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DRF : Hier vous avez terminé votre tournée officielle, vous allez avoir quelques dates en festivals cet été, comment ça s’est passé ?

Nico : Ben écoute ça s’est super bien passé, on a fait 25 dates depuis le début, il y a presque la moitié des dates de complètes, on ne s’y attendait pas, et commencer la tournée des fests par le Hellfest avec 40 000 personnes ça fait plaisir. Tu vois quand les mecs de la sécu à la fin du live viennent te voir en te disant « merci vous avez lancé le festival les gens avaient du mal à se lancer avec le temps on se faisait un peu chier » on se dit qu’on fait le job.

DRF : On va la poser tout de suite comme ça on l’a faite : il est où Reno ?

Nico : Il avait des obligations familiales.

DRF : Quelle est la question la plus pourrie qu’on vous pose le plus en interview ?

Nico : Ce n’est pas forcément la plus pourrie, mais c’est de faire une bio rapide de notre groupe.

DRF : Est-ce que le line up du Bal des Enragés est voué à s’agrandir en y intégrant par exemple des mecs de No One, des Mass ou encore The Arrs ?

Nico : Alors No One, Kemar a déjà fait quelques morceaux avec nous. Le projet de base est d’avoir une possibilité d’avoir des modifications de line-up.  Ce qui se passe c’est que personne ne veut partir. Après il y a un côté un peu pécunier, on arrive déjà à 3 camions et si on prend une personne de plus faudra prendre un camion en plus, on est déjà 25. Du coup on remplirait le camion mais à 30 ça ferait beaucoup, après il y a quand même une réalité financière, tout le monde est salarié dans le Bal alors avoir 25 salaires ça fait déjà beaucoup. On ne voudrait pas être obligés de faire payer 35 euros la place. Après il y a les aléas comme le décès de Schultz ou les Bananes Métallik qui étaient avec nous.

DRF : Tiens on parle de Schultz. Ca fait quoi de reprendre Cayenne en pleine période de manifs, il faut le prendre comment ?

Nico : Ça n’a plus le même sens qu’avant et c’est un morceau emblématique de la culture Française et encore plus de Parabellum. On trouvait ça méga important de le faire au Hellfest car Schultz aurait été fier de le jouer ici. Il nous disait à chaque soir du bal : «Mais bande de cons vous allez réussir à me faire aimer le Métal». Donc ça aurait été une joie monumentale de chanter ce morceau ici. Hier quand on l’a joué, on l’a joué avec un pincement au cœur. Et bien sûr que ça n’a pas le même sens qu’avant mais voilà il ne faut pas s’arrêter au premier degré.

DRF : Alors le choix des morceaux est participatif mais qui décide qui va jouer ou non ? Même si en live il y a une base musicale bien souvent étoffée d’une participation collective…

Nico : Au départ c’est très collégial la façon dont on choisit les morceaux. On envoie tous des suggestions, puis on essaie de mettre une personne par poste minimum comme ça le morceau est viable, on n’utilise pas de 49-3 nous (rire). Mais c’est finalement la personne qui a le plus envie de le jouer qui le joue. Après on met tous les morceaux dans un panier, on vote et ceux qui ont le plus de voix seront ceux-là qui seront joués. On essaie de faire un peu de maths de manière à ce que chacun des zicos joue le même nombre de morceaux. Après on n’obligera jamais quelqu’un à apprendre un morceau qu’il n’a pas envie de jouer. Après tu vois comment ça se termine, les gars jouent et nous on bouillonne sur le côté donc on va faire les chœurs et les cons (rire).

DRF : De quel titre êtes-vous le plus fiers ?

Nico : Il y a plein de titres dont est pas mal contents. Par exemple la reprise de Trust, on estime qu’on la joue mieux que l’original. On retrouve l’émotion même du morceau qu’eux n’avaient plus car ils se prenaient la tête. Après il y a des morceaux très costauds comme Tostaky, qui est interprété par Vince – d’ailleurs il devait être avec nous et il n’est pas venu, il n’a pas réussi à se lever (rire général) – ou la reprise de Bowie. Certaines personnes sont étonnées d’entendre des punks faire ce genre de choses.

DRF : Est-ce que à contrario il y aurait un titre que vous ne joueriez jamais ?

Nico : Moi j’ai mis des limites.  A l’origine le projet part de Tagada et c’est un peu nous qui chapeautons tout ça, moi j’ai donc mis des limites. Forcément quand tu parles de tubes rock, il y a des tubes qui sonnent un peu variété. Si on estime que le groupe qu’on reprend a tourné un peu variété, il faut savoir mettre les limites. A contrario, tu vois Bowie c’est grand public mais le mec a marqué la musique, il a emmené un petit plus à la culture rock.

DRF : A quand une tournée ou la création d’un festival itinérant avec le Bal et chacun des groupes représentés au sein du collectif ?

Nico : C’est une superbe idée, on s’est déjà posés la question, mais un festival itinérant c’est un gros dossier. Je ne dis pas que cela ne se fera pas mais ça mûrit tranquille. En plus, à côté les groupes français discutent pour  faire des choses ensemble, par exemple il y aura des Tagada avec No One. On ne voulait faire que quelques dates et en définitive on va être obligés de rallonger car il y a beaucoup de gens intéressés. C’est important aujourd’hui de montrer que le rock français est toujours là, il existe toujours, il remplit toujours des salles, il est sous-médiatisé, ce qui n’est pas forcément le cas de No One car ça a été le meilleur vendeur en groupe français. Derrière, il y a énormément de groupes français de bonne qualité et qui sont obligés d’arrêter. Ils sont obligés d’arrêter car il y a un déficit d’affluence alors qu’ils sont parfois là depuis plus longtemps que nous et moi ça me fait mal au cœur ça, et souvent ce sont des groupes de très bonne qualité. A nous de nous bouger et d’aider ces groupes, surtout les jeunes. On aimerait bien que les jeunes groupes qui débutent et qui ne s’en sortent pas viennent profiter de notre public pour s’exporter plus facilement.

DRF : Est-ce que vous êtes toujours des punks ?

Nico : Oui enfin moi je suis toujours un punk.  Tu sais on a commencé DIY, notre structure associative avec laquelle on faisait nos propres productions, nos propres concert, elle est devenue beaucoup plus importante. On embauche une centaine de personnes, il y a quasi 25 groupes qu’on fait jouer et qui sont au Hellfest, moi je trouve ça bien et c’est du DIY, on n’a pas besoin de subvention de l’état, de toute façon on n’en a jamais eu, c’est notre propre projet et on en vit. On est fiers de notre parcours. On est plus punk que ceux qui touchent le RMI ou travaillent pour une multinationale.

DRF : Le val d’Ajol et Narcisse, qu’est-ce qui vous rend si proche de cette salle de concert ?

Nico : Ben déjà c’est une superbe salle, une petite salle dans les Vosges qui te fait des lives le dimanche. Quand tu vas là-bas c’est la famille, c’est convivial. La première fois qu’on est allés jouer là-bas on s’est dit qu’il n’y aurait personne et c’est tout le temps complet, c’est hallucinant ! Et maintenant il y a une superbe relation qui s’est montée avec  les enfants de Stéphanie, on les a aidés à relancer la machine et c’est reparti de plus belle. Là ils agrandissent la salle, c’est une superbe dynamique. (ndlr : à noter que le groupe jouera là-bas en octobre prochain)

DRF : On a commencé l’interview en vous demandant quelle question on vous pose le plus souvent… On va finir avec quelle question vous aimeriez qu’on vous pose ?

Nico : Ben tu pourrais nous demander nos projets à venir…

DRF : Ben vos projets à venir sont la tournée des festivals, on en a parlé, et il y aura le TriptyK Volume 2, et le fait de faire un album de compos ce n’est pas d’actu ….

Nico : Les 3 premières interviews faites ont terminé par cette question mais ce n’est pas le thème du Bal. Et même si on voulait le faire, imagine on se retrouve à 17 dans une salle, qui joue avec qui et qui compose avec qui, il va nous falloir un an et puis qui touche les droits ce n’est pas intéressant. (rire)

DRF : Je vais vous foutre la paix, vous avez un truc à rajouter ?

Nico : Ben moi je dis souvent merci aux médias comme vous qui s’intéressent toujours à des groupes comme nous, c’est grâce à vous que les groupes du Bal ont fait leurs armes. Après c’est dommage que les médias de masses commencent seulement à s‘intéresser aux musiques dures car il y a le succès d’un festival comme le Hellfest, mais tu me diras que c’est bien. Mais avant c’étaient des musiques qui étaient laissées de côté, on est en retard  sur nos  voisins allemands ou les Etats-Unis. Ici on est chanson française chanson française, mais à l’étranger ils se foutent de nous avec notre chanson française. Alors je te dis merci à toi pour ton travail.

 

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