Hellbats ça fait plus de 15 ans que cela existe, quand tu regardes en arrière qu’est-ce que tu vois ?

Je nous vois répéter dans le garage de Tom (batteur et membre fondateur du groupe) avec la seule envie de passer un bon moment entre potes en jouant la musique qui nous fait vibrer. On ne se doutait pas à l’époque qu’on enregistrerait plusieurs disques, qu’on irait jouer aux Etats-Unis et au Canada, et qu’on partagerait la scène avec les groupes qui nous faisaient rêver quand on avait 15 ans comme The Meteors, Dick Dale, Demented Are Go, The Hellbillys, The Quakes, Nekromantix, GBH, Naplam Death ou Kickback. Aujourd’hui, l’envie de jouer une musique habitée et sincère est toujours intacte, et on a pris beaucoup de plaisir à enregistrer notre dernier disque.

« How we learn to die » est sorti il y a quelques mois maintenant comment vous avez imaginé cet ep ?

« How We Learn To Die » est la suite directe de notre précédent EP qui s’intitulait « Kiss Your World Goodbye ». Ces deux disques sont complémentaires et fonctionnent comme une seule et même pièce. De la pochette, aux paroles, aux titres des morceaux, tout est lié entre ces 2 disques. Le refrain du morceau «  How We Learn To Die » résume à lui seul cette idée : « Kiss Your World Good Bye, Let Me Show You How We Learn To Die ».

Un ep et pas un album pourquoi ce choix ?

Comme je l’ai dis un peu plus haut, « How We Learn To Die » est la suite directe de notre précédent EP.

Votre batteur n’habite pas la porte à côté comment s’est passé le processus de composition ?

Effectivement, Tom habite depuis bientôt deux ans à Salzbourg en Autriche, et je ne te cache pas que ça ne simplifie pas l’organisation du groupe.

Il est venu régulièrement répéter pendant l’élaboration de ce nouveau disque et je crois qu’en définitive, cet éloignement nous a fait du bien, car lorsque on se retrouve, on sait clairement pourquoi on est là et on ne perd pas de temps.

On a souvent joué avec des musiciens qui n’habitaient pas dans la même ville que nous, on a donc rapidement pris l’habitude de travailler à distance et de concentrer les répètes sur quelques jours par mois. 

D’ailleurs le fait qu’il soit dans un autre pays va-t-il vous permettre de vous exporter encore plus ?

Oui je l’espère, on souhaite d’ailleurs caler quelques dates en Allemagne et en Belgique début 2020.

J’ai lu que vous alliez sortir l’ep uniquement sur support vinyle avec une face jouée à la basse et une autre jouée à la contrebasse …donne nous un peu plus de détails sur le concept s’il te plait.

Tout comme son prédécesseur « Kiss Your World Goodbye », « How We Learn To Die » est sorti en vinyle 30 cm (Maxi 45 Tours) limité à 500 exemplaires.

Effectivement, l’idée première était de sortir un vinyle avec une face jouée à la basse et une autre jouée à la contrebasse mais on a préféré sortir deux disques différents.

Par contre, nous avons décidé il y a peu de sortir un CD qui regroupera les deux vinyles, car nous avons eu de nombreuses demandes au stand lors de nos derniers concerts.

Francis Caste c’est le seul à pouvoir extraire toute l’essence du son Hellbats ?

Oui je crois, il arrive à nous surprendre à chaque enregistrement ! C’est un réel plaisir d’enregistrer un disque avec lui, il sait exactement ce que nous voulons. Il ne se cantonne pas à appliquer toujours la même formule et n’a pas peur d’innover et de nous proposer des idées.

En live vous pourriez faire ça ? Avoir une partie live à la basse et une autre à la contrebasse ?

On y a pensé, mais c’est assez compliqué logistiquement. Ce sont deux instruments très différents. Pour te donner une idée, nous avons dû à chaque fois retravailler entièrement le set quand nous sommes passés de la contrebasse à la basse et inversement.  Après, l’idée n’est pas complètement abandonnée mais on préfère pour le moment se concentrer sur notre dernier disque avec Franz notre nouveau bassiste.

Tu prends du temps pour les Hellbats, mais tu officies aussi avec The Black Zombie Procession, comment s’organise ton emploi du temps pour tout combiner, car on sait que le travail est très draconien avec certains de ces musiciens.

Quand j’ai rejoint The Black Zombie Procession, Hellbats était à la fin d’un cycle. J’avais envie et besoin de passer à autre chose et de jouer avec d’autres musiciens. J’ai pris beaucoup de plaisir à enregistrer deux albums avec eux, « Vol. III: The Joys Of Being Black At Heart » et “IV : Heca-tomb” plus récemment. Aujourd’hui, le groupe est en stand-by car Sam joue avec Prison Life et vient de sortir un nouveau disque (excellent au passage) avec Demon Vendetta intitulé « Danse Du Vice, De L’Horreur Et De L’Extase … ». J’organise également des concerts depuis plus de 15 ans avec Les productions de l’Impossible et je m’occupe aussi de l’organisation et de la programmation du Ciné-Club de l’Impossible en partenariat avec le Cinéma Colisée à Montbéliard, on vient d’ailleurs de fêter notre 100ème avec l’excellent Parasite de Bong Joon-Ho qui vient de remporter la Palme d’Or à Cannes. Tout ça pour dire que mon emploi du temps est serré, mais j’adore ça !

Moralité il est logique de voir à la basse dans Hellbats le même bassiste que dans BZP ?

D’une certaine façon, oui c’est logique.  Franz est un ami de longue date et il m’a proposé de rejoindre le groupe alors que nous étions en tournée avec BZP et que je réfléchissais à la nouvelle mouture d’Hellbats.

Est-ce que notre génération assistera à la fin de tout ?

Rien n’est moins certain.  J’ai l’impression que l’Homo sapiens n’apprend malheureusement pas beaucoup de ses erreurs…

Vous ne sortez pas beaucoup d’albums, vos show sont plutôt rares est-ce que de la rareté nait la qualité ?

Effectivement,  il y a eu des périodes plus « fast » que d’autres. Après, tout est relatif, on a déjà sorti quatre albums, plusieurs EP, on a tourné dans de nombreux pays et participés à quelques festivals prestigieux. D’une façon générale, je trouve que c’est difficile de sortir des disques régulièrement tout en se renouvelant. Trop de groupes sont en roue libre et sortent un album par an souvent peu inspiré. Il y a toujours des exceptions, mais d’une certaine façon oui, je privilégie la qualité à la quantité.

Est-ce que tu regrettes l’époque Hawaï , Two Town ?

Non, je garde un très bon souvenir de cette époque et ça me fait toujours plaisir de croiser les musiciens de Two Tone Club & d’Hawaii Samurai car ce sont deux très bons groupes liés à notre histoire, et avant tout des amis de longue date.  Nous sommes tournés vers le présent, et je pense que notre musique est meilleure aujourd’hui que par le passé.

D’ailleurs comment tu expliques que quand vous jouez à la Poudrière on y trouve tous les représentants de la scène comtoise et limitrophe, ces gens sont là depuis ….. 25 ans pour certains.

Je ne sais pas s’il y avait tous les représentants de la scène comtoise et limitrophe, mais c’est vrai que je suis touché par la fidélité de certaines personnes qui nous suivent depuis plus de 15 ans.  Le groupe a évolué avec les années et ça me fait vraiment plaisir de voir qu’une grosse partie de notre public des débuts continue à nous suivre aujourd’hui, j’en profite au passage pour les remercier !  On n’a jamais suivi les modes et je pense que pour certain c’est un gage de qualité.

Ok donc on va finir par les dernières questions :

Vue que t’es un fan de film quel est le dernier bon film que tu aies vu?

Sans hésitation House by the River de Fritz LangCe film est un petit bijou et je reste fasciné par son intemporalité. Et également Parasite du sud-coréen Bong Joon Ho, à l’affiche en ce moment !

Le dernier bon livre que tu aies lu ? 

Studio Réalité de Claude Pélieu, un très grand poète français :

« Les merles aux yeux dorés sifflent dans le jardin.

Les Chèvrefeuille mourant annonce l’automne.

Les gens vaquent à leurs occupations, lavent leurs voitures, discutent la politique locale. L’histoire de ces après-midi tranquilles n’est faite que de commérages.

Parfois les gens vieillissent en l’espace d’un instant. »

Le dernier bon album que tu as écouté ?

Je vais être obligé d’en citer 4 car j’ai acheté pas mal de disques le mois dernier !

– « Sally’s Pink Bedroom » de Frenzy, un album sous-estimé d’un très grand groupe de psychobilly anglais.

– « Voices Of Mississippi (Artists And Musicians Documented By William Ferris) », une superbe compilation de Mississippi blues.

– « Solstices » de Heaume Mortal, excellent groupe de black metal français.

– « Chris Isaak » du même Chris Isaak, superbe.

Quelle est la question que l’on ne te pose jamais et à laquelle tu aurais aimé un jour répondre ?

Si tu devais résumer tes années VHS, tu serais plutôt Cannon ou Troma ?

Et je te laisse le mot de la fin en te remerciant beaucoup du temps que tu as pris pour répondre.

Merci à toi pour ton soutien, je viens à l’instant d’apprendre la mort de l’immense Roky Erickson (13th Floor Elevators, Roky Erickson and the Aliens) et je tenais à lui rendre hommage et à inviter ceux qui ne le connaissent pas à découvrir son univers !

Heavy Rockers / Never Surrender

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