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© Laure Noverraz

Qu’est-ce que ça fait de jouer dans un festival dédié à votre musique ?
Rémi : Pour nous c’est bien, c’est très bien ! Vu que c’est un public qui est très ciblé, très « niche », on sait que c’est des gens qui vont être capables d’apprécier le travail qu’on fait. C’est pour ça que d’un côté c’est rassurant pour nous et ça nous permet aussi de découvrir des groupes qui nous plaisent, de rencontrer des gens qui s’entendent bien avec nous. Je pense que c’est que du positif.

Au début de ta carrière tu ne faisais que des dj-set …
R. : Au départ quand j’ai commencé, je jouais tout seul, ce n’était pas vraiment du djing, je faisais plutôt bouger, moduler des choses en live sur les morceaux. Puis ça a évolué : j’ai commencé à jouer avec un batteur. Alors ce n’était pas Jean, c’était Mike Malyan qui jouait aussi dans Monuments. Et maintenant c’est Jean qui a remplacé Mike, définitivement. Puis j’ai commencé à jouer de la guitare, du clavier sur scène, maintenant c’est vraiment plus axé sur les instruments, alors que ça reste quand même de la musique électronique à la base.

Et au départ ça n’a pas été difficile de faire de la musique electro dans l’univers metal et djent, d’être un artiste electro sans instrument sur scène ?
R : Justement ce n’est pas facile, ça a pris du temps de trouver le juste milieu entre « est-ce que je dois rester un peu acoustique ? » Donc ça prend du temps à développer, mais maintenant on a trouvé avec Jean la manière de combiner tout ça pour que ça marche en live autant bien qu’en studio.

Ce serait un de vos buts que de pouvoir fournir une performance 100% live ? Est-ce que ça serait faisable ?
Jean et Rémi : Pas forcément. Ce serait compliqué, il y a tellement de couches … ou alors ça voudrait dire qu’il faudrait 10 musiciens, ou encore qu’il faudrait simplifier la musique, ce qui en soit n’est pas vraiment une mauvaise idée. Ce n’est pas vraiment le concept, on joue des choses en live, c’est très vivant, mais le fait qu’il y ait un ordinateur, c’est comme si on coopérait avec lui en fait. C’est un mélange de deux mondes qui créent un truc assez unique. Si on commence à vouloir tout faire live, ça va perdre de l’esprit de de départ, la collaboration entre les humains et les machines. Chacun a sa place, et au lieu de laisser à la machine la liberté de tout faire, c’est nous qui allons rajouter. C’est une perspective différente de ce que donne la musique électronique en général, et je pense que c’est ce qui est les plus progressif ces temps-ci. C’est un peu en opposition à tout le mouvement DJ qui se repose justement QUE sur des choses faites sur un ordinateur. Nous on essaie vraiment d’avoir un esprit humain, je pense que c’est dans cette direction qu’on devrait tous aller.

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© Laure Noverraz

Et du coup, ça à l’air de plaire à pas mal de monde: j’ai vu que vous aviez une première tournée américaine prévue. Comment ça s’est passé, vous avez une fanbase aux Etats-Unis ?
R : Ben ça fait longtemps que les gens sur le net, sur Facebook, commentent et demandent « Quand est-ce que tu viens ? » Après, on travaille avec un management, il y a des bookers, on est assez bien organisés. Il y a une bonne équipe autour de nous, donc c’est eux qui font tout le travail, qui ont trouvé un peu cette opportunité de faire cette tournée avec Angel Vivaldi en co-headline.

Et c’est un groupe qui vous correspond à votre avis ?
J. et R. : c’est ça l’avantage avec The Algorithm, c’est qu’on peut correspondre à beaucoup de chose. On pourrait jouer dans festival plus axé électro, ou alors plus axé metal technique, et ici c’est plutôt du rock technique, c’est ça qui est intéressant ! Angel Vivaldi, ouais ça colle, parce qu’ils ont un grand aspect metal technique. Nous avons aussi du metal technique dans notre musique, et un côté un peu geek qui correspond. On a cette chance d’avoir un style de musique assez spécifique, ce qui le rend très ouvert aussi. Il n’y a pas trop de limite : tu peux foutre un truc reggae, tu peux foutre un truc rap au milieu d’un morceau où il y avait du metal super violent, on va se trouver à groover sur un truc hip-hop. On va mettre des bruitages, des trucs rigolos, des trucs d’internet et des clins d’œil : ça peut parler à une large palette de gens. L’idée c’est de ne pas trop s’enfermer dans des choses trop spécifiques.

Est-ce que tu te fixes des challenges à chaque fois que tu composes un morceau ?
R. : Ça n’arrive pas tout le temps, mais ça m’arrive d’avoir ces espèces d’idées en tête de me dire « à un moment, j’aimerai bien caler un truc de trance ». Et après quand j’écris le morceau, disons que ça vient assez naturellement. C’est aussi l’esprit, de me donner des petits défis un peu débiles comme ça, c’est ce qui fait le fun du truc.

Un nouvel album studio en cours ?
R. : Un autre nouvel album est en train d’être composé. Il va sortir en mars 2016, donc pour l’instant il est en train d’être écrit. On est en train de voir si on va pouvoir jouer deux nouveaux morceaux d’ici octobre. Ça s’écrit très bien, on va dire que c’est beaucoup plus orienté live, c’est-à-dire avec beaucoup plus de guitare, beaucoup plus de clavier, mais aussi un côté beaucoup plus agressif et beaucoup plus « droit au but ».

Il sera enregistré avec Jean, avec une batterie en live ?
J. : Non, du coup cet album, restera dans l’esprit « fait complètement par ordinateur ». C’est intéressant d’avoir sur album un côté très électronique et que quand les gens viennent nous voir en live, ils ne voient pas la même chose que ce qu’ils ont entendu sur l’album, c’est quelque chose de différent. Comme ça, on sait que si on va nous voir en live, ça va être quelque chose d’autre, qu’on pourra voir qu’une seule fois … C’est très intéressant que la musique live soit agrémentée d’autre chose, soit améliorée, qu’on se permette de tenter peut être sur un morceau quelque chose d’un peu différent, tenter quelque chose qui n’était pas sur l’album.
R. : Disons que pour moi, mon intérêt égoïste c’est que j’ai facilement la possibilité de changer les choses tandis que si c’est enregistré, c’est gravé en quelque sorte, c’est dur de modifier les choses. Comme j’ai une tendance assez maladive de vouloir changer beaucoup de choses un peu tout le temps, ça me permet d’être assez libre de ce côté-là, et c’est ça que je recherche.
J. : Il en a besoin ouais, et moi je comprends tout à fait ! Je trouve qu’on a une collaboration qui se passe bien, parce, il n’y a pas de frustration. Le fait d’avoir les morceaux, de les interpréter en live, quitte après à les faire évoluer différemment en live, moi ça me va. Je ne suis pas vraiment compositeur en plus, donc je ne ressens pas de manque à ce niveau.
R. : Je pense que ça se passe comme ça pour l’instant, après c’est ouvert à ce qui va se passer dans le futur, je pense qu’il n’y a aucune raison de dire « c’est comme ça et ça changera pas ! ». On ne sait pas ce qui se passera. Ça serait intéressant d’essayer des choses un peu différentes, on va voire comme ça évolue. C’est vrai que c’est un peu ma « marque de fabrique » de vouloir faire des choses très électroniques … C’est un peu la beauté si j’ose dire du truc, c’est qu’au final tout est créé à partir d’une seule machine, et ça montre qu’avec une seule personne et un seul ordinateur, et quelques petits équipements à droite à gauche, il est possible d’aller très loin, de faire des choses assez complexes musicalement parlant. Tandis qu’il y a dix ans en arrière, il fallait aller en studio …

Est-ce qu’il y aura à nouveau un concept, comme sur le dernier album ‘Octopus’ ?
R. La thématique est en train d’être développée, je ne suis pas tellement difficile en terme de concept. Disons que je ne trouve pas forcément intéressant le fait d’aller très loin dans un concept philosophique. Je me concentre vraiment sur la qualité de la musique plus que le message qui peut être compris quand tu comprends les paroles. Après en terme de concept, c’est assez vague, c’est assez abstrait, on va travailler sur un livret avec pour chaque morceau un artwork différent, avec un côté orienté art abstrait … En terme de concept profond, je ne sais pas trop quoi dire … Je pense que la musique devrait parler d’elle-même, qu’il n’y a pas vraiment besoin de l’expliquer avec des mots.

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