Même s’il m’a fallu cinq essais pour écrire le titre de cet album juste, un anagnorisis est un moment dans une pièce de théâtre où l’un des personnages découvre la réalité de la situation.
Pour l’artiste, ce fut une réalisation personnelle. A l’aube de sa quatrième décennie, l’Israélien s’isole et tente de comprendre qui il est. Et chacune de ses réponses pose encore plus de questions, comme une quête destinée à échouer. Serait-ce donc ça, sa propre réalité?
Ce septième album est plus léger, plus épuré, et on y découvre une magie adulte avec une touche de Bowie qui flotte telle une plume dans l’air. On creuse dans le terrier du lapin blanc, on pose le regard sur l’existence, balancés entre titres lourds (‘No Words’), lugubres (‘Rock Of Lazarus’), bluesy (‘Indifferent Skies’), ou plus enjoués rythmiquement (‘Lost Horse’). Avidan navigue entre les styles, comme l’illustre sa façon d’enregistrer, dans une ferme en Italie. Le musicien sera surpris à quel point l’agriculteur coupe tant de branches d’un olivier. C’est pour le rendre plus fort. Une leçon à retenir. Le temps est à l’observation, au changement des saisons, à une vision externe pour un monde interne, et à la séparation, pour grandir. Un temps de repos qui fait mûrir.

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