Du pain et des jeux, pour satisfaire le peuple et les maintenir sous contrôle, pour les laisser passifs et divertis, ayant toujours la panse assez remplie pour ne se soucier que d’un bonheur éphémère, oubliant les enjeux à long terme.
Du pain et des jeux, pour le pouvoir qui exploite ce mode de vie facile et qui privilégie les divertissements abêtissants et les visions à court termes. Manipuler les peuples est chose facile, tout compte fait.
Le trio de Winterthour Hathors semblait avoir cette vision d’un monde biaisé qui n’a jamais envisagé les choses plus loin qu’une génération, tout au plus, depuis sa formation en 2010, et ce concept est à son apogée sur ‘Panem & Circenses’. L’album commence bien avec leur premier single ‘Watching You’, hypnotique et torturé. Les dix titres restant sont légèrement un cran en dessous, mais tiennent la barre d’un son grunge lourd critiquant la société sous un autre angle, et mettant l’accès sur le pouvoir des banques (‘Panem Et Circenses’ , ‘Monopoly’) . Des paroles plus courtes et des parties entièrement musicales sont la preuve d’un album plus brut et moins travaillé que les deux opus précédents. La voix de Marc Bouffé se veut plus criarde et versatile, et le groupe s’amuse à jammer régulièrement pour prolonger chaque morceau, comme s’ils étaient dans leur local de répétition. On terminera l’effort sur un titre de plus de sept minutes qui nous croche à nos sièges, ayant oublié le temps. Malgré le côté un peu monocorde dans sa totalité, ‘Panem Et Circenses’ se veut fidèle à lui-même, ne reniant pas les improvisations, le côté brut et authentique primant sur l’idée d’un album lisse et calibré. [LN]
