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Je suis toujours resté dubitatif face au succès planétaire des Black Keys…non pas que ce groupe nous propose de la musique aseptisée mais leur relecture se montre aussi superficiel que flemmarde dans le nerf de ses compositions (je parle surtout des deux dernières sorties). Deux défauts qui ne sont absolument pas présents sur ce disque de Jackson Firebird, tant l’écriture apparait léchée et peaufinée dans ses moindres détails.

Les influences quant à elles (j’en reviens donc au Black Keys version sous anabolisants) ont été entièrement digérées qu’on en obtient une œuvre aussi nouvelle que rafraîchissante. Leur musique fait preuve d’une robustesse absolument effarante. Ce d’autant plus que la structure du disque ne répond pas aux canons en vigueur : ici un single pantagruélique, là quelques interludes instrumentaux concis et oniriques, et au milieu du lascif et du viril, du friable et du béton armé.

« Shake The Breakdown » ne laisse pas indifférent et pour ceux qui aiment rentrer dans les détails, une écoute sélective centrée sur la guitare s’impose tant les lignes des cordes s’avèrent magiques, tour à tour fluides, sensuelles et bondissantes. Le son rugit d’ingéniosité, nous transporte littéralement et on sent la volonté de surprendre, de désarçonner l’auditoire, d’évoluer pour ne pas rester cloitré dans un rock-blues-hard Lo-fi.

Chaque titre succède au précédent pour apporter une nouvelle surprise, et alors que certains morceaux devraient suffire à calmer n’importe qui, il vous faudra encore survivre au reste…et le menu est copieux ! Difficile de résister en effet au son volcanique du duo car tout fonctionne à merveille et les riffs s’enchainent avec une facilité déconcertante. On pourrait même parler d’une certaine nonchalance bluesy et d’un rock dépouillé, direct et sans compromis.

On retrouve notamment l’énergie et l’efficacité dont les australiens sont coutumiers, mais attention, ici pas d’effets superflus, Jackson Firebird se concentre sur l’essentiel et s’articule sur une formule éprouvée qui démarre au quart de tour pour un opus vivant, précis et plaisant. Ici pas de demie mesure, on accroche d’emblée ou on passe à autre chose.

Le cocktail proposé reste immuable, on ne déroge pas à la doctrine rock et la continuité avec leur précédent album « Cock Rockin » qui se décalait temporellement de quelques années pour venir nous titiller les oreilles est totale…un cran au dessus. La production me semble d’ailleurs mieux équilibrée, plus puissante et de cette livraison s’émane une direction musicale contemporaine et au registre vintage.

Leur énergie est solaire, loin de la noirceur introspective de certaines formations, ici on retrouve une candeur, une liberté et un plaisir affiché et partagé. En passant avec brio l’épreuve du deuxième album, les Jackson Firebird s’inscrivent dans la durée et creusent le sillon d’un rock ensoleillé, bourré d’adrénaline et sans prétention.

12 titres qui vont vous secouer la tête sans vous demander votre avis et quant à savoir si « Shake The Breakdown » sera parmi les albums de l’année…au stade où nous en sommes, on voit mal pour l’instant qui sera en mesure de les éjecter du podium.

Vous pensiez n’avoir rien à vous mettre dans les oreilles ?  Tant pis pour vous car ces gars font dans le viril et devraient envahir votre espace sonore en profondeur d’ici peu. Vous êtes prévenus !

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