Toute une vie d’ANGE en tournée – 50 ans… sacré programme pour un groupe sacré qui faisait halte dans la capitale des Gaules le 16 décembre dernier. Tournée pour le moins chahutée, car nous avions eu l’occasion de voir le groupe en mars 2020 à la Tannerie de Bourg-en-Bresse, avant le confinement, puis une reprise cet automne.

C’est un Transbordeur très bien garni qui accueillait les pères fondateurs du rock progressif français qui compte parmi ses inconditionnels un certain Steven Wilson. Autant de têtes blanches, grises, poivre et sel venues rendre hommage et reprendre en chœur les hymnes angéliques.

Pour faire taire les esprits chagrins ou autres m’as-tu-vu qui jugeraient avant d’avoir écouté, taxant leur musique d’éculée ou ringarde, il faut vraiment assister à l’un des concerts de cette tournée d’ANGE, emmené par son capitaine, Christian Décamps, fidèle depuis les débuts. Les premiers titres ont un son inaltérable, transcendés entre autres par les claviers de Tristan Décamps (le fils de Christian) et les subtiles accords d’Hassan Hajdi, virtuose de la six cordes.

La poésie, la féérie, les jeux de mots et de maux sont la signature d’ANGE, les textes sont jouissifs, jonglant entre rêve et réalité, et nous acceptons de bonne grâce l’invitation au voyage dans la nef des fous dès les premières notes.

Un écran – délicatement encadré par une paire d’ailes d’ange –  à l’arrière de la scène égrène quelques beaux souvenirs du groupe, des photos des années 70, d’anciens membres qui ont rejoint d’autres anges ; il y a aussi d’autres dessins ou petits films en rapport avec la chanson interprétée qui apportent un plus sans distraire le spectateur. 

La setlist est habilement composée – périlleux exercice que de choisir parmis les titres de 50 ans de production – et fait la part belle aux fondamentaux (« Le Soir du Diable », « Sur la Trace des Fées », « Capitaine Cœur de Miel », « Ode à Emile »…) et le concert se termine sur la reprise vitaminée et poignante de « Ces Gens-Là » du grand Jacques.

Des vivats et des hourras à n’en plus finir nous font revenir la folle escouade sur scène pour un rappel aux notes épicuriennes de l’ « Hymne à la Vie ».

Les yeux remplis d’étoiles, toujours autant ému de voir que sa musique réchauffe le cœur des bonnes âmes, Christian Décamps remercie l’assistance qui ne boude pas son plaisir d’avoir pris part à une page du grand livre d’hisoire d’ANGE. 

Comme il est joliment écrit sur le website du groupe « l’histoire de ANGE continue de s’écrire avec la sève de l’arbre qui continue de s’élever… »

https://www.ange-updlm.com/

Texte et photos : Jean-Blaise Betrisey