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Il faut le dire, la Suisse n’est pas nécessairement une destination privilégiée pour les groupes étrangers. Certes, la plupart font l’effort d’y jouer au moins une date, mais peu ont su se faire une véritable place dans le paysage musical helvétique : Hurts sont de ceux-là. Depuis plusieurs années maintenant, le duo de Manchester ne quitte plus le pays, enchaînant performances radio, de multiples concerts et festivals, et même une série de concerts pour Art On Ice ( ?). Ce n’est donc pas une surprise si leur (malheureusement unique) stop suisse se trouve être dans une plutôt grande salle – la MAAG Halle n’étant pas exactement ce qu’on peut appeler un ‘petit club’ – et, fait assez rare pour être souligné, pour un concert sold-out.

C’est à la locale mais chevronnée Anna Känzig que revient la lourde tâche de réchauffer le public frigorifié par le gel de février. Une tâche qui, si elle s’annonçait ardue, est exécutée avec brio : un poil répétitif mais très bien exécuté, son set sonne comme la rencontre entre M83 et London Grammar, et fonctionne parfaitement. Ironiquement, sa musique ressemble bien plus à de ‘vieux’ morceaux de Hurts qu’à leur dernier album ‘Surrender’, qui a divisé les fans.

Si Hurts a toujours été un groupe de pop (pour goths), le ton a lui dramatiquement changé, et si le virage de la synthpop théâtrale vers l’electro-funk pouvait se trouver décevant sur CD, il faut bien avouer que c’est en live que les nouvelles chansons prennent tout leur sens. De l’intro – ‘Surrender’, donc, bien meilleure grâce à l’addition bienvenue de deux choristes sur cette tournée – aux singles (le premier single de l’album, ‘Some Kind Of Heaven’, évoquant bien plus les collaborations de Hurts avec le DJ britannique Calvin Harris que leur propre musique mais aussi le très funky ‘Lights’ et l’extra-dramatique ‘Rolling Stone’ et sa rime fantastique de ‘vespertine’ et ‘bourgeoisie’) le set convainc même les plus sceptiques des spectateurs.

Au-delà d’un simple showcase de leur dernier album, la setlist mélange avec brio les fan-favourites du premier album (‘Wonderful Life’, ‘Better Than Love’), les singles explosifs du second (‘Miracle’, ‘Somebody To Die For’) et même une b-side de leur tout premier single (la sublimissime ‘Affair’) pour un résultat qui fédère. Mais si le groupe a su composer une setlist pas loin de la perfection, c’est bien l’émotion dégagée par les musiciens et le public qui rend systématiquement les concerts de Hurts si inoubliables, et prouve à tous ceux pensant que la pop ne peut être authentique qu’ils se trompent ; le groupe aime son public, et il le lui rend bien.

 

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