AC/DC : l'album «Power Up» sera disponible le 13 novembre !

« C’est toujours la même chose. »
« Brian Johnson est vraiment un chanteur limité »
« Autant écouter les précédents ça coûte moins cher »

Voilà ce que l’on peut lire sur les forums, et entendre dans les conversations quand arrive la délicate question du dernier album d’AC/DC. Pourtant, depuis sa sortie, « Power Up » atteint le sommets des ventes un peu partout, et parvient même à glisser ses riffs sur plusieurs stations de radio. Alors qu’est-ce qui pousse tant de gens à acheter le dernier album d’un groupe jouant toujours les mêmes 2 ou 3 accords ?

Pour comprendre, il faut avoir entendu cette musique à 12-14 ans. A cet âge, vous ne cherchez pas une musique alambiquée, fine ou mélodieuse, mais une came assez forte pour vous faire oublier les tourments de l’adolescence. Alors vous tombez sur ce lutin en costume d’écolier, ce hard blues tendu comme un string de strip-teaseuse et vous comprenez enfin que le monde a de l’intérêt. Bien sûr, Bon Scott devient votre dieu, celui qui a écrit vos hymnes inoubliables, des leçons de vie aussi essentielles que « Dog Eat Dog » ou « Problem Child ».

La période précédent « Highway to Hell » fût la plus puissante de cette époque, pour la simple et bonne raison que le groupe bénéficiait de la production la plus dépouillée possible. Vanda et Young ont vite compris qu’AC/DC était une bête qu’il ne fallait pas enfermer, alors ils se sont contentés de faire tourner les bandes pendant que le groupe jouait. Puis vint « Highway to Hell » et sa production plus soignée, qui figeait la musique du groupe dans une formule bien rodée.

AC/DC ne cherchait pas l’innovation, il se contentait de varier les tempos, ses deux ou trois accords lui offrant des possibilités presque illimitées. Même à leurs débuts, Bon Scott n’a su s’éloigner de leur schéma sacrée que le temps d’un « It’s a Long Way to the Top (If Wou Wanna Rock n Roll), et deux ou trois autres friandises mélodiques ou plus lascives. Après son départ, Brian Johnson a obligé les frères Young à se fixer sur une formule sécurisante. Dans un premiers temps, le riff vous rentre dedans comme un train lancé à pleine vitesse, Brian Johnson braille ensuite ses premiers cris de guerre, qui débouchent sur des cœurs vindicatifs, explosant dans un solo cours mais cinglant.

C’était simple, direct, accroché au blues comme un morpion à son testicule, c’était la base du vrai truc. Cela fait plus de trente ans que les australiens secouent l’héritage du vieux Chuck Berry comme des dingues, et ce n’est pas Airbourne qui parviendra à les éclipser. Voilà où se situe le génie d’ACDC, personne ne sait jouer leur truc mieux qu’eux. Ils sont au blues ce que les Ramones furent au punk, des sauvages méprisés mais inégalables, et cette énergie sera enterrée avec eux. Alors on met ce disque dans le lecteur en se disant que, cette fois, on ne se fera pas avoir, qu’on est trop intelligent pour encore s’enthousiasmer face à un truc aussi primaire.

Et puis ce bon vieux hard blues vous prend encore par les tripes, on se souvient des heures passées à écouter « Balbreaker », « Back in Black », et bien sûr « Highway to Hell », le casque suivant difficilement notre tête battant la mesure. Alors oui, c’est toujours la même chose, ce n’est pas très artistique, on ne peut même pas appeler ça un chef d’œuvre.

AC/DC a pris le Rock n Roll dans ce qu’il a de plus littéral, il est revenu à la simplicité irrésistible de son idole Chuck Berry. Et, après tant d’années, il continue à dire merde à tous ceux qui voudraient le voir évoluer. Fuck it ! Après tous ce n’est que du Rock n Roll ! Et c’est déjà beaucoup.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.