BTM

Ça a convergé de loin direction la salle lyonnaise en ce jour de congé français. Malheureusement pour ma gueule, je n’avais pas congé et comme j’entretiens des relations conflictuelles avec le bovidé malin, c’est avec quelque retard que j’ai pénétré dans l’antre qui allait tout de même constituer mon toit durant presque dix heures.

Après plusieurs expériences hardcore/metalcore dans le Chef-lieu du Rhône, j’avais vachement hâte de me retrouver à cet événement tant la dynamique a toujours été à la fois redoutablement furieuse et incroyablement positive. Côté agitation dans le public j’allais être plutôt bien servi !

Les organisateurs avaient optés, lors de cette première édition, pour une formule foutrement efficaces : quatorze groupes (et pas des rookies s.v.p.), deux scènes (la petite et la grande) et un timing limité pour les formations afin de caser tout ceci en dix plombes. Les premiers groupes à se produire se produisant exclusivement sur la plus petite des deux scènes qui à plusieurs reprises étaient limite question capacité même si les escaliers et balcons permettaient de caser du peuple en conséquence.

Après la performance de Chasing After Time, les genevois de Promethee ont balancé un set concentré qui a bien secoué le public : la mission était réussie et le quintet était heureux. Ils ont été suivis par The Algorithme à qui revenait la rude tâche de précéder Trash Talk.

La bande de Sacramento s’est d’abord faite attendre en raison de problèmes techniques : la tête d’ampli ; c’est pas qu’elle marchait mal, la Marshall, c’est qu’elle marchait plus du tout ! Un changement de matos plus tard les choses sérieuses allaient débuter et, les enfants, ça allait être putain de sérieux ! Jouissant d’une popularité à faire pâlir certains artistes présents sur la grande scène plus tard, les Etasuniens se sont produits dans une salle blindée y compris en hauteur où les quidams affectionnant le metalcore, le hardcore, le punk, le metal ou autre chose de bourrin se pressaient sur plusieurs rangs contre les barrières et dans les multiples montées de l’entrée du Transbo. Alors que le groupe n’a même pas encore terminé son premier accord, un homme volant me passe dessus entamant une longue série de stage diving qui n’allait pas faiblir durant le set de cette formation des plus pugnace. Ces hardcoreux ont constitué une des temps forts de mon Longlive. Il y aura les titres joués, mais aussi le défouloir énorme durant l’entier de leur set sauf lorsque le public s’est assis, sous la conduite du groupe, pour mieux ressauter ensuite. Une véritable déferlante qui a retourné Lyon avec au final un bassiste qui se hisse au premier étage depuis la scène et termine le set debout sur la rambarde des escaliers. Si l’on ajoute à ceci la premier crowd surfing d’un gamin de dix piges convié sur scène par le frontman et du balcon diving depuis l’étage supérieur on ne peut que s’émerveiller de la forme actuelle de cette scène qui a mis des lustres à sortir de son undeground étroit.

Difficile pour The Slugz, des régionaux de l’étape, de tenir la comparaison non pas en terme de qualité, ni d’attitude ni que quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Le fait est que le public a profité du dernier change over de deux formations se succédant sur la même scène pour aller s’aérer les neurones dehors. A l’extérieur, stands avec groupes qui dédicacent, merch, bouffe et boisson attiraient le chaland et cet espèce de marché permettait de taper la causette avec de vieilles – ou nouvelles – connaissances. Il aura fallu la pluie, qui m’incite à penser que le public metalcore est soluble, pour que la salle soit à nouveau plus fréquentée alors que The Slugz attaquait la fin de son set rapide.

Pas le temps de rester pour les morceaux suivants ‘Romeo + Juliet’ puisque la sensation hardcore de la journée allait débuter son show avant la fin de celui des Français. Deez Nuts allait taper conséquemment dans son dernier opus en date : ‘Word Is Bond’ durant ce set puisque la moitié du setlist lui était consacré. C’est aussi ça la rançon du format de trente-cinq minutes imposé aux formations durant ce marathon de décibels qui écrasent leurs chattes ! Bref, très en forme tout comme d’hab, les Australiens envoyèrent aussi leurs ogives habituelles dont ‘DTD’, ‘Stay True’, ‘Shot After Shot’ et quelques autres. L’avantage du format de leurs titres leur permet d’en placer de nombreux. En fin de show, naturellement, c’est ‘Band Of Brothers’ qui a été proposée avec en guest – pour la première fois de la soirée – Sam Carter le vocaliste des architectes.

Pas le temps de souffler qu’il faut regagner la structure de petite taille pour aller découvrir ce que donne Devil Sold His Soul sur scène. Pas de réelle surprise : ces types reproduisent en live le style technique qu’ils pratiquent sur disque. Ca hurle bien dans le micro et la purée balancée, un peu moins véloce que celle de leurs prédécesseurs, ne fait pas mouche auprès des bourrins de l’assistance. Les Anglais se produisant à l’heure de l’apéro – ou de la junkfood c’est selon – avec des lights monochromes en arrière-scène, ils n’attireront pas la grosse foule. Même constat avec Atlas Losing Grip qui se produisent eux sur la grande scène. Le public, resté dehors, n’est pas au rendez-vous et il est aisé de circuler dans la foule devant la grande scène lors de leur prestation. Il faut avouer que le style du groupe n’est pas du même tonneau que celui pratiqué par les combos qui ont fait mouche durant ce raout.

Il en sera différemment pour Being As An Ocean qui ont bouté le feu lors de leur performance fort intense. Le frontman à la calvitie contribuant largement à chauffer le public qui ne demandait, ma foi, que ça ! Alors ça bouge plutôt beaucoup, ça mosh, ça saute et cette fois c’est le chanteur qui s’élance depuis le balcon sur la foule. Un set de dingue durant lequel les plongeons depuis la scène furent quasi ininterrompus. Carton plein pour ces bourrins qui font les choses à merveille et sont de surcroit des types fort sympathiques.

Retour en terrain hyperconnu avec Betraying The Martyrs : le fer de lance du metalcore hexagonal. Déjà vu plusieurs fois dans toutes les configurations possibles, ces lascars assurent toujours autant et leur popularité n’est que méritée même si certains médisant s’offusquent de les entendre entonner le standard de Disney à leur sauce maison. Un concert soigné et foutrement efficace qui a provoqué les premiers gros remous dans la plus grande des deux salles. Mention spéciale à ‘Where The World Ends’ qui demeure toujours aussi énorme en live.

Retour dans un autre univers avec Not Scientists qui ont peiné à convaincre la grosse foule à se rameuter derrière la scène. Leur punk plutôt bien foutu n’étant pas la tasse de thé du public présent ce soir-là à part en ce qui concerne les fans de Frank Iero qui ont donc pu profiter de passer un concert tranquille sans humains dans les airs au dessus de leurs chevelures soignées.

Bam ! C’est Stick To Your Gun qui se radine sur scène et c’est la grosse affluence. Le hardcore empreint de metal des Californiens fonctionne et plaît au public lyonnais (enfin présent à Lyon vu la provenance très large du public de la soirée). Les beatdowns sont énormes et le pit s’étend rapidement jusqu’au marches des gradins. Même si le chant n’aura pas toujours été au top, ces mélomanes – portant pour certains des t-shirts de Steel Pulse ou de The Adolescents – délivrent un set énorme dont ‘Bringing You Down’ constitue certainement le meilleur moment. Une nouvelle participation du frontman d’Architects durant ce set et un final sur ‘Against Them All’ mettent le public à genoux waow !

Frank Iero voit converger un public d’une autre envergure devant ses retours. L’ex-membre de My Chemical Romance plaît surtout à certaines représentantes féminines qui scandent ses refrains à tue-la-tronche à ses pieds. Ca plaît donc à cette partie du public et permet au reste de reprendre des forces car la fatigue commence à se faire sentir parmi les amateurs de lourd.

Alors que la soirée touche à sa faim, les affamés de gros sons patientent avant que la tête d’affiche se pointe et la sono leur balance un bon vieux Queens Of The Stone Age de derrière les fagots que peu connaissent. Tant pis, la patience sera récompensée rapidement : le headliner britannique déboule sur scène et propose un show mené pieds au plancher. Le moshpit s’étend à nouveau jusqu’au fond de la salle où les gradins servent d’abris aux moins intrépides qui assistent assis à ce gros déluge sonore. Architects ayant envoyés des émissaires lors d’autres sets, ils en accueilleront aussi un durant leur prestation d’une heure (la plus longue du festival). Le final bien burné de leur concert avec ‘These Colours Don’t Run’ placé ente deux extraits de leur dernier opus : ‘Naysayer’ ainsi que ‘Gravedigger’ achève de la plus belle manière ce festival énorme qui voit le public quitter les lieux le sourire aux lèvres (et les pieds en compote).

Du côté des spectateurs la réussite de l’événement ne fait aucun doute et je me réjouis de repointer ma carcasse sur Lyon sur ce type de fête !

http://longliverockfest.com

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