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Jour 1
Pour fêter dignement ses 25 ans d’existence, les programmateurs de l’Estivale Open Air ont voulu frapper fort dès le premier jour en invitant la grande star Mika à se produire sur les rives du lac de Neuchâtel. Et, en voyant les fans (essentiellement de la gent féminine) se ruer vers la grande scène dès l’ouverture des portes, ils ne s’y sont pas trompés! D’ailleurs la soirée affichait sold out depuis belle lurette…
Alors que tous ces courageux fans étaient partis pour 4 heures d’attente et de lutte afin de garder sa place devant les barrières de la grande scène, un groupe zurichois ouvrait les feux de cette 25ème édition sur la scène du lac: Baba Shrimps. Cet excellent quatuor à la réputation grandissante chez nos amis alémaniques ne va pas tarder à conquérir nos terres. Une énergie folle, un plaisir évident à jouer ensemble, Adrian Kübler prenant la peine de s’exprimer en français, des mélodies entraînantes à l’image de ‘I Don’t Wanna Hide’ que l’on entend en boucle en radio: tout est réuni pour que ce groupe cartonne en Suisse-Romande et même plus! Le public, de plus en plus nombreux au fil du concert a d’ailleurs fortement plébiscité ce groupe. A raison.
Place ensuite au premier concert de la cuvée 2015 sur la grande scène: Talisco, tout jeune artiste français ayant fait ses débuts en 2013 et sorti son premier album ‘Run’ en 2014. Durant son heure de concert, il s’est démené tant bien que mal pour emmener avec lui un public attentif mais réservant toute son énergie pour Mika. Il a néanmoins réussi à l’entraîner dans ses mélodies propices à l’évasion et même à le faire danser sur son tube ‘Your wish’.
Troisième groupe de la soirée, les fribourgeois de V Cu3e ont ensuite offert au public une prestation teintée de pop, d’électro avec quelques touches de r&b du fait du batteur prenant parfois le relais au micro. Le groupe est familial, Fred Vonlanthen à la guitare entouré de son épouse Alessandra au chant et de leurs fils Jay et Martin (batterie et clavier). Et ça se sent. Une belle énergie mélangée à une complicité évidente fonctionne plutôt bien sur scène.
Puis sur le coup des 22h, les lumières de la grande scène s’éteignent. La foule hurle et scande des ‘Mika, Mika’! Les gens postés au premier rang trépignent, leurs banderoles clamant leur amour au chanteur britannico-libanais bien attachées aux barrières. Dix minutes plus tard, il apparaît dans un décor de bande dessinée. Posté derrière son piano pour le début du concert, Mika offre un show coloré d’une heure trente. Il se dépense sans compter, alternant les moments dansants sur tous ses plus grands tubes et d’autres plus intimistes, seul au piano. Le spectacle est ultra rôdé, laissant peu de place à l’improvisation. Mais Mika est un showman et il emmène avec lui les 5000 personnes présentes sur la Place Nova Friburgo. Ca chante, ça danse, ça saute (ça saute tellement dans les loges que le régisseur lumière chargé de la poursuite a sué tout le show durant…) jusqu’au final et son explosion de confettis laissant des étoiles dans les yeux de toutes les personnes présentes ce soir. A voir les sourires et les commentaires à chaud, l’Estivale a d’ores et déjà réussi son festival. Mika aussi.
[Séb Mory]

 

Jour 2

Pour ce deuxième jour d’Estivale, on reprend les mêmes éléments (deux scènes, un cadre idyllique et une météo agréable), on y ajoute un groupe de plus qu’hier par scène et on repart!

Pour ouvrir les feux de la soirée, les zurichois (la ressemblance avec la soirée d’hier s’arrêtant là) de Paradox Now se produisent sur la scène du lac avec leur ‘hybrid rock’. Le peu de monde présent devant la scène à cette heure avancée n’a pas aidé les trois musiciens à se lâcher. A moins que ce ne soit l’inverse… Toujours est-il que le chanteur avait l’air de s’amuser comme à l’enterrement d’un vieil oncle. Et nous aussi, la sauce n’ayant pas pris.

La suite des hostilités se passe du côté de la grande scène avec les français de Cats on Trees qui, eux, avaient l’air autrement plus heureux de se produire à l’Estivale. Une jolie prestation portée par une très belle voix toute en douceur de Nina Goern. Un beau moment qui, selon quelques échos entendus ça et là et malgré le bain de foule de la chanteuse et la hargne de Yohan Hennequin à la batterie, manquait parfois de consistance pour un festival.

Seul artiste de ces 4 jours estampillé ‘Hip-Hop’, Rootwords se produisait sur la scène du lac. Aidé par son groupe (chose assez rare pour être soulignée) de musiciens aux influences diverses et variées, le rappeur genevois aux origines zambiennes a offert un concert remarquable. Il a été chercher la foule nettement plus nombreuse qu’il y a deux heures pour l’emmener avec lui dans son univers tantôt funk / soul tantôt electro. Rootwords est un nom connu dans le milieu, mais il est à découvrir sur scène pour les non-initiés du genre.

S’en suivent les excellentissimes Kadebostany sur la grande scène. S’il est un groupe qui prouve que la scène suisse se porte bien et a de magnifiques années devant elle, c’est bien eux. Et de plus ils savent s’exporter à merveille, preuve en est leur concert du lendemain à Beirut, Liban avant d’enchaîner avec plusieurs dates dans toute l’Europe. Avec eux le show est également visuel tant par le décor, les lumières ou encore les postures de Kadebostan, Amina ou encore leurs musiciens. Un régal!

Dernier groupe de la soirée avant la tête d’affiche, les lausannois de Larytta. Il est à vrai dire plutôt difficile de définir le style de ce groupe. Sur le programme officiel du festival, Larytta est ‘électro-pop’. Sur leur biographie, on peut y retrouver des ‘rythmes africains’, des ‘voix hypnotisantes’, des ‘bruits fous faits-maison’, etc… En tout cas ils ont l’air de s’éclater sur scène et le transmettent avec brio au public. Seule fausse note, l’arrêt de leur concert dû, selon les organisateurs de l’Estivale Open Air à un ‘problème de coordination de nos équipes techniques’. Dommage!

Pour terminer la soirée, celui qui revient pour la deuxième fois à l’Estivale après son passage en 2012: Julien Doré. Antépénultième date de son ‘Løve Tour’, artiste masculin de l’année 2015, showman: tout était réuni pour que la foule se presse devant la grande scène. Et Julien Doré a tout donné, allant jusqu’à se promener dans le public (une spécialité ‘estivalienne’ de ces quatre jours de concert) durant ‘Paris-Seychelles’. Ses mélodies accrocheuses, sa voix reconnaissable entre mille et son sens du spectacle ont offert un nouveau grand moment aux festivaliers de l’Estivale Open Air. La longue ovation reçue à la fin du show est là pour le prouver: Julien Doré ne triche pas et son public n’est pas près de le lâcher.

 

Jour 4 

Après la soirée gratuite et arrosée du 1er août et les concerts de Jo Mettraux, Booost et DJ Idem, retour au sec pour la dernière soirée de cette 25ème édition de l’Estivale Open Air.

Pour débuter sur la scène du lac, les gagnants de la Sunday Night Jam 2014/2015 de Radio Fribourg, le tout jeune groupe Bable’s ont pu compter sur un public déjà tout acquis à leur folk. Parfois mal à l’aise et s’excusant presque d’être là, les deux chanteuses ont besoin d’expérience scénique pour s’affirmer et exploiter pleinement tout leur potentiel. A suivre…

Pour ouvrir la soirée de la grande scène, qui de mieux que Cali? En cinq minutes, il a réussi à retourner l’Estivale Open Air: saut dans le public, invitation aux photographes à monter sur scène. Tout y est passé, et même plus encore tout au long de son concert. Pour ceux qui ne le connaissent pas ou qui ont quelques réticences à sa musique, un remède: le voir sur scène. Il donne tout ce qu’il a dans son corps, dans sa voix et dans son coeur. En parlant de ça, c’est simple: C’est mon coup de coeur de ces 4 jours. Immense Cali!

Pas en reste lorsqu’il faut mettre de l’ambiance, les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois ont pris le relais sur la scène du lac avec leurs chansons festives. Des textes qui ont souvent fait rire le public ne doivent pas faire oublier que ce sont avant tout de très bons musiciens. Et comme Cali juste avant, le contrebassiste s’est lui aussi essayé au porté par la foule. Un public ravi de cette prestation.

La grande scène a ensuite accueilli celui qui a suivi de près la prestation de Cali : son pote Louis Bertignac. Dans le public, des quarantenaires et plus, nostalgiques de l’époque Téléphone que M. Bertignac a d’ailleurs régalé avec certains des plus grands tubes du groupe. Mais aussi des plus jeunes découvrant ou re-découvrant ce musicien de talent, accompagné d’un groupe loin d’être en reste. Il finira par faire monter le public sur scène, restant comme un des grand moment de ce festival.

Pour clôturer la scène du lac, les 14 excellents musiciens de What Is Hip? (qui se sont donné pour défi de reprendre les standards des Tower Of Power) ont offert une belle prestation funk/soul. Et enfin, dernier groupe à se produire sur scène lors de cette 25ème édition, Earth Wind & Fire feat Al McKay ont réussi l’exploit inverse de Cali: ils ont vidé (ou presque) la place Nova Friburgo en quelques chansons. On attendait leurs tubes disco pour faire la fête et danser… ils sont arrivés après 1h15 de concert. Autant dire que peu de monde a eu la patience d’attendre jusque là.

Dommage de terminer ainsi une si belle soirée et un festival qui a eu droit à une année record avec plus de 10’000 entrées payantes sur 3 soirs (15’000 au total des 4 soirs).

Mais cela ne fera malgré tout pas oublier tous les autres moments magiques vécus dans ce cadre somptueux.

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