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© Pascal Greco

Bâtie Divine!

Un petit être vaporeux et un couple gothique suivi de ses jeunes sujets investissent le Temple de St-Gervais. Sacrée soirée conçue par les programmateurs du festival.

Silence absolu dans la nef, la scénographie est magnifique, Gwilym Gold, seul, s’avance au piano.
Il égrènera ses notes tantôt inspirées, parfois un brin soporifiques, accompagné de sa voix rappelant au mieux Thom Yorke, Dave Gahan ou même Jonsi de Sigur Ros ou malheureusement aussi la chèvre intersidérale Chris Martin de Coldplay. C’est beau, un peu linéaire. On sent pourtant le grandiose que pourrait lui apporter l’étoffe d’un groupe. Il y a les disques du dimanche matin pour se réveiller tout cotonneux et guilleret, Gwilym Gold serait celui d’un lundi soir de neige, pour s’endormir tout doucement.

Après une courte pause, s’élèvent les chœurs cristallins du thème de Twin Peaks. Majestueux. Le couple de corbeaux composé de Faris Badwan de The Horrors et sa fiancée Rachel Zeffira, chanteuse lyrique rejoint ses talentueux musiciens et choristes dont la moyenne d’âge ne semble pas dépasser les 17 ans. On se croirait à un remake de Rock Academy avec Jack Black.
Dommage pour la fluidité qu’ils n’embraient pas directement sur la deuxième chanson, d’ailleurs la plus faiblarde du set. Les titres suivants sont superbes, trop courts parfois, hommages aux 60’s et 80’s, avec juste la pointe de modernité qu’il sied.
On se demande quel film pourrait découler de cette fausse B.O. Des images du Rocky Horror Picture Show transposé dans un long tunnel vert pixellisé à l’ancienne viennent à l’esprit.
Rachel Zeffira, seule au vibraphone et voix de soprano, rejointe peu à peu par une batterie jazzy feutrée, basse bien ronde et chœurs aériens nous transporte vers la voûte étoilée. On les veut sur le prochain film de Lynch ! Ils nous gratifient même d’une merveilleuse reprise de ‘Because’ des Beatles.
Cat’s Eyes a une classe folle.
Le seul bémol, de taille, le son. Mais qu’a bien pu passer par la tête de leur ingénieur du son pour bidouiller une telle bouillie ?!? Dans un temple ?!? L’acoustique aurait dû être parfaite dans un tel écrin.
Et si c’était tout simplement un coup un peu pendable pour nous faire nous ruer sur les disques le lendemain ?
Ce sera fait. [Fred Saenger]

 

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