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L’état du Kentucky est réputé pour ses chevaux, ses lacs, son bourbon et sa musique du style Bluegrass, popularisé par Bill Monroe, virtuose de la mandoline, qui donnera dans les années 60 et 70 ses lettres de noblesse à ce genre si particulier. Et c’est aussi le lieu de naissance de ce quatuor Black Stone Cherry, qui déboula avec force en 2006 avec un album éponyme qui fit beaucoup parler de lui.
Avec un titre qui fleure bon leurs origines, fallait-il s’attendre à un retour aux sources ou à un changement radical dans leur orientation musicale ? Plus varié que ne l’était son prédécesseur (Magic Mountain sorti en 2014), ce nouvel opus des américains est émaillé avec parcimonie de touches de gospel, de soul et d’un son faussement électro (!). Si vous vouliez du Black Stone Cherry pur jus, il va falloir vous concentrer sur la première partie, la seconde étant sans doute bien trop docile et formatée.
Tout démarre pourtant sous les meilleurs auspices et on se rend vite compte que la production est colossale. L’entrée en matière est réussie avec des riffs bien reconnaissables, avec des relents de southern rock, et la voix rauque et puissante de Chris Robertson reste le point fort du groupe. Ils confirment leurs acquis de bien belle manière et enchaînent les titres, aussi bons les uns que les autres, titres qui s’insinuent dans un coin de votre cortex, que vous le vouliez ou non. C’est mature, magnifiquement bien produit, diversifié et respectueux de la culture rock américaine.
Mais au fur et à mesure que les pistes s’additionnent, l’attention se perd. Bien que musicalement, on ne s’attende pas à s’ennuyer une seule seconde, ils se font bêtement piéger par leurs prouesses et leur envie de nouveauté. Quelques creux émotionnels viennent rapidement s’installer, et rien ne tient au corps malgré le généreux contenu. Il manque, selon moi, en milieu et en fin de parcours, une once d’explosivité pour vraiment plonger entièrement dans ce nouvel album.
Cependant, tout cela ne retire en rien l’efficacité de certains morceaux et il est évident que le groupe dispose d’un sens de la mélodie bien aiguisé, mais un certain manque de cohérence (comme sur le très moyen Folklore and Superstition sorti en 2008) est préjudiciable à l’ensemble. Certain(e)s y trouveront sans doute leur compte, mais les autres vont assurément sourciller à l’écoute de ce Kentucky en dent de scie et bien trop convenu.
Même si leurs concerts restent toujours un plaisir, on espère qu’ils retrouveront rapidement sur galette tout le mordant nécessaire pour se remettre sur les bons rails. Peut mieux faire donc.

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