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© Alexandre Pradervand

Première partie et première surprise ! La délicate Lisa Hannigan et sa guitare acoustique ne paie pas de mine avec sa robe à fleurs. Un xème concert de folk acoustique sans intérêt ? Même si on n’en n’est pas si éloigné que ça, l’Irlandaise, le sourire aux lèvres, dévoile des compos plutôt mélodiquement sympathiques. Mais là où se trouve la force de Lisa Hannigan, c’est dans sa voix qui, même si elle se cache souvent derrière un rideau de douceur gentillette, révèle parfois sa puissance et sa justesse sans faille, lorsqu’elle se lâche. Ce n’est pas le gros show, mais c’est en tout cas hautement authentique. Une bonne mise en bouche avant l’arrivée de la Berlinoise d’adoption.

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© Alexandre Pradervand

La Danoise et ses trois musiciennes, toutes vêtues de blanc, prennent possession de la scène et démarrent avec la très cinématographique intro instrumentale ‘Red Virgin Soil’. D’emblée, la batterie électronique dérange, elle est trop présente alors que sur l’album elle s’intègre parfaitement. Certains la trouvent hautaine, la timidité la rend en effet quelque peu maladroite pour ses rares paroles à l’auditoire et pourtant, celle qui cachait en permanence son visage derrière sa chevelure blonde fait désormais face au public. Le quatuor est trop rigide pour ces mêmes insatisfaits et pourtant comment ne pas être carré pour interpréter ces merveilleux arrangements si précis et sophistiqués ? Ses nouvelles musiciennes belges et canadiennes sont parfaitement accordées entre elles. ‘Dorian’ et ‘Trojan Horses’ s’enchainent avec cette même rythmique électronique qui vient taquiner nos oreilles et qui se fera heureusement plus discrète après le magnifique single ‘Familiar’ (un peu gâché pour le coup) sur lequel elle chante en duo avec elle-même. La raison pour laquelle Agnes Obel est si passionnante en live, ce sont ces montées en puissance qui subliment la fin de ses morceaux phare, tel ce ‘Fuel to Fire’ majestueux sur lequel les chœurs font merveille ou ce ‘The Curse’ désespérément intense. Agnes Obel navigue entre plusieurs claviers, délaissant parfois, avec bonheur, son synthé pour le celesta, plus authentique. Le rappel renvoie aux bons vieux souvenirs de son premier single dont on ne se lasse toujours pas, ‘Riverside’. Le final, ‘On Powdered Ground’ termine le concert dans la plus pure tradition obelienne (obelisque ?). Certains se demanderont si ces 75 francs (un peu beaucoup trop cher quand même) ont été bien dépensés, d’autres en seront convaincus.

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© Alexandre Pradervand

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