La barre avait été placée haute avec ‘11 Short Stories of Pain & Glory’, la prod précédente de la plus populaire des formations mixant le folklore celtique et le punk. Le prédécesseur du millésime actuel prenait, musicalement parlant, ses distances avec le streetpunk originel pratiqué par le gang de Boston à ses débuts. Il conservait néanmoins une forte teneur revendicatrice et consciente en ce qui concerne ses textes. ‘Turn up that Dial’ sort avec une année de retard en raison d’une situation sanitaire compliquée amenant un épais brouillard sur les perspectives à moyen terme. Ce décalage lui est bénéfique car c’est précisément l’album dont les fans, en constante augmentation, ont besoin maintenant : il est à la fois léger comme une Kilkenny, potache comme un Leprechaun et rentre-dedans comme Micky Ward sur un ring. Demeurées à température sous la salamandre, ces onze petites histoires tournant autour de la bande de Ken Casey, sont composées de dix titres entraînants taillés pour la scène, où DKM excelle, et d’un fabuleux hommage – ‘Wish you were Here’ – d’Al Barr à son père décédé. Ce dernier titre, lancinant et poignant, se place dans ce que le groupe a composé de meilleur dans ce registre soit à quelques encablures du vibrant hommage aux victimes des attentats de la capitale du Massachussetts et de l’hymne à ceux partis trop tôt présent sur leur troisième album. Après un quart de siècle d’activité, ces authentiques représentants de la classe ouvrière étasunienne née de l’immigration livrent un album à la fois techniquement hyper abouti et hyper propice à la déconne dans son esprit. Captée chez eux en Nouvelle-Angleterre et produite par Ted Hutt – comme les trois dernières – cette plaque déjà partiellement déflorée lors des récents concerts, en face-à-face ou en virtuel, frise le génie avec des chansons comme ‘City by the Sea’ ou ‘Queen of Suffolk County’ qui foutent une patate énorme et bienvenue par les temps qui courent !

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Note : 5/5