Le groupe sédunois nous partage une tranche d’EP avec deux titres de leur discographie complètement retravaillés. Autant jouissif que surprenant ‘KMPXP’ fera son lot d’adeptes

Votre album ‘KMPXP’ a été enregistré en quelques jours en août 2020. Pendant ces derniers mois plus que difficiles, comment avez-vous travaillé sur votre musique ?

Comme tous nos concerts ont été annulés, on a choisi de ne pas se tourner les pouces et d’accélérer quelques projets qu’on avait dans les tiroirs, y compris l’arrangement et l’enregistrement de ‘KMPXP’, notre nouvel EP. Maintenant, la situation semble se prolonger, donc au lieu de nous entrainer pour des concerts, on prépare notre prochain album qui sortira donc plus tôt que prévu.

Votre premier album datant de 2016 était plutôt stoner et même planant. C’est avec le changement de line-up que vous vous êtes orientés vers un prog plus enragé ou c’était un désir déjà présent, issu d’une envie commune ?

C’est une évolution qui s’est faite assez naturellement. Notre premier album, fut une première expérience de composition et de studio pour quasiment tous les membres du groupe, le résultat laisse un peu à désirer. Avec ‘2001’ notre deuxième album, on a pu corriger le tir, notamment en termes de production, et la composition a beaucoup puisé dans le post-rock parce qu’on écoutait ça à l’époque. Avec cet EP, notre but était d’avoir une production irréprochable et la composition s’est tournée naturellement vers des styles plus énervés.

Quels ont été les retours de vos fans vous suivant au fil de ces années d’expérimentation musicale ?

Nos fans ont toujours été beaucoup top chou-e-s avec nous, même quand on faisait des jams toutes pourries à nos débuts. Au fur et à mesure que nos compositions prennent en maturité, on arrive quand même toujours à les surprendre. Et ils/elles en redemandent !

Quel virage (ou non) attendre pour votre troisième album studio ?

Ce nouvel EP représente un peu la direction qu’on va prendre par la suite. Les 2 morceaux font partie de notre répertoire plus ancien et ont les a réarrangés à la sauce ‘Komp 2020’. Mais en gros, notre futur sera plus violent, plus syncopé, avec plus de synthétiseurs, et avec des durées de chansons pour une fois raisonnables (5 à 8 minutes).

Votre musique est extrêmement cinématique, vous vous êtes inspirés de quels films pour certaines de vos compositions?

On a fait des références directes à certaines œuvres dans le passé, avec par exemple Twin Peaks pour la chanson ‘BAAMM’ ou des films de Kaiju comme Gozilla ou Gamera pour ‘Bronko’. Sur nos futures compositions, il n’y a pas de références autant directes que ça mais on imagine des tableaux cinématographiques assez forts qui aurait totalement leur place dans des film comme ‘Tree of Life’ par exemple : de grandes scènes abstraites, époustouflantes et hallucinatoires. Quant à la raison de telles inspirations, ça nous permet d’apporter un certain sens, une certaine ambiance à des compositions qui sont exclusivement instrumentales : au final, tout le monde ne sera pas transporté au même endroit par nos chansons, mais on espère que tout le monde sera transporté à quelque part.

Quelle musique de film auriez-vous voulu composer ?

Un projet qu’on aimerait faire à long terme, c’est carrément écrire un film au nom de The Kompressor Experiment pour lequel on écrirait une bande-son, un peu comme l’avait fait Archive pour leur album ‘Axiom’.

Mais si je devais jalouser un film existant, la BO de ’28 jours plus tard’ écrite par John Murphy serait en première position.

Ciné-concert, studio ou concert standard ? Et pourquoi ?

En ce moment, les concerts standards nous manquent beaucoup. On va plutôt être en mode studio dans les mois à venir, mais on espère pouvoir rapidement se briser la nuque en plaisante compagnie.

Bronko, Hippocampus Spatial Transmigration, Eat yer Brownie, Les titres de prog, ça s’invente comment ? Vous nous donnez la recette ?

A l’époque, la recette était très simple : quatre idiots enfermés dans un local avec trop de bières et/ou autres substances.
Pour nos compositions plus récentes, on essaie de mettre un peu plus de sens et de maturité dans nos titres par contre.

Quels sont les plus grands challenges pour la scène musicale prog metal suisse selon vous (covid mis à part) ?

C’est un style assez difficile à défendre puisque peu connu et représenté, et c’est d’autant plus le cas pour des groupes instrumentaux. Du coup, il faut être pro-actif pour faire grandir cette scène, ne pas attendre de miracles et tenter de faire bouger les choses à notre échelle.

Quels sont vos projets pour l’année (on espère) post-pandémique qui vient?

Un troisième album est sur le feu : la composition est terminée et on débute la pré-production, on espère une sortie pour fin 2021. Quoi qu’il en soit, on se réjouit de présenter de nouveaux morceaux sur scène, histoire de faire fondre les cerveaux de notre fan base avec des chansons jamais entendues. [Krisztina Kovacs]

Fiche CD
Nom de l’album : ‘KMPXP’

Label : Sunday Fog

Note : 5/5

kompexp.bandcamp.com