© Kristian Heat Reuter

C’est dans la mythique salle des Docks de Lausanne que nous nous rendons ce soir. Nous ne boudons pas notre plaisir à nous retrouver entre ces murs qui accueillent une programmation toujours riche et variée. Fichtre, l’étage est fermé. Ce qui ne laisse pas présager une énorme affluence pour cette soirée.

Arrivés un tantinet tardivement, nous ne voyons malheureusement qu’une partie du set de Striker. Les Canadiens nous délivrent des titres qui sentent bon le métal des années quatre-vingts. Les guitares harmonisées, les postures de guitar hero, une voix haute perchée, parfois forcée, tout y passe. Un des rares éléments efficaces de ce groupe, c’est que tout le monde pousse la chansonnette, à part le batteur. Cela crée à certains moments de jolies harmonies. Malheureusement le sens mélodique du combo d’Edmonton ainsi que les lignes vocales laissent perplexes. C’est du réchauffé. Nous avons l’impression de n’avoir entendu qu’un long morceau tant les tonalités et la rythmique manquaient de variations. Le leader Dan Cleary nous scande Fight for your Life, Fight for your Freedom. Effectivement nous nous battons pour rester en vie après leur prestation. Eux ne doivent par contre pas se battre pour leur liberté, leur liberté de quitter cette scène et de céder la place au prochain groupe.

Striker n’a clairement pas réussi à faire décoller un public un peu amorphe. Qu’en sera-t-il des Norvégiens de Triosphere ? Aurons-t-ils la capacité de réveiller un publique qui semble encore écrasé par une rébarbative journée de travail ?

La ballade dans les contrées du heavy metal des années quatre-vingts continue. Le quatuor de Trondheim possède une Frontwoman énergique à la voix puissante et souvent haute perchée. La très bonne prestation du guitariste soliste Marius Bergesen relève le niveau d’ensemble du groupe. Il a dû en bouffer du Randy Rhodes, du Vivian Campbell ou autre Eddy Van Hallen, matin, midi et soir. Que dire par contre d’un guitariste rythmique effacé qui peine à assurer ses parties vocales. Dommage. Même si l’ensemble est assez convaincant, nous peinons à rentrer de plein pieds dans un concert qui manque cruellement de convictions. Tout juste hochons-nous la tête en rythme, comme pour nous convaincre que nous passons un vrai bon moment.

Le bilan des deux premières parties se veut relativement négatif et l’ennui nous guetta tout du long. Nous espérons secrètement que Sonata Arctica ne nous fera pas définitivement regretter notre déplacement au pays du Chasselas.

Le drap noir tombe et la magnifique Pearl Violette de Tommy Portimo fait son apparition. Le public présent semble avoir retrouvé une énergie préalablement volatilisée et scande joyeusement Sonata ! L’entame de concert s’effectue avecCloser to an Animal. Titre qui ouvre les feux de leur dernier album The Ninth Hour. S’en suit Life, lui aussi tiré de leur dernier opus. Après ces deux titres la sauce n’a pas encore prit. The Wolves Die Young, titre d’actualité pour notre faune Suisse, fait clairement monter la ferveur d’un cran. A noter que le son est bon et que l’ingénieur du son à la douce froideur finlandaise, garde constamment un œil sur le volume sonore. Il tiendra un Overall de 94 DB ce qui nous évite une mort prématurée de nos tympans. Appréciable.
Les duos claviers /guitares s’enchaînent avec plus ou moins d’efficacité. L’homme aux touches noires et blanches ne semblait pas au firmament de sa forme. Henrik Klingenberg, qui officie aussi au clavier avec le groupe Silent Voices, nous donne l’impression de ne pas se sentir concerné par le concert de ce soir. Même si il n’a jamais été très démonstratif, je vous le concède. La ballade Tallulah de l’album Silence remporte un beau succès. Puis Fairytale et sa rythmique ternaire sautillante voit la fosse commencer à se réveiller. Nous arrivons dans ce qui est quelque part, un peu la seconde partie de concert qui verra les finlandais reprendre du old stuff. C’est avec ces plus vieux albums-là que leur power metal se veut le plus efficace. Mais ce sont bien les rappels qui remporteront tous les suffrages. Misplaced, I Have a Right et `Dont’t Say a Word font mouche.

Au risque d’être un peu rude, Sonata Arctica ne devrait plus que faire des concerts avec leurs albums allant de deux milles un à deux milles six. Soit avec des compositions entêtantes, groovy et efficaces. Car les années passant, leurs capacités créatrices, à mon sens, se sont estompées.

Un peu de lassitude, d’embêtement et du Coca car je conduisais. Non cette soirée ne restera pas dans ma mémoire comme une bonne soirée de metal. Ceci explique peut-être cela, mais le heavy metal typé années quatre-vingts et le power metal, c’est pour moi un peu comme le ski…Ce n’est pas Mont Fort….

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