C’est un des premiers concert à passer à la trappe en mars 2020, à l’heure du premier confinement. C’est donc avec un bonheur décuplé que les fans d’Agnes Obel la retrouvent deux ans et un bébé plus tard toute fraîche sur la scène de la salle Métropole.

L’intro de ‘Red Virgin Soil’ se fait entendre, joué par les musiciennes tout de blanc vêtues. Agnes Obel a toujours proposé une scène exclusivement féminine peut-être pour rééquilibrer un peu les forces toujours très masculines dans le milieu musical. La scène est aussi multiculturelle puisqu’une Australienne, une Française (dont c’est le tout premier concert) et une Allemande entourent la Danoise. Se succèdent une alternance de nouveaux morceaux (‘Island of Doom’ en hommage à son père), ‘Myopia’ avec de plus anciens (‘Dorian’, ‘Riverside’, ‘Philharmonics’). Les version sont revisitées. Comme à son habitude, elle a rajouté une touche moderne avec des percussions parfois très présentes qui donnent aussi un certain punch à sa musique globalement calme.

Si le concert démarre gentiment, l’ambiance monte aussi notamment grâce à des finaux d’une puissance majestueuse dont elle a le secret et la musique enveloppe un public qui manifeste bruyamment son contentement à la fin de chaque morceau. ‘The Curse’ ponctue d’une magnifique manière le tableau principal. Le rappel se fait de façon inédite avec une version piano (Agnes)/voix (les trois autres) plutôt étonnante de ‘Won’t you Call me’. Il se termine par le classique ‘On Powdered Ground’.

De belles retrouvailles qui se prolongeront au Rock Altitude du Locle cet été pour les plus mordus.

Texte : Joëlle Michaud

Photos : Alex Pradervand