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Emergé des entrailles d’un quatuor lyonnais, qui semble d’ailleurs avoir bien appris ses leçons, Hipster Fister séduit plus par sa performance que par la sensibilité qu’il dégage. Goatfather ne fait pas dans la composition alambiquée, ne s’embarrasse pas d’éléments superflus, et débarque sans prévenir en posant ses baloches sur la platine disque sans plus de protocole. Tout est là : une rythmique rutilante, des vocaux puissants et propres, et des riffs de bûcheron qui nous absorbent sans préavis.
Le terrain est connu et apprécié, mais cette bande de trublions parvient malgré tout à nous proposer une formule qui fait mouche. Ce premier album reflète en tout point un sérieux bagage théorique et en huit titres, ils élaborent les différents chapitres d’un serment respectueux vis-à-vis du rock le plus conventionnel, en démontrant, si besoin était, que le style est loin d’être sclérosé. Au delà de ça, on reste surpris par l’envergure musicale de ces musiciens, qui alignent des compositions burnées, des initiatives audacieuses, sans jamais trahir un genre ultra balisé, dont ils s’inscrivent dans le plus grand respect.
Puissant et complet sont les deux adjectifs qui conviennent le mieux à cet opus et les gones font ici des merveilles, le mélange guitares-basse-batterie tournant à plein régime. Le combo est dynamique, talentueux et tire son heavy-rock-stoner vers le haut. Et même si j’entends déjà certains esprits chagrins se plaindre de ne trouver aucune prise de risque, il faut admettre que l’ensemble est massif et qu’aucune piste ne vient pénaliser un ensemble cohérent et d’une redoutable efficacité.
Effet garanti donc, d’autant que le travail en studio sied à merveille au rendu final. Le tout est également nuancé au niveau de son intensité et se fraye avec talent un chemin entre violence et rugosité. Avec un artwork réussi, ils parachèvent à leur manière une première sortie sans la moindre fausse note, et viennent, inconsciemment sans doute, nous livrer le disque le moins corrompu de ces dernières semaines. Nullement le besoin en ce qui les concerne d’avoir recours à l’amendement 49-3 pour nous convaincre…C’est beau la démocratie.

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