Maere est une créature qui se faufile la nuit dans vos cauchemars pour s’asseoir sur votre poitrine et vous empêcher de respirer. Aussi connu sous le nom de paralysie du sommeil, mais Maere sonne quand même plus sombre, angoissant et moins terre-à-terre. C’est justement ce qui ressort de la dizaine de morceaux, qui instillent vite une sensation d’étouffement tant ils sont longs, rythmiquement soutenus et criants de désespoir, dans une ambiance pourtant onirique. On a l’impression d’être constamment à bout de souffle et poursuivi par les mélodies enivrantes du duo et leurs ambiances sombres, clairsemées de petits passages éthérés, aussi bienvenus qu’une brise d’air frais lorsqu’on est perdus sous un ciel lourd en pleine montagne. Ce n’est qu’au bout de sept à onze interminables minutes, en moyenne, que la délivrance survient : le morceau est fini, on expire enfin, relâchant la tension dans les poumons alors que le cœur bat toujours à au moins 180 bpm. Puis avant même qu’on ait le temps d’en redemander, le morceau suivant commence et c’est reparti pour une course intense. Ces autrichiens savent y faire, en termes d’ambiances pesantes et de mélodies planantes. Un peu comme si le doom rencontrait le post-rock, ou que le black-metal fricotait avec le stoner. Histoire de ne pas nous abandonner complètement en terre inconnue (plus si inconnue, après quatre albums dans la même veine, à ceci près qu’ils sont de mieux en mieux produits), ils finissent sur une reprise à leur sauce de Placebo, ma foi terriblement bien exécutée. Même ceux qui ne sont pas fan de la bande à Brian Molko ne pourront qu’admettre qu’il y a dans ‘Song to say Goodbye’ matière à chef d’œuvre du rock.

Note : 5/5

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