Journal d’un marchand de rêve

L’Atelier Mosésu est une jeune maison d’édition qui veut présenter des concepts novateurs dans un écrin papier valorisant le contenu. Avec sa collection Pepper qui a vu le jour en octobre 2016, L’Atelier Mosésu veut présenter des romans Young Adult originaux ancrés dans le genre fantastique, réaliste, contemporain, steampunk, historique, thriller, etc. Louable initiative.

Et qui de mieux pour lancer cette collection que le prometteur jeune auteur français Anthelme Hauchecorne, qui nous avait déjà séduits avec ses anthologies de nouvelles Baroque’n Roll et Punk’s Not Dead son roman « jeunesse » – mais qui plaira autant aux ados qu’aux adultes – Le Carnaval aux corbeaux, et surtout le tome 1 de sa série Le Sidh, sans conteste la pièce maitresse de son œuvre naissante. Un style truculent et haut en couleurs (parfois baroque à l’excès), une propension rafraichissante à puiser dans les mythes français pour planter ses décors et intrigues, des influences résolument rock’n roll et steampunk, il a tout pour plaire, le jeune Anthelme.

Dans ce roman, il nous entraîne dans une autre de ses créations mystiques, le monde de l’Ever, celui de nos rêves, dans lequel le jeune Walter Krowley – fils pétri de problèmes d’un couple de stars de cinéma, dont la mère morte trop jeune et le père acteur aussi fameux que fantasque et distant, ne sont pas étrangers à son caractère disons instable – nous servira de guide. Découvrant le monde complexe des Rêveurs, il va être mêlé malgré lui à la lutte de pouvoir complexe pour prendre le contrôle de l’Ever et de ses ressources, entre le Gouverneur et son empire bureaucratique digne du film Brazil, et les Outlaws, une bande de hors-la-loi tout droit sortis de La Horde sauvage. Chemin faisant, il va rencontrer la belle Banshee, et comme les histoires d’amour finissent mal (en général)…

Malgré une introduction décevante – les premières pages qui plantent le décor de la vie de Walter à Hollywood sentent le déjà-vu et les clichés : il y manque l’originalité coutumière de l’auteur – le récit prend son envol lorsqu’on découvre l’Ever et ses règles avec notre (anti)héros. L’univers est foisonnant, les personnages plein de substance (bien que les figures féminines se ressemblent d’une œuvre à l’autre de Hauchecorne : des chipies aussi belles qu’intelligentes, dotées d’un solide caractère), et les rebondissements nombreux. On regrettera juste un léger fouillis dans les nombreuses couches d’intrigues qui rendent le dénouement un poil confus (entre les révélations sur les Oniromanciens, Banshee, le Gouverneur, le passé de Walter, il faut suivre), et un manque d’approfondissement du concept prometteur du Ça (qui se matérialise dans l’Ever). Les implications de cette idée sont quelque peu survolées, et c’est un peu dommage (peut-être plus à venir dans d’autres aventures dans l’Ever ?).

Les bases d’un bon bouquin de « Dark Steampunk » (c’est le nom choisi par la collection Pepper pour qualifier le livre) sont de toute façon là : personnages attachants, univers intéressant, des rebondissements en suffisance, un zeste d’humour. Les lecteurs (jeunes adultes et plus si affinités) devraient être comblés.

Journal d’un marchand de rêves
Auteur : Anthelme Hauchecorne
Editeur : L’Atelier Mosésu
Collection : Pepper

www.atelier-mosesu.com

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