Regarde_les_hommes_tomber
©Regarde Les Hommes Tomber

Deux ans après avoir fait très forte impression avec son premier opus, Regarde Les Hommes Tomber est de retour. Sorti dans un relatif anonymat, l’album éponyme a su séduire les amateurs de musique dérangée avec son ‘post-black metal’, qui avait convaincu autant les fans de sludge et post-hardcore que les purs blackeux. L’équilibre entre les genres qu’avait réussi à maintenir le combo nantais, sa production quasi-parfaite et son songwriting impeccable avaient en effet donné un résultat à la croisée des chemins, d’une efficacité redoutable.

Un changement de chanteur, des dizaines de shows (y compris au légendaire Roadburn, ça peut aider certains à situer le public touché), et deux ans plus tard, Exile, le second méfait, est là.

Et autant le dire tout de suite, c’est un bon disque. Pas excellent, peut-être pas aussi marquant que le premier, mais bon. Comme précédemment dit, RLHT, c’était un mélange des genres, une alchimie entre la brutalité d’un black rapide, les mid-tempo gras et brise-nuques du sludge, et la finesse des thèmes de guitares du post hardcore, tout en restant cohérent.

Ici, mon ressenti a été un peu différent, puisque j’ai vraiment eu l’impression d’écouter un disque de black, avec des bouts de sludge et de post de temps en temps.

C’est probablement dû au chant, qui est clairement plus orienté black que sur le précédent album (on l’a dit, il y a eu un changement de line-up), ainsi qu’à la production, avec des guitares crades mais pas aussi grasses que sur le précédent disque, des instruments aux contours globalement moins définis, le tout résultant en une atmosphère différente, beaucoup plus black que sur le premier disque. C’est probablement assumé, le groupe, le songwriting semble également parfois un peu moins fluide, notamment sur les trois derniers morceaux, avec des enchaînements de passages lents-rapides qui semblent parfois un peu téléphonés, comme si le groupe se perdait un peu dans son écriture, cherchant à faire toujours plus complexe…

Et pourtant, j’ai aimé le disque. Pas autant que le premier, mais je l’ai aimé.

Car ça reste RLHT, et on y retrouve les riffs ultra efficaces et l’ambiance désespérée qui nous avaient séduits il y a deux ans. Pêle-mêle, on peut citer la chanson ‘A Sheep Among The Wolves’, une réussite totale, véritable bûche black-sludge remarquablement écrite, ‘To Take Us’ et ses guitares atmosphériques que n’auraient probablement pas renié Russian Circles ou encore Embrace The Flames, qui montent irrémédiablement en puissance jusqu’à une apothéose d’une lourdeur et d’une noirceur extrêmes.

D’une manière générale, malgré une orientation un peu différente, et quelques passages pas toujours à la hauteur, Exile est un album exigeant et éprouvant, à l’identité musicale et sonore très marquée, qui nécessite plusieurs écoutes pour se laisser apprivoiser et livrer toutes ses subtilités. Il y a fort à parier que ceux qui ont apprécié le premier album aimeront également Exile. C’est là tout ce qui importe!

FICHE CD
Exile
Les Acteurs de l’Ombre Productions
www.regardeleshommestomber.bigcartel.com

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