Après avoir eu largement le temps de visiter ce haut lieu touristique qu’est la zone industrielle entourant Les Docks, c’est non sans un certain soulagement que je pénètre enfin dans l’enceinte de la mythique salle lausannoise. Il va sans dire que je suis motivé par cette bonne soirée de rock qui s’en vient, en compagnie de Devilskin et Halestorm.

Mon téléphone intelligent m’indique qu’il est 20h30 précise, lorsque les natifs de Nouvelle-Zélande, les Devilskin, déboulent sur la scène. Dès les premiers instants, je suis bien conscient que l’assemblée sera happée par leur rock ultra rentre dedans. Jennie Skulander – affublée d’un top noir nous donnant rendez-vous en enfer – est très en voix ! Ses capacités vocales s’étendent entre le très grave et le très aïgu. Sans compter que la ‘frontwoman’ maîtrise aussi les ‘growls’ (ce qui fait d’elle, à mon sens, une chanteuse très complète). Mais que serait-elle sur scène sans musiciens ? Fort heureusement, elle est entourée d’un bassiste et d’un guitariste qui se veulent très efficaces. Les deux bougres n’ont pas seulement le même style capillaire (celui qu’on coiffe avec une éponge et non un peigne) ou la même barbichette, ils sont en plus très complémentaires musicalement parlant.

Quelle est la forme des morceaux des Kiwis ce soir ? Réponse : carrés ! Couplet, refrain, couplet, refrain, solo de guitare (parfois) et fin. Somme toute assez classique. De plus, il est facile de décrocher de temps en temps du concert, tant celui-ci manque de nuances. Mais je me dois de constater qu’auprès du public cela fonctionne, et plutôt bien. Une généreuse première partie d’une heure de musique intensive, qui permettra au combo de l’autre bout du monde, de se faire connaître…à l’autre bout du monde !

Mon téléphone, toujours aussi intelligent, me laisse voir qu’il est 22h00 pile, lorsque Halestorm fait une entrée on ne peut plus sobre sur la scène des Docks. Là où je m’attendais à une tonitruante apparition, et bien non ! Chacun rejoint tranquillement son poste de travail respectif.

On débute les hostilités avec ‘It’s not you’ de l’album éponyme ‘Halestorm’. Une bonne entrée en matière au vu des riffs de guitare acérés dont ce titre peut se targuer. Je me dois de vous livrer une petite information, comme ça, gratuitement. Halestorm n’interprète jamais la même ‘setlist’ de soir en soir. ‘Love Bites’, joué en troisième position lors du concert de Munich voici quelques jours, se retrouve en deuxième position ce soir à Lausanne. Force est de constater que ce titre me laisse pantois. Quelle énergie, quel groove ! Le ‘oh putain’ que j’adresse à mes voisins de barrière à la fin de cette débauche de rock n’est assurément pas de trop. Arejay, derrière sa batterie, ne passe pas inaperçu avec son costume et sa cravate roses. Le talentueux batteur assure le show à l’aide de ‘stick tricks’ dont il est coutumier. Mais son ‘drumtech’ veille au grain car un grand nombre de baguettes finissent dans le décor.

Lzzy semble éprouver une certaine fierté à prononcer le nom de la ville hôte, soit Lausanne. En bonne communicatrice, elle sait se mettre le public dans la poche. Le chocolat suisse, d’après ses propres termes, est délicieux. (Je crois savoir qu’elle parlait d’un certain Toblerone, reçu en backstage quelques heures au préalable.) Les titres s’enchaînent et le combo parvient avec aisance à garder son public attentif, notamment lors du titre ‘Amen’, lorsque les musiciens se lancent dans une excellente improvisation. Quelle entente entre eux mes aïeux ! Même sans être croyant, j’ai envie de leur hurler Amen tellement je suis dedans !

S’ensuivent deux titres de la dernière galette du groupe, ‘Black Vultures’ et ‘Vicious’, qui lui se verra clôturer par un solo de batterie dispensable. L’intensité baisse d’un poil lors d’un duo acoustique guitare-voix, interprété de mains de maître par Joe et Lzzy. Cette même Lzzy nous gratifie d’une dernière partie a capella, pendant laquelle je sens planer quelque part dans les Docks, le fantôme d’une certaine Janis Joplin. Pendant que la pauvre ‘frontwoman’ travaille d’arrache-pied, les mecs, eux, s’improvisent une partie de foot avec les baguettes jetées par terre par Arejay…aucune tenue les gars…

Le concert se termine dans la bonne humeur. Le sourire affiché par les musiciens nous laisse penser qu’ils ont passé un bon moment. C’est parfait, car le public, lui aussi, a passé un bon moment. Halestorm fait indubitablement partie des groupes à voir en concert, tant le quatuor possède cette mentalité rock’n’roll où seule la musique compte. Sincère, énergique, généreux, musical, entraînant, captivant, sont des exemples de ma tempête d’adjectif au sujet de Halestorm !

Texte : Pierric Dayer

Photos : Alex Pradervand

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