Ah punaise, on l’attendait cette claque ! Même pas d’intro, Jinjer te rentre dedans sans dire bonjour, et ça fait du bien. Niveau défouloir, on atteint en quelques secondes les sommets auxquels Jinjer est habitué de longue date, le tout surmonté des quelques lignes plus mélodiques (mais non moins énergiques) portées par la voix de Tatiana et les accords de Roman. Cela dit, je suppute que la composition est menée par le bassiste, Eugene, et peut-être le batteur Vlad, tant les riffs sont lourds, rapides, puissants, et vraiment basés sur des rythmiques plutôt complexes (pour découvrir la réponse à cette supputation, lisez notre interview !) On avait déjà pu se délecter depuis juin du single  »Vortex », que je trouve fortement teinté de jazz-blues, et qui se détache un peu du reste, dans la première moitié de l’opus, par ses harmonies un peu plus légères et son rythme relativement calme en comparaison. Il remplit son rôle de  »single original avec un style un poil différent, mais quand même très Jinjer avant tout », comme il y a au moins une fois sur chacun de leurs albums depuis leurs débuts, il y a déjà 10 ans. Naturellement, il a aussi sa dose de breaks à briser des nuques en plus de ça, comme n’importe quel morceau du quatuor ukrainien. En seconde moitié d’album,  »Wallflower » penche quant à lui du côté clean de la force (disons que quelques minutes sans saturation ni growl, ça se remarque vite) et ralentit un poil le tempo.  »Wallflower » fait d’ailleurs presque de l’ombre à  »Vortex », en termes de  »single » qui se détacherait de l’album, mais ces deux perles sont trop différentes pour être comparées… Sans compter  »Dead Hands Feel No Pain », pour celles et ceux qui préfèrent la noirceur. Côté studio, la production est monstre, à la hauteur du groupe ; elle empile les couches de voix – et quelques effets, assez rares et discrets – mais ne déforme en rien leur jeu ou leur musique. Celle-ci est de toute façon déjà suffisamment précise, technique et complète pour qu’on n’ait pas besoin de rajouter des fioritures. Les onze pistes sont excellentes, mais le fameux single (que ce soit  »Vortex » ou  »Wallflower », selon vous) manquerait peut-être un peu d’identité propre plus forte (en plus de la patte Jinjer, j’entends), et qui reste bien dans la tête, à la  »Exposed as a Liar »,  »Pisces », ou  »Judgement (& Punishment) », par exemple, qui avaient tous marqué au fer blanc chaque étape de leur carrière. En bref, bien que ces nouvelles pépites soient un peu différentes des trois albums précédents, leur style un peu groove est toujours aussi reconnaissable et dans la continuité de leur histoire musicale, avec des morceaux qu’on appréciera autant dans les pogos qu’avec un casque (de bonne qualité, évidemment) sur les oreilles.

Note: 4.5/5

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