nouvelle vie à ce style musical, tout en y ajoutant une patte de modernisme. Dans la même veine que les magiciens de Rival Sons en somme. Le son est clair, et le volume, cette fois-ci, agréable. Les lignes mélodiques de guitare ou de basse atteignent des sommets de créativité. Sans compter les subtilités rythmiques qui apportent encore plus d’impulsion à l’ensemble. Christoph Bartelt derrière une batterie aux toms transparents (ce qui n’est pas sans rappeler celle de Keith Moon… mais sans les poissons rouges à l’intérieur du fût) cheveux au vent grâce à un ventilateur, fait preuve de charisme et d’application.  Sans oublier bien sûr l’énergie qu’il se doit de déployer pour rendre sa musique encore plus vivante. Ils sont là pour offrir aux fans venus en nombre un maximum de musique, et la fluidité de leur set le prouve. Kadavar ne construit pas des murs entre le hard rock, le stoner et le rock psyché, mais bien des ponts, afin que tous ces styles puissent communiquer et nous prêcher la bonne parole de cette musique que nous vénérons.

Une sympathique soirée en terre bas-valaisanne, qui fût prompte à nous remettre d’aplomb après une journée harassante, sous poudrée de ras-le-bol. D’ailleurs, ne dit-on pas ‘quand y en a marre, il y a Kadavar’ ?

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