A bien écouter Jon lors de notre entretien téléphonique dans le cadre de leur journée promo parisienne, le groupe Black Stone Cherry fait face à un moment crucial de son existence. Il me lâche un « Oh mec, c’est le plus grand sentiment de stress que nous avons eu pour la sortie d’un album depuis des années ».

Difficile pourtant d’imaginer de telles circonstances pour un groupe qui bénéficie d’une solide réputation en Europe et ne parlons même pas des Etats-Unis, où ils font office de super stars du rock, jusque dans les moindres recoins du Kentucky duquel ils sont originaires. Mais effectivement, à bien écouter Jon, on comprend au fur et à mesure les enjeux de ce « Family Tree » qui nous intéresse ici en particulier.

Il s’agissait pour le coup de s’éloigner d’une production et de producteurs radiophoniques, pour s’orienter vers un disque qui se voudrait authentique, « qui met en évidence notre passion de la musique dans une perspective plus rock’n’ roll ».

Cette quête d’authenticité, le besoin de revenir à quelque chose de plus sincère, Black Stone Cherry l’avait déjà entamé il y a quelques mois, en nous surprenant avec un EP dédié à des standards du blues tels que « Born Under A Bad Sign » d’Albert King ou encore « Hoochie Coochie Man » de Willie Dixon. Aussi quand on demande à Jon si ce EP a eu une importance décisive dans la réalisation de ce dernier album, il nous répond :

« Oui absolument ! […] Nous sommes de vrais fans de blues, c’est la musique que nous avons toujours joué et écouté, et on voulait rallumer la flamme du chicago blues électrique. […] Ceci nous a aidé pour le style et l’écriture de l’album à venir. »

Black Stone Cherry n’a en effet pas ménagé sa monture au cours des derniers mois avec un travail intensif aussi bien en live qu’en studio. C’est d’ailleurs entre deux concerts que les prémisses de l’albums ont vu le jour : « on avait vraiment l’esprit libre quand on a travaillé sur cet album ; il est né sur la route, nous avions donc les idées principales. Mais nous ne sommes pas arrivés en studio avec une idée clairement définie de ce que nous voulions faire, en ayant sur-répété les morceaux. On avait des démos, des morceaux de batteries, des parties de basses… et on n’a pas cherché en amont à faire quelque chose de définitif. En studio, nous avons essayé de faire les choses dans l’instant, comme nous le sentions sur le moment, faire quelque de spontané […] »

Jon nous parle d’ailleurs des manières de travailler du groupe qui ont clairement évolué au cours des dernières années ; les chansons de Black Stone Cherry sont désormais plus le fruit de jam sessions, qui permettent de conserver l’énergie qu’on leur connaît en live.

Mais plus que cela, il faut noter une véritable volonté de dépassement de soi et une forte complicité entre ces musiciens. Jon évoquait les sessions d’enregistrement au cours desquelles l’un d’entre eux enregistrait les voix ou une guitare « le reste était dans la control room en train de dire : tu devrais faire ça, ou essaie ça tu vois ».

Une complicité qui se prolonge en dehors des studios et du tour bus, qui participent à la longévité d’un groupe qui entre dans sa 17ème année d’existence. Jon parlait avec nous d’ailleurs de ces moments, dans leur resto favori où les discussions tournent autour de la musique, mais aussi tout simplement de la vie perso, des tracas ; Jon nous affirme qu’ils ont toujours trouvé une façon de s’épauler les uns les autres, et même s’ils parlent souvent de business, ils communiquent régulièrement de tout, en prenant le soin de s’assurer du bien être de chacun.

Black Stone Cherry revient en tout cas en forme ; incontestablement, cet album surprendra les fans de la première heure : plus subtile, avec des arrangements fouillés qui n’enlève en rien la force de la production qui offre encore une fois ici, un son énorme.

A l’image de ce que nous a dit Jon en fin d’entretien, il est impossible de dégager une chanson en particulier dans ce disque ; il «  se vit comme un voyage musical », une expérience qui donne sans conteste possible, un nouveau souffle à Black Stone Cherry, qui tente cette fois-ci de frapper là où on ne les attend pas. Un métissage blues rock heavy funky gospel rock n’ roll… Tout ça dedans, mais avec le Kentucky en plus.

Mascot Label Group

http://www.blackstonecherry.com/

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