C’est bien connu, la musique et l’alcool sont deux éléments particulièrement liés : rares sont les concerts où l’on n’a pas de verre dans sa main, et des que l’on sort en boîte pour libérer nos membres, on se retrouve avec un longdrink trop cher mais qui nous fera tenir le reste de la soirée. L’alcool et la musique libèrent le coeur et le corps, alors autant lier les deux pour un combo explosif.


Il y a plus d’une année, je me suis retrouvée à travailler dans le monde des boîtes de nuit – et de la musique qui va avec. C’est ainsi que j’ai réalisé à quel point le ‘name dropping’ était intense : Beyoncé chante qu’elle boit du ‘Cuervo with no chaser’, Lizzo blâme son comportement sur le Grey Goose, et on se retrouve à chanter ‘I’m Drinking Rum and Red Bull, Hennessey Makes Me Heart Full’ sans avoir jamais essayé la concoction.
Et du côté des rockeurs, on passe par le whiskey pour les chansons sombres (‘Old Number Seven’ de The Devil Makes Three en est l’exemple tout craché), par les bières pour le côté festif ou défonce (je vous recommande vivement le titre ‘Cheap Beer’ de Fidlar pour vous mettre en jambe), mais jamais on ne verra Lady Gaga vanter les mérites de la 8.8%.

Une étude menée en 2015 a découvert que la majorité des titres du Billboard entre 2009 et 2011 contenait des noms de marque d’alcool : Grey Goose, Patron Tequila, Henessey et Jack Daniels – et chacune d’entre elles étaient citées de manière élogieuse. Et que trouve-t’on dans les clubs ? Les marques précitées.
Les marques ont toujours démontré un statut social : ici, l’alcool arrive à résumer une situation dans notre imaginaire collectif, de plus du statut de l’artiste.

Un exemple ? Sortons nos talents de paroliers :

‘Samedi soir, je sirote une 8.8%’ –
Ma vie c’est de la merde, me voici au fond du trou, et le whiskey n’était plus en action dans mon magasin du coin. Je crois que la lumière du salon a lâché.

‘Samedi soir, je sirote un espresso martini’ –
Je suis une personne de goût, une situation financière stable, un cercle d’amis respectable, je vais me mettre en jambe avec un subtil mélange de vodka, de liqueur de café et d’un shot d’espresso. Ce soir, nous irons sûrement nous enjailler dans un boîte de nuit respectable avant de rentre, en taxi, dans nos appartements à l’excellente isolation thermique.

Plus que des lieux ou des marques de vêtement, l’alcool, de par son identité unique, est un marqueur temporel et culturel d’importance non négligeable. Il est un vecteur de message efficace pour n’importe quelle culture aux quatre coins du monde. De plus, pour ne pas déplaire aux commerçants, une étude menée par l’American Academy of Addiction Psychiatry a démontré que les gens buvaient plus, et plus vite, lorsqu’ils écoutaient des morceaux mentionnant de l’alcool. Les artistes toucheraient-ils un pourcentage sur le bar ?


Je vous laisse j’ai ma Docteur Gabs qui se réchauffe. [LN]