Daily Rock a profité d’échanger avec le gang de Boston lors de sa deuxième tournée européenne de l’année et avant qu’il ne rejoigne Rancid pour une tournée à double tête d’affiche qui marquera à coup sûr le petit monde de la planète punk US. C’est avec le sympathique Tim Brennan – guitariste, accordéoniste et bien plus encore dans le groupe – que nous avons parlé de l’actualité des Dropkick Murphys et du Claddagh Fund, la fondation caritative d’un groupe qui jamais n’oubliera d’où il vient !

Bonjour Tim, comment se passe cette tournée européenne ?
C’est génial, nous avons fait quelques festivals et des concerts dans des clubs. Nous avons joué au Glastonbury Festival et c’était cool. Nous avons aussi joué avec les Foo Fighters ce qui était énorme et les shows indoor étaient avec des groupes incroyables. Nous sommes toujours enchantés de venir tourner en Europe.

Entre les grands festivals et les shows en club, lequel recommandes-tu pour assister à un concert de Dropkick Murphys ?
Pour en voir un seul, je pense que c’est dans un club que c’est le mieux. Nous aimons jouer en festival où les gens sont toujours extra, mais je pense que l’intimité de tout ce que nous proposons se transmet mieux dans un club. Nous avons tous nos fans qui deviennent dingues et c’est probablement le meilleur lieu pour nous voir.

Est-ce une opportunité pour vous de toucher plus de monde lors de vos prestations en festival ?
Oh oui, absolument ; il y a tellement de gens qui n’ont jamais entendu parler de nous, voire même jamais entendu nos chansons, que nous considérons ceci comme une opportunité et sur des festivals comme Glastonbury – qui est très mainstream – nous débutons avec quelques personnes pour assister au show et à la fin nous avons une large audience présente qui se montre intéressée à ce que nous faisons alors qu’ils ne nous connaissaient pas.

Vous avez joué de vieux titres sur cette tournée, tirés de ‘Do Or Die’, votre premier album, qui a été composé par un groupe dont il ne reste que deux membres à l’heure actuelle. Quel effet cela te fait de jouer ces titres sortis avant ta venue dans le groupe ?
J’adore ces titres ! J’étais un fan du groupe avant d’en faire partie ! Jouer des titres de ‘Do Or Die’ ou de ‘The Gang’s All Here’ (NDLR : soit les deux premiers albums du groupe) me rappelle l’époque où j’étais gamin et j’ai réellement beaucoup de plaisir à les interpréter.

Vous jouez majoritairement ces titres chaque année à Boston à la St. Patrick lors du dernier show dans une petite salle et semblez vraiment heureux de les jouer. Pourquoi ne partez-vous pas en tournée uniquement avec ce vieux matériel ?
C’est une bonne question ; il y a quelques années nous avons beaucoup joué des morceaux de ‘Do Or Die’ pour l’anniversaire du disque. Nous avions d’ailleurs fait que des titres de ‘Do Or Die’ et ‘The Gang’s All Here’ lors du dernier show de la St. Patrick cette année là ! Le problème c’est que nous continuons d’écrire et de sortir des albums donc il est parfois difficile d’incorporer tout le catalogue. Personnellement, j’aimerai énormément que nous fassions ‘Do Or Die’ du début à la fin.

Vous faites des tournées particulières cette année aux Etats-Unis avec une première partie qui se déroulait uniquement dans des petites villes du Nord et une seconde avec Rancid qui va de la Nouvelle-Angleterre à la Californie. Qui sera la tête d’affiche de cette fameuse tournée bicéphale ?
Pour la tournée avec Rancid, nous sommes co-headliners. Ça dépendra d’où nous jouons ; par exemple : ils seront têtes d’affiche sur la Côte Ouest ou nous le serons sur la Côte Est. Mais nous terminerons ensemble chaque concert. Quand le groupe qui joue en dernier finira, il sera rejoint par l’autre groupe pour une fin de set commune. Nous ferons des choses intéressantes et cela sera en fonction de la ville dans laquelle nous nous trouverons, mais cette tournée est clairement une tournée co-headlinée !

Vous serez de retour en Europe l’hiver prochain, deux shows avec deux setlists différents sont déjà agendés à Paris : s’agira-t-il d’un aller-retour à Paris ou d’une vraie tournée européenne ?
Ah non, je suis certain que nous ferons une tournée autour de ces dates car nous aimons beaucoup être ici ! Notre fanbase européenne est réellement incroyable et folle !

Vous êtes un excellent groupe de scène et votre dernier album live a déjà cinq ans. Quand comptez-vous en ressortir un nouveau ?
C’est une bonne question et c’est marrant ce que tu me le demandes car effectivement il y a des trucs spéciaux, comme celui de Fenway et celui de Dublin qui sont nos dernières productions live, qui datent et nous enregistrons nos shows tous les soirs sur la tournée. Je pense qu’il n’est pas impossible que nous nous plongions dans ces archives pour sortir un truc du genre live de la tournée, mais je n’en sais rien pour l’heure et j’ignore s’il y a vraiment de la demande pour des disques live de nos jours.

Certains artistes dont Bruce Springsteen – que vous appréciez – sortent des enregistrements live de quasi tous leurs concerts pourtant.
Nous n’en avons jamais parlé sérieusement, mais c’est intéressant. Le seul réel problème c’est que Springsteen a un type qui ne fait que ça. Nous n’avons pas quelqu’un qui peut prendre le temps nécessaire pour s’asseoir et mixer le tout. Pour nous, sortir un album live ça représente beaucoup de boulot : nous devons tous nous retrouver ensemble, écouter et décider quelle est la meilleure représentation de chaque titre que nous avons. Nous sommes un peu trop pointilleux pour nous contenter de balancer comme ça tous nos shows, mais on ne sait jamais. Comme je te l’ai dit, nous avons enregistré beaucoup de nos concerts récemment donc ce n’est jamais totalement exclu.

Vous avez sorti ‘11 Short Stories of Pain & Glory’ en début d’année et certaines de vos masterpiece live manquent encore à l’appel. De plus vous avez participé à certaines initiatives avec des reprises des derniers temps. Un troisième volet de vos ‘Singles Collection’ est-il dans les tuyaux ?
Tu sais, nous en avons parlé, mais nous n’avons pas encore réellement initié la chose ; nous y pensons parce que nous sortons des faces B avec nos singles et profitons toujours d’enregistrer des morceaux en studio comme des reprises si nous avons assez de temps pour le faire. Nous avons des enregistrements de reprises en stock qui devront sortir un jour. Nous pouvons donc partir du principe que ça viendra, mais nous devons d’abords compiler tout ceci.

Un de ces titres est-il la reprise de The Cars ‘Just What I Needed’ ?
Nous n’avons jamais enregistré ce titre en fait.

C’est étrange car vous jouez énormément ce titre en tournée aux USA et très peu en Europe.
Aux Etats-Unis, c’est un titre très connu, mais ici il l’est nettement moins. Le public a souvent aucune idée de ce dont il s’agit. Personnellement, c’est un titre que j’adore interpréter, mais le problème c’est que nous avons trois autres reprises sur la tournée et nous devons effectuer des choix tous ensemble. Nous en choisissons une pour un concert, une autre pour la soirée suivante etc. et après, un type comme toi se pointe et nous dit : ‘Et ‘Just What I Needed ?’’ et nous nous disons ‘Oh oui, nous pourrions la faire un de ces soirs !’.

Tu pourrais presque être le fils des plus vieux membres du groupe et vous jouez régulièrement avec des musiciens qui ne font pas partie du groupe lorsque des impératifs l’imposent. Quel est votre secret pour demeurer un vrai groupe si uni ?
Il y a beaucoup d’éléments. D’abords, comme nous passons énormément de temps sur la route, nos personnalités doivent être compatibles. Comme nous tournons beaucoup et nous travaillons presque toujours, nous ne pouvons pas être lassé de cette situation. Sans leur manquer de respect, je pense que certains membres qui ont quitté le groupe n’étaient pas vraiment certains de vouloir continuer ainsi car il faut être passionné par ce que tu fais et surtout y croire ! Beaucoup de facteurs participent au fait qu’un groupe reste comme le nôtre même si seuls deux membres actuels étaient déjà là au début. Nous sommes aussi des gens très orientés vers la famille et l’amitié ; nous nous considérons tous comme de très bons amis. Nous avons la chance de pratiquer la musique sans avoir l’impression de pratiquer une véritable occupation professionnelle. C’est un peu comme si j’avais un hobby que j’effectuerais pour gagner ma vie.

Vous avez créé votre fondation caritative : le Claddagh Fund juste après la sortie de ‘The Meanest Of Times’. Aviez-vous besoin de vous impliquer dans les œuvres sociales de manière officielle ?
Beaucoup de gens venaient nous demander de faire des concerts caritatifs ou désiraient de l’aide pour récolter des fonds en faveur de certaines causes. Cela arrivait de plus en plus et nous avons décidé de créer notre propre organisation pour aider directement les gens qui en avaient besoin ou pour récolter des fonds de nos fans qui sont des gens très loyaux et généreux. Nous voulions user de notre position de la meilleure manière qui soit. Le fait que nous puissions communiquer qu’une cause nous touche et que nous y croyons puis voir nos fans donner ce qu’ils peuvent pour contribuer : c’est phénoménal. Nous ne pourrons jamais assez remercier toutes les personnes qui se sont impliquées et ont contribué au Claddagh Fund depuis sa création. Notre organisation se consacre principalement aux causes suivantes : l’aide au sevrage de l’alcool ou des drogues et les vétérans ; en gros des personnes qui ont besoin d’aide et dont les causes ne sont pas les premières à venir à l’esprit des gens en général : ceux-ci pensent d’abords aux maladies comme le cancer etc. Nous voulions juste être capables de contribuer à des causes qui nous étaient proches. Nous avons rencontré tellement de gens qui quittaient l’armée, tellement de vétérans, tellement de personnes qui voulaient devenir sobres et tellement de personnes qui voulaient quitter le monde de la drogue ou de l’alcool ou d’autres choses encore. Tu sais, je pense qu’un des thèmes principaux de ‘11 Short Stories of Pain & Glory’ c’est le genre de personnes sur lesquelles nous pouvons compter. Parfois, des gens disent qu’ils désirent s’en sortir de la drogue ou de l’alcool et il leur est répondu : ‘Je ne peux pas t’aider !’ parce que les gens ne savent pas quoi faire pour aider : c’est clairement ces gens que nous voulons aider. Nous sommes tellement contents que cela fonctionne aussi bien avec nos fans qui sont derrière nous depuis le premier jour, que c’est carrément incroyable !

Une dernière question : nous sommes le 4th Of July aujourd’hui. Comment allez-vous le célébrer ?
Nous allons le fêter à Zurich, mais je ne sais pas encore ce que nous allons faire cette nuit. Il y a quelques années, nous étions en France et un ami nous avait fait parvenir un paquet avec des choses de chez nous comme des hotdogs et des boissons pour que nous fêtions. Mais aujourd’hui, je ne sais pas si nous allons trop fêter…malheureusement, l’Amérique n’est pas l’endroit le plus fêtable en ce moment.

FICHE CD
Nom de l’album : 11 Short Stories of Pain & Glory
Label : Born & Bred Records
Note : 5
www.dropkickmurphys.com

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