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Le trio irlandais revient avec album explosif, alors qu’ils avaient pourtant crié haut et fort, il y a huit ans, vouloir abandonner ce format. Rick McMurray, le batteur, explique ce choix.

En 2007 en effet, vous aviez annoncé que ‘Twilight of The Innocents’ serait votre dernier disque. Pourquoi revenir, aujourd’hui, avec un album complet?
A cette époque les gens commençaient à changer leurs habitudes de consommation musicale. Il fallait trouver une nouvelle façon de créer de la musique, de la vendre. C’est pourquoi nous avons imaginé les ‘A-Z Series’ (ndlr: des singles sortis toutes les semaines), ça allait dans le sens du streaming qui entrait dans les mœurs. Si tu m’avais alors posé la question de comment nous produirions de la musique en 2015, je t’aurais répondu, single par single. Cette façon de travailler nous a apporté beaucoup de satisfactions, mais nous avons réfléchi et cherché constamment à trouver un nouveau terrain créatif. Nous avons pensé que finalement le format de l’album devait manquer à nos fans. Et c’était très excitant de revenir à cette manière de composer.

Le mode de consommation évolue sans cesse. Comment vous sentez-vous par rapport au business musical actuel?
Je crois que l’on a été chanceux de vivre les années nonante, de pouvoir construire notre carrière à ce moment-là. Pour les groupes actuels c’est plus difficile. Je crois que si je devais monter un groupe aujourd’hui, je ne pourrais pas trop rêver à un succès commercial. Mais la révolution Internet n’a pas que du mauvais, ça pousse à chercher de nouvelles manières de créer, c’est aussi stimulant. Avec le téléchargement illégal, le streaming, il faut prendre sa chance, tenter des choses. Aujourd’hui les gens ont peur de s’investir, peur de perdre de l’argent avec des disques qui ne se vendent pas. Nous, on a voulu prendre un risque et sortir un album. On marque aussi par là notre indépendance.

Tim, votre chanteur, a sorti un album solo récemment, est-ce que ça a amené quelque chose de nouveau au groupe?
Tim a fait cet album pour évoquer la maladie de son père. Nous l’avons soutenu dans cette idée, il l’a fait de manière très personnelle, il voulait sortir du système. Après on a senti qu’il avait besoin de retrouver l’ambiance des répètes et des grosses guitares que l’on prend en pleine figure. C’est quelque chose dont nous avions finalement tous besoin après l’expérience des singles ‘A-Z’, à la facture plus électronique. Nous avions besoin de revenir à quelque chose de plus direct, sans overdubs, proche de ce que l’on peut faire sur scène.

Ce son plus brut, on le prend de plein fouet en ouverture d’album avec ‘Cocoon’, le titre le plus rentre-dedans. Vous aviez envie directement d’assommer l’auditeur?
On n’a pas arrêté de changer l’ordre des titres jusqu’au dernier moment. On avait plein de trucs qui nous plaisaient, très énergiques, fun ou mélodiques. Mais ce titre était le plus direct. On l’a joué à peine deux, trois fois, avant de l’enregistrer, puis on l’a laissé de côté. Mais en le réécoutant on s’est dit que ça devait être l’ouverture de notre album. Il a cette énergie qui correspondait bien aussi au titre de l’album ‘Kablammo!’ Je le vois comme le truc parfait à se prendre en pleine poire quand un matin t’es pas bien réveillé. Après tu es prêt à attaquer la journée pied au plancher (rire).

Qu’est-ce que ça signifie exactement ce ‘Kablammo!’?
C’est une onomatopée pour une explosion que l’on tient d’un pote à nous à Belfast qui prépare des sets de cymbales. Et un de ces sets s’appelle Kablammo. Comme notre dernier album, ‘Twilight of the Innocence’ (Le crépuscule de l’innocence), portait un titre un peu pesant, on voulait quelque chose de plus léger, plus ludique, à ne pas prendre trop au sérieux.

L’album est construit comme si on était dans des montagnes russes. On ne sait jamais ce que l’on va se prendre dans la figure virage d’après.
Etablir la liste des morceaux pour l’album est toujours quelque chose qui nous amuse beaucoup. On a deux facettes dans notre musique, des choses énergiques, power pop, et d’autres plus libres, plus calmes. Oui, j’aime bien ton idée de montagnes russes, c’est une bonne image de notre musique.

Tu évoques ces deux facettes, mais entre titres énergiques et titre plus moelleux, quand vous composez, comment se fait la différence entre ces deux mondes?
C’est la facette power pop qui vient le plus naturellement. On doit travailler beaucoup plus pour écrire des titres qui dépassent les trois minutes. En fait quand Tim vient avec une idée, il y a déjà cette différence, mais on doit, comme je l’ai dit, travailler plus pour aboutir un titre plus calme, pour l’arranger. On est un groupe à guitares, OK, mais on a cette facette pop qui est importante. Et je crois que l’on n’a pas envie non plus d’arriver à un de ces titres rock massif de huit minutes comme un ‘Stairway to Heaven’.

Comment imagines-tu le futur, après la sortie de cet album.
Qui sais, comment les gens vont l’écouter sur Spotify, qui va l’écouter via Youtube, qui va l’acheter? Je crois que l’on jugera de la situation dans quelques semaines. Mais on parle déjà de retourner en studio d’ici une année après notre tournée. Tim a plein d’idées et on aimerait poursuivre ce que l’on a fait sur cet album. On se sent très excités, très créatifs.

FICHE CD
Nom de l’album: «Kablammo!»
Label: earmusic/phonag records
Website: www.ash-official.com

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