Timing parfait, organisation parfaite, nous récupérons nos accréditations au Stade des Burgondes, à Saint-Julien-en-Genevois. Après deux ans d’arrêt forcé, le festival Guitare en Scène, s’offre une superbe affiche pour cette 14ème édition.

Jour 1

Les portes du festival s’ouvrent, plus ou moins à l’heure, sous les yeux attentifs de la sécurité. Comme une vague, les festivaliers s’avancent, direct, devant la Scène Village.
18h30, le groupe The Prize, ouvre cette semaine musicale. C’est avec plaisir que nous retrouvons le guitariste Christophe Godin, dans une nouvelle formation. Accompagné de la voix puissante et grave de la chanteuse, nous passons du pop rock au hard rock. C’est à la fois mélodique et puissant. Ce n’est jamais facile d’ouvrir un festival, mais à voir et surtout à écouter, pas pour eux ! Durant 1h, ils mènent le show de fort belle manière. Ça ambiance
pour la suite !


Nous poursuivons cette fin de journée sur la Scène Chapiteau. Black Label Society, groupe de heavy metal américain de LA, est très inspiré par les pays nordiques. Ils jouent à fond avec leur look viking … que de cheveux partout ! Leur metal est très appuyé et un peu lourd, mais ça le fait avec leurs personnages. Les moments plus calmes et intimistes détonnent avec leur style, et c’est beau.

Pour ce premier jour de festival, la majorité du public est en mode Airbourne, et ça tombe
bien, c’est les prochains sous le Chapiteau. Nous découvrons le groupe de hard rock australien, aux dires du présentateur : en’’ mode club ‘’, car ils ont rétréci la scène avec leur mur d’amplis. Mais dès les premières notes, on ne peut pas dire que nous sommes en mode club. Ça joue fort, ça chante fort ! La puissance du son fait vibrer tout notre corps. Le regard du chanteur est, par moment, envoutant et diabolique. Ils sont fous, tout comme leur musique ! Il pleut de la bière de partout, de la scène au public, et le public, pas en reste, répond à la scène ! Quelle folie !

Dernier concert sur la Scène Village avec Last Train, groupe de rock progressif français. Nous sommes entraîné par la voix du guitariste et envouté par les longs morceaux instrumentaux, bien habités. Le light show totalement en accord avec le concert, fait que l’on est carrément projeté dans une autre dimension !

Une fin de soirée comme on les aiment à Guitare en Scène, avec une jam d’enfer. On y retrouve, au chant Dino Jelusick, accompagné de Maggy Luyten, à la guitare Gus G, à la
basse Marco Mendoza et à la batterie Mario Lepoglavec. Ces virtuoses de leur instrument, reprennent quelques morceaux bien connus des groupes légendaires du hard. Joel O’Keeffe se décide enfin de sortir son ‘’fucking ass’’ des loges et de les rejoindre pour quelques morceaux de cette fin de jam. Moment hors du temps, c’est top ! Il est tard, très tard. A demain

Jour 2

Que de monde sur la route, mais avec un léger retard nous arrivons enfin, sur le site et c’est parti pour le deuxième jour.

One Rusty Band a déjà commencé, nous prenons donc le concert en court de route ! Nous
sommes heureux de revoir nos amis de ce duo de rock soul totalement explosif ! Il est composé d’un incroyable chanteur, véritable ‘’ homme-orchestre ‘’ (guitare-batterie- harmonica et téléphone-micro) et d’une acrobate incroyable qui fait des claquettes, joue de la washboard et du tambourin, la tête en bas, en appui sur ses mains et en plus… elle jump ! C’est fun et original. Ils ont transpiré pour le plus grand plaisir d’un public conquis, qui salue la performance.

Quand la musique est bonne, ça passe trop vite ! Nous avons juste le temps de passer à l’espace presse pour prendre les dernières consignes de la soirée, car il y a de la tension dans l’air avec la venue de cet acteur américain qui a fait la chronique, des journaux, ces derniers temps. Mais il est déjà temps de partir pour le Chapiteau.

20h, une introduction à l’américaine, digne des plus grands crooners, annonce l’entrée du
chanteur-guitariste américain, Robert Cray. Dès les premières mesures, ce concert sera du
blues, rien que du blues. A 68 ans, il en a encore sous les doigts. Les solos de guitare, en
complicité avec l’organiste sont monumentaux. Nous passons un bon moment.
L’atmosphère du festival devient électrique, au fur et à mesure que les heures passent. Le
public, surtout la gente féminine, s’impatiente de voir le prochain groupe.

22h, nous sommes à nouveau au Chapiteau. Notre photographe a été sélectionné pour le
concert de Jeff Beck and … Du haut de ses 78 ans ce virtuose de jazz et de rock instrumental, est reconnu comme le 5éme meilleur guitariste du monde. Il est entouré de deux jeunes femmes, l’une à la basse et l’autre à la batterie, ainsi qu’un jeune homme aux claviers. En l’écoutant jouer, on se dit que le chant n’est pas forcément nécessaire dans la musique. Mais ça, c’est sans compter sur la venue d’un 2ème guitariste … Johnny Depp. Il amène le chant, il charme et joue avec le public ! Et là, le show devient plus rock, plus vivant ! Ce concert marquera un des grands moments de GES.

Pour clore cette incroyable soirée, nous nous laissons bercer au son du blues puissant de Kingfish. Il n’a que 21 ans, et il est déjà comparé comme le nouveau B.B.King. Il vit sa musique, sa voix est soul est profonde. Tous ses musiciens sont calés au rythme de ses solos de guitares, pour la plupart, en total impro ! C’est un agréable retour au calme avant la nuit ! C’est sur ces quelques notes que s’achève cette deuxième soirée de GES.

Jour 3

La température est toujours plus chaude au Stade des Burgondes. Ce soir se sera du rock, rock, rock. On commence comme tous ces soirs, sur la scène du Village avec The Toad Elevating Moment. Ce groupe français, tout droit sorti du tremplin GES, est très inspirés du rock des 70’s. Les riffs sont soutenus, le batteur tape fort et l’organiste est un peu psyché. La sauce prend bien, elle est puissante et mélodieuse à la fois. Belle entrée en matière pour ce premier concert. Le soleil décline, mais pas la chaleur et encore moins l’ambiance, qui ne cesse de monter !

La foule déjà bien présente devant la Scène Village rejoint celle du Chapiteau, pour la première tête d’affiche de la soirée, George Thorogood & The Destroyers. Dès les premières mesures, il enflamme la grande scène, avec du bon blues rock’n roll. Humble, malgré sa notoriété, il donne, de sa personne, pour chaque photographe, durant le laps de temps accordé (2 chansons), malheureusement, trop court ! Le public déjà conquis, est sous le charme des mimiques du chanteur, de l’osmose parfaite entre tous les musiciens, ponctué par les accords du saxo ! Quelle prestation ! Passage très remarqué !

22h, les gradins se remplissent, les festivaliers finissent leurs dernières bouchées et éclusent une dernière bière avant de rejoindre le devant du Chapiteau. Ils sont attendus depuis le début de la soirée … Scorpions ! Le rideau tombe, enfin, et c’est parti pour le show ! La mécanique allemande est lancée. Ils n’ont plus besoin d’être présentés, ils sont connus et reconnus de tous. Les tubes s’enchaînent et avec eux, les souvenirs reviennent. On ne peut s’empêcher de les reprendre en chœur, comme tous les fans. Leur jeu est toujours magique,
même si le dynamisme de certain l’est un peu moins ! La machine est bien huilée, Scorpions a conquis le public !


Gotus, est sur la scène Village, pour une fin de soirée, bien hard rock, comme on les aime. Le groupe est composé, entre autres, des musiciens de Gotthard, Krokus (d’où la contraction du nom), voir même de Crystal Ball. Le jumelage est bien fait et très réussi. Les rythmiques ne sont pas sans rappeler celles des groupes initiaux. C’est sans compter sur le charisme du chanteur dont la voix sillonne sur celle du regretté Steve Lee. Un beau projet qui peut enfin voir le jour où chacun se retrouve dans son univers. C’est donc les oreilles, les yeux et la tête remplis de tous ces bons moments que chacun retrouve son chez soi, afin de prendre du repos pour le quatrième jour de GES.

Jour 4

C’est le 4 ème jour de festival et ça commence sur les chapeaux de roue ! Deux interviews, JJ Wild et William Crighton, se suivent en cette fin de journée. Très bons moments en leur compagnie.


Ouverture des portes, pile à l’heure, et ça démarre avec Dudes of Groove Society au Village. Qu’ils sont beaux dans leur Teddy bleu électrique. On est sur de la new funky music et sur du chant hip hop. Malgré la chaleur, ils nous embarquent avec les cuivres et les solos guitare, basse, batterie. Leur enthousiasme est communicatif, on passe un super moment !

20h, nous attendons la marraine du festival. Beth Hart. Depuis le début du festival, elle a fait connaissance des lieux et des personnes qui l’entourent. ‘’Du coup ‘’, durant cette après-midi, elle a construit le concert de ce soir, selon son feeling, à la minute. Résultat : on est dans du bon rock, avec des moments plus intimistes au piano et pour finir en acoustique, guitare sèche, contre-passe, percussion. Avec la complicité de ses musiciens, elle nous a offert un magnifique concert. Et sa voix…ouf ! Envoutante, sensuelle, passionnée … quelle artiste !

Dernier concert sous le Chapiteau avec le californien Ben Harper & The Innocent Criminals. Une bonne partie du public est venu pour lui. Son bonnet bien en place, il nous emmène dans son monde teinté de reggae et de blues rock. Il fait vibrer son public au son de sa guitare slide, de sa voix chaude et de ses textes qui nous ressemblent et nous rassemblent. Peut-être un rien trop tranquille à notre goût ! Un contrat photo un peu trop restrictif fera qu’un seul photographe immortalisera ce moment très intime.

Cette douce et chaude soirée se termine avec un groupe canadien JJ Wilde. Nous avons eu la chance de faire sa connaissance lors de l’interview et nous découvrons cette belle et pétillante chanteuse sur scène. C’est frais, ça rock, ça jump, ‘’les têtes à têtes ‘’ des solos sont vibrants, y’a de l’amour sur scène ! quel pied ! Retenez son nom on va en entendre parler.

Jour 5

Le festival a vu grand et a rajouté un jour. C’est donc la 5 ème et dernière soirée qui débute. Nous pouvons l’intituler ‘’soirée des légendes et de celles en devenir’’


58 Shots n’en est pas à son premier coup… Après plusieurs essais lors des qualifications du tremplin sans jamais être finaliste, c’est en artiste confirmé qu’il se produit sur la scène Village. Ça envoie sec ! On ne reste pas insensible à la voix du chanteur et au doigté du guitariste. La section rythmique assure grave. C’est donc sur un tempo très soutenu qu’il charme le public qui en redemande. Une entrée en matière comme on aime.

Un intense moment attends notre photographe, car c’est maintenant Uriah Heep qui va prendre possession de la grande scène, Chapiteau. Ces légendes partagent entièrement leur joie d’être là, une communion avec les festivaliers ne mets pas long à naitre. Je récupère mon photographe la larme à l’œil…. Entre nouveaux titres et les immortels morceaux, les frissons restes durant tout le concert. La magie opère sur plus de 5000 personnes hypnotisées par le jeu inimitable de Mike Box.

William Crighton a eu la lourde tâche durant tout le festival, au pied d’un gros arbre, de jouer entre les changements de plateau. C’est donc que justice qu’il prenne place sur la petite scène. Sa musique se voit amplifiée par la sono et prend une autre dimension. Sa voix brute et rauque, accompagnée tantôt au ukulélé, tantôt à la guitare électrique captive l’assemblée, au son du blues pop rock. Une très belle prestation de cet artiste australien durant les 5 jours.

Autre moment, autre légende…Deep Purple traverse les décennies à pas de géants. Highway Star démarre le show. C’est sur cette chanson que Ian Gillan chauffe sa voix. A nouveau, chaque morceau ramène des souvenirs dans chacune des têtes des festivaliers. Plusieurs générations sont présentes et apprécient à sa juste valeur la technique musicale de ces
virtuoses du rock. On sent une belle atmosphère planer sur le stade. On en redemande, car on ne veut pas que ça s’arrête….

Avant de passer au dernier concert, il est temps d’annoncer le gagnant du tremplin du
festival GES. Sur plus de 350 inscriptions, 3 groupes ont été retenu, One Rusty Band, The
Toad Elevation Moment et Dudes of Groove Society. Ils ont joué, chacun un jour différent,
sur la petite scène, et suite à leur performance, le juré désigne The Toad Elevation Moment
comme le vainqueur 2022.

Toutes les bonnes choses ont une fin, mais ce n’est pas fini ! Un autre talent foule la petite
scène pour terminer en beauté dans tous les sens du terme. Laura Cox, guitariste née, nous
invite dans son monde plutôt rock, voire très rock. C’est sûrement le festival qui veut ça, mais on ressent l’envie et l’amour de jouer pour le public resté pour elle et les musiciens tout aussi talentueux qui l’accompagne.

On termine agréablement tous ces jours passés sous un magnifique soleil.


Un très grand MERCI à l’organisation et à la team presse (Thierry, Géraldine et Pascale) qui ont permis d’assurer ces cinq jours de mains de maître. Quand le temps est au beau fixe, tout paraît plus simple ! Côté nourritures et boissons, tout était top, même lorsqu’il y avait foule, le sourire restait de vigueur. Devant allier respect et consignes, merci à la sécurité qui n’a pas toujours le bon rôle !


Nous sommes impatients de pouvoir vous faire partager la 15 ème édition. Le rendez-vous est noté pour 2023.

Texte : Laurence Apothéloz
Photos : Jacques Apothéloz