Vingt ans après leurs débuts, les Fatals Picards sont toujours omniprésents sur la scène de l’Hexagone et reviennent avec ‘’Le Syndrome de Göteborg’’, toujours aussi déjanté et incisif.

20 ans d’existence et vous sortez votre dixième album, ‘’le syndrome de Göteborg’’, c’est quoi le bilan de ces 20 années d’existence ?

Le bilan est que Les Fatals c’est un groupe qui n’a pas besoin de label, c’est une toute petite équipe, on fonctionne tout simplement en autonomie totale et on arrive à avoir un projet qui est complètement viable, qui remplit les salles, qui amène du monde. Alors nous sommes une petite entreprise qui est pérenne et elle nous permet de vivre de notre passion. Le bilan est plutôt positif. On n’a pas certains tourneurs, on ne peut pas jouer dans certains festivals, mais bon, c’est le prix de l’autonomie.

Il y a des groupes qui prennent beaucoup de temps pour faire un album et vous sortez votre dixième album en 20 ans. Vous pensez quoi ?

On n’est pas dans un album avec 25 titres, on ne fait pas des arrangements à la Pink Floyd, nous on a un autre style musical. Nous inventons des paroles et c’est notre point fort. Nous ne pensons pas cet album comme le dixième album, on l’a envisagé comme “celui d’avant de celui d’après”, c’est toute une continuité. On a fait une tournée de 20 ans mais c’est seulement pour faire de la publicité. Ça fait une bonne communication de dire que t’existe depuis 20 ans ! Mais nous n’envisageons pas les choses comme ça, on est dans une sorte de continuité.

Est-ce qu’avec ce dixième album, les paroles et la musique sont venues aussi simples qu’avec le premier album qu’on écrit plutôt avec ses tripes ?

En fait oui, si tu veux, dans Les Fatals Picards il y a un cahier de charges qui existe avant que je sois dans le groupe, le groupe existait depuis 3 ans quand je le rejoigne. Il s’agit de faire les chansons en français, plutôt rock, parler de sujets divers et variés. Le plus difficile c’est de ne pas faire deux fois le même sujet et de ne pas traiter les trucs de la même façon. Par exemple, la chanson ‘’Punk à Chien’’, on ne fait pas ‘’Punk à Chien 2’’, ou faire un truc qui ressemblerait. Mais nous on ne se prend pas la tête, on écrit à deux, on fait tout tranquillement et ça marche bien.

Les Fatals Picards @ Géronimo Potier

J’ai une double question : votre maîtrise de la langue française, les jeux de mots et mettre en valeur cette belle langue française est-il important pour vous ? Et la deuxième, un peu comme les comiques, est-ce qu’on peut rigoler sur tous les sujets ? ou vous vous fixez des sujets tabous que vous ne voulez pas traiter ou que vous ne voulez pas traiter ?

Pour répondre à la première question, nous on aime les textes et on aime bien se prendre la tête avec les tournures de phrases, les doubles sens et les jeux de mots, c’est avec ça qu’on se fait plaisir. Il y pas de forçage, c’est comme on aime travailler. Après, la deuxième question, les thématiques, on écrit de choses qui pourraient passer sans problème, même si on parle de choses graves qui passent inaperçues. C’est comme ça qu’on pourrait se “censurer”. Il y aussi des sujets dont on ne parle pas du tout, par exemple on ne va pas parler de Marine Le Pen. Ce ne sont pas des sujets importants et on ne veut pas brosser les gens dans le sens du poil.

Pourquoi le choix de la comédie rock ?

Y a plusieurs personnes qui pensent que le rock doit être sérieux, nous pensons différemment, depuis toujours j’écris des chansons marrantes, quand tu veux dire quelque chose de plus engagé, si tu donnes un peu d’humour ça passe mieux. Mais, en même temps, c’est une autre manière de faire les choses On écrit les choses à la Fatals Picards, c’est une autre manière de voir les choses.

Si tu devais choisir une chanson de cet album, laquelle serait-ce ?

Je ne sais pas, les chansons quand tu les sors sont toutes tes bébés que tu aimes de tout ton cœur, et aussi tu les détestes parce que tu les a entendues plein fois, t’as dû les enregistrer plusieurs fois, tu n’es jamais content. Peut-être la chanson “Sous Les Tilleuls De Barcelone”, j’aime beaucoup sa thématique, on s’est énormément amusés à l’écrire, mais sûrement personne ne va la comprendre.

Dernière question, tout album entraîne une tournée. Est-ce que vous avez quelque chose de prévus pour la sortie de cet album ?

Oui, pour la fin d’année on et 2023, on a prévu une cinquantaine de concerts, on va faire une grosse tournée l’année prochaine. En septembre on va faire une Olympia. Mais, aussi, une fois sorti l’album on va commencer à travailler dans l’album d’après !

www.fatalspicards.com

Les Fatals Picards @ Géronimo Potier