On pense souvent que les habitudes sont source lassitude et que de sortir de sa zone de confort va raviver la flamme. Sur ce coup, le trio new-yorkais fait méchamment mentir la règle en choisissant, après deux albums où ils avaient tenu les manettes avec succès, de mettre sa musique entre les mains du producteur Dave Fridmann. Et Interpol de donner la fâcheuse impression de s’être crispé. Si l’on aime une certaine vigueur (le tempo de ‘The Rover‘), si l’on se laisse accrocher par une forme de fraîcheur vivifiante (la voix haut perchée qui ouvre ‘If you Really Love Nothing‘), si on se fait prendre encore une fois par l’amour du combo pour les virées hors ligne (la rythmique poisseuse et la construction lancinante de ‘Complications‘), on perd malheureusement trop vite le fil d’un sixième album qui manque de relief. Et là où un enregistrement analogique aurait dû amener une forme de resserrement autour des bases, aurait dû forcer le combo à faire des choix claires et précis, on se trouve face à une masse un peu informe. Tout est confus, entre le mixage qui peine à amener la voix de Paul Banks au premier plan, une section rythmique souvent première à se lancer dans la bataille sonique mais qui ici ne fait que se cacher comme une grande timide, et les constructions mélodiques qui n’en finissent pas de se demander s’il faut proposer un refrain, un break, ou ni l’un ni l’autre. A l’image de l’intéressant riff bluesy et crasseux de ‘Stay in Touch‘ dont on a l’impression que Daniel Kessler n’a pas su quoi faire et qu’il finit par laisser tourner en boucle jusqu’à l’ennui.

www.interpolnyc.com

Note : 2,5/5

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