Quelques heures avant le vernissage de son deuxième EP, Donna Zed a reçu Daily Rock pour une interview dans les loges des Docks en compagnie de son groupe au complet, ainsi que de son manager.


Si tu devais présenter le projet Donna Zed en quelques mots, que dirais-tu ?
C’est un projet musical. Je suis une pianiste chanteuse qui compose ses propres morceaux depuis longtemps. J’ai un deuxième EP, ‘Surrounding Me’,  qui est prêt et que l’on vernit justement ce soir aux Docks dans le cadre du projet Proxima.

Comment t’es-tu retrouvée à participer au projet Proxima et quelles sont tes impressions ?
Il y a deux ans, j’étais allé voir jouer un pote, Arma Jackson, qui y avait participé. D’autres amis y ont participé aussi. J’ai donc écrit une lettre de motivation de deux pages aux Docks pour demander à y jouer à mon tour. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir être retenue. À chaque fois que l’on répète, on est tranquille chez nous, sans stress. Là, il y va y avoir un vrai public et il va falloir que je communique avec lui.

D’un EP à l’autre, j’imagine que tu as beaucoup appris. Comment se sont passé la composition et l’enregistrement de ‘Surrounding Me’ ?
Clairement. Le premier EP m’avait pris un jour et demi pour l’enregistrer alors que celui-ci cela s’est fait sur plusieurs mois. Chacun a fait sa partie, j’ai fait des démos clavier chez moi, j’ai dû apprendre à maîtriser seule Logic Pro et j’ai aussi dû écrire des parties pour d’autres instruments comme le violon.

Le projet porte ton nom, mais tu as tout un groupe avec toi. Comment se passe cette collaboration à plusieurs ?
Techniquement, c’est le Donna Zed Band parce que je ne suis pas toute seule. C’est la musique que j’ai dans ma tête, mais j’ai besoin d’être entourée par d’autres musiciens. J’aime ce côté live, le côté humain de la musique et de pouvoir communiquer musicalement avec d’autres personnes.

Vikki, c’est ma sœur et violoniste. On joue ensemble depuis qu’elle fait du violon et même avant ça quand elle faisait de la batterie. Victor (batterie), cela fait 5 ans que l’on se connaît et on jamme ensemble depuis presque aussi longtemps. Téo (basse) est arrivé après le vernissage du premier EP, il y a deux ans, et Liana, elle est là depuis deux mois pour la deuxième voix et les claviers.

Ta famille participe également à divers niveaux, que ce soit ta sœur au violon ou ton père dans le management. Pas trop difficile d’imposer sa vision artistique à ses proches ?
Je dois communiquer correctement ce que je veux, que ce soit avec ma famille ou mon entourage. Je m’oblige à être précise avec tout le monde, y compris d’autres personnes comme un photographe ou un graphiste. Cela m’aide à communiquer mieux ce que je veux pour déléguer.

Son père/manager intervient : pour le premier EP, j’ai dû faire plusieurs choses moi-même, qui pour le deuxième ont été faites ensemble avec Donna. Maintenant, Vikki aide aussi par exemple pour le côté esthétique/visuel (graphisme, photos). On s’entraide beaucoup.

Tu as fait plusieurs clips très travaillés. Passage obligé de notre époque vis-à-vis des réseaux sociaux ou véritable plaisir de toucher à encore un autre domaine artistique ?
J’adore faire des vidéos. Je suis un peu touche-à-tout. Je fais aussi du mannequinat. J’aime être devant et derrière la caméra.  Depuis que j’ai 15 ans, j’enregistre des petites vidéos. Comme je n’ai pas un gros label derrière moi et donc un budget limité, je dois m’impliquer et faire les choses moi-même. Un clip c’est une manière pour moi de montrer une certaine interprétation du morceau. Pour ‘Enough Years’ par exemple, j’ai choisi de lui donner cette interprétation-là mais cela aurait pu être différent.

Tes influences sont très diverses passant du classique au metal, pour au final des compositions teintées jazz et soul. C’est le style d’expression qui te convient le mieux ?
En fait j’écoute vraiment de tout. Je kiffe trop la techno, mais cela ne s’entend pas du tout dans mes compositions. J’écoute aussi du jazz binaire moderne. J’essaie de mélanger ce qui me plaît sans essayer de composer particulièrement des chansons appartenant à un genre précis mais plutôt de transmettre une émotion. Cela sort au feeling.

Tu as une voix que l’on devine puissante mais qui, à mon sens, reste contenue quand tu chantes. N’as-tu pas un peu envie d’envoyer de temps en temps ?
C’est un choix pour le studio. Je voulais que ce soit bien propre. En live, ce sera un peu différent. Tu verras ce soir !

Contrairement à la plupart des productions actuelles, ta musique est plutôt intemporelle. Dur de dire s’il agit d’un enregistrement récent ou du siècle passé. Est-ce délibéré ?
Le son est volontairement brut. Il n’y a pas beaucoup de modifications sur ce qui a été enregistré, par exemple pas de vocoder sur la voix. J’aime bien quand cela se rapproche assez du live, que l’on entende la musique et les instruments.

Entre les études, la politique et la musique, ta vie doit être bien rythmée. Comment t’organises-tu et quelle place accordes-tu à la musique ?
Je ne suis plus aux études. Après le gymnase, j’ai décidé d’y aller à fond dans la musique et de saisir les opportunités devant moi pour ne pas avoir de regrets plus tard. En plus, il y a une super énergie dans le groupe, on est tous jeunes et on souhaite aller plus loin.

Comment se retrouve-t-on seule sur scène en première partie de la tournée européenne de Steven Wilson ?
Oh mon dieu, oui c’était flippant. C’était une superbe expérience, une grosse claque. J’avais pris l’habitude de jouer avec d’autres personnes sur scène et là je me suis retrouvée seule sur scène. C’était puissant quand tu as l’énergie du public qui te regarde intensément, car il n’a rien d’autre à regarder.

À Amsterdam, mon retour ne fonctionnait pas et j’étais tellement angoissée que je n’osais pas le signaler. Le concert était complet avec environ 5’000 personnes qui assistaient à mon concert. J’ai réussi à les faire chanter. C’était incroyable de voir qu’ils me respectaient. J’ai pleuré pendant 45 minutes après le concert.

Quels sont tes projets pour la suite. J’ai vu que tu allais participer à la Fête de la Musique à Lausanne le mois prochain. D’autres concerts sont-ils prévus ?
Oui, il y aura aussi un concert à Neuchâtel pour la grève des femmes le 14 juin une cause qui me tient beaucoup à cœur. Ensuite un showcase acoustique le 29 juin à Urgence Disk à Genève et on est en train de regarder pour des dates en automne. Cela va nous laisser le temps de bosser cet été et d’écrire des nouveaux morceaux pour la suite.

Nos images du vernissage de l’EP de Donna Zed !

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