© Pink Floyd
© Pink Floyd

En septembre 1975, les membres de Pink Floyd sortaient des studios d’Abbey Road, avec sous le bras l’un des albums des plus emblématiques de leur carrière. quarante ans plus tard, retour sur ces 44 minutes qui marquèrent le début du déclin du groupe.

‘Wish You Were Here’ est sans doute l’enregistrement de Pink Floyd le plus abouti, le plus sombre et mélancolique, du point de vue musical et lyrique. ‘Shine On You Crazy Diamond’, séparé en deux parties ouvrant et clôturant l’album, est le morceau le plus long du répertoire floydien. Hommage à Syd Barrett (premier frontman de Pink Floyd qui se crama au LSD, pour la faire courte), ses 26 minutes traversent de longues nappes de claviers, un blues ralenti, des riffs et solos légendaires, de paroles et lignes de voix magnifiques.

‘Welcome To The Machine’ est un hurlement de rage contre l’industrie musicale, composé presque exclusivement de claviers et de sons futuristes. Cette thématique chère au groupe est aussi abordée sur ‘Have A Cigar’ (chantée par le musicien Roy Harper, et non par Waters), qui se fout ouvertement de la gueule des producteurs de maisons de disques et de leur baratin. La chanson qui donne son titre à l’album tient le record du morceau des Floyds le plus joué au coin du feu. Il reflète par ailleurs l’autre thème de l’album : l’absence.

Il est difficile d’imaginer que des tensions entre les quatre compères commençaient à se tisser, et qu’il fallut des mois de galère avant de pouvoir en finir avec ce WYWH, pourtant si harmonieux à l’écoute. Le contexte est le suivant : ‘Dark Side of The Moon’ sortait deux ans plus tôt, s’en suivirent des mois et des mois de tournées et des records mondiaux de ventes. Pink Floyd intégrait ainsi les industries créatives sur lesquelles ils crachaient pourtant dans ‘Money’. Sous la pression des producteurs, puis celle que le groupe se mettait lui-même, le besoin d’un successeur digne de ce nom à DSOTM devint urgent.

Beaucoup de journées studio improductives, beaucoup de désaccords, de disputes, et un Roger Waters dont l’égo déjà haut placé auparavant commençait à percer les limites du supportable… Et pourtant, l’alchimie se reconstruisit en quelques mois : les paroles de Waters tantôt poétiques, tantôt cyniques, la voix et les mélodies de Gilmour toujours plus rondes et splendides, les innovations avant-gardistes de Wright derrières ses claviers, et Mason … euh … ouais, c’est Mason, quoi … Tout était à nouveau là, et encore plus.

La suite, on la connaît : le brutal et sous-estimé ‘Animals’ sort en 1977, suivi par le conceptuel et surestimé ‘The Wall’ en 1979. Très rapidement, Rick Wright signe son départ, et la fin de l’âge d’or du groupe. Les productions suivantes ne sont que peu glorieuses, et ne réuniront jamais plus ce line-up sacré.

À noter que durant les dernières étapes de mixage de l’album, Syd Barret – alors méconnaissable de par sa calvitie et son obésité – fit une visite à Abbey Road, laissant les membres du groupe en état de choc émotionnel. Comme ce personnage fait l’objet de plus de la moitié de l’album, cela confère à WYWH une résonance encore plus particulière, il en devient légendaire.

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