Pas question d’annuler une nouvelle édition du Paléo ! Nous voilà en partie rassurés sur les intentions de Daniel Rossellat et des son équipe. On peut en tout cas être certain que le festival mettra tout en œuvre pour proposer une édition 2021 à un publique déjà orphelin d’un été 2020 au goût d’inachevé tant le Paléo Festival prend une place importante lorsque le mois de juillet pointe le bout de son nez. Comment travailler et s’adapter face à une crise sanitaire sans précédent lorsqu’on organise un événement du calibre d’un festival majeur ? Nous faisons le point de la situation avec le fondateur du festival en quelques questions.


Comment allez-vous et comment vivez-vous la situation actuelle ?

Les incertitudes liées à la situation sanitaires sont pesantes. Tout comme au printemps, nous revivons une période anxiogène avec les mêmes doutes et questionnements. Mais nous restons aussi sereins que possible et allons de l’avant.

Avez-vous reçu des aides et en êtes-vous satisfait ? Est-ce que vous vous sentez soutenu et appuyé ?

L’Association Paléo Arts et Spectacles a demandé une aide aux autorités, telle que prévue par les ordonnances fédérales dans le contexte Covid-19. Nous avons reçu un soutien financier du Canton et pu bénéficier d’indemnité RHT. Nous avons également pu compter sur le soutien de nos partenaires, ainsi que de nos festivaliers.ères, qui nous font confiance et ont gardé leur billets et abonnements. Mais malgré les aides reçues, il restera un important déficit financier à combler.

Craignez-vous que la pandémie dure plus longtemps que prévue ? Comment est-ce pris en compte ? comment vous organisez-vous en conséquence ?

C’est une crainte, bien entendu. En février dernier, personne n’aurait imaginé que cette crise sanitaire durerait autant. Là encore, difficile d’imaginer combien de temps nous allons vivre cela et dans quelles conditions. Si nous n’avons pas d’emprise sur la pandémie, nous en avons en revanche sur notre travail, notre organisation et sur les différents scenarii que nous pourrions mettre en place selon l’évolution de la situation.

L’arrivée prochaine des vaccins peut-elle jouer un rôle important à l’avenir dans l’organisation de grands événements ? Et y a-t-il un risque que le vaccin devienne obligatoire pour les grand concerts ?

Elle jouera très probablement un rôle important, et bien plus largement que dans le seul cadre de l’organisation de grands événements. Nous avons pu observer que certaines compagnies d’aviation par exemple, envisagent l’obligation d’être vacciné pour voyager. Mais pour ce qui concerne Paléo, il est à ce jour impensable d’exiger une vaccination obligatoire, notamment pour des questions éthiques. Dans l’attente, les mesures de protection devraient toujours être d’actualité la saison estivale prochaine.

Vous vous êtes engagés sur des dates précises en 2021, avez-vous prévu des alternatives (des plans b ou c…) s’il vous est impossible d’organiser vos événements dans les conditions habituelles ?

Nous travaillons actuellement sur différentes variantes. La première est celle d’un Festival, tel que nous l’avons connu jusqu’à présent. Ceci dit, nous sommes optimistes, mais réalistes. Au vu de la situation sanitaire, nous travaillons également sur une seconde variante avec un jauge réduite, mais une durée plus longue. Ce serait une nouvelle formule, un Festival réinventé et compatible avec des mesures de protection. Dans tous les cas, nous ferons tout pour faire vivre l’événement, d’une manière ou d’une autre. Un nouveau report de l’événement aurait en effet de lourdes conséquences pour l’Association bien sûr, mais également pour les centaines de partenaires, fournisseurs, artistes, entreprises et associations locales, avec lesquelles nous collaborons chaque année.

Quels seront les conséquences à long terme de cette crise pour vous ?

Elles seront notamment financières. Le déficit engendré par le report du Festival devra être comblé sur plusieurs années. Nous ne savons pas dans quelle mesure les entreprises et partenaires avec lesquelles nous collaborons auront eux aussi été atteints par la crise. Et nous devons peut-être nous attendre à un public possiblement plus frileux, tant que la situation sanitaire ne se sera pas améliorée. Mais paradoxalement, nous pensons que le public a besoin de retrouver ces moments de musique, de fête et de partage.

Et pour l’industrie musicale en général ?

Les acteurs.trices culturel.le.s ont été touchés de plein fouet par la crise. Mais également toutes les entreprises de technique, son et lumière, électricité, catering, etc., sans lesquels les spectacles n’auraient pas lieu. Il semble bien probable que les modèles traditionnels tant en termes d’industrie que de contenus vont évoluer, se transformer. Nous avons notamment pu observer l’émergence de nouveaux modes de consommation de la musique et de nouveaux modèles de plateformes de concerts. Si la reprise complète de l’industrie du live va probablement prendre du temps et évoluer, nous restons convaincus que l’expérience de la musique live, que l’on trouve en concert, club ou en festival ne se télécharge pas. Le public a besoin de ces moments de musique et de vivre ensemble, encore plus après des mois de crise.

Comment voyez-vous l’avenir ? Peut-on toujours se lancer dans des projets ambitieux ?

Nous avons hâte de revivre des jours meilleurs et plus lumineux. Bien sûr que l’on peut se lancer dans de nouveaux projets ! Cette crise pourrait être un accélérateur d’innovation, favoriser des réinventions, voire permettre de transformer certaines contraintes en opportunités. Cela prendra probablement du temps et les événements seront possiblement contraints d’adopter de nouvelles formes, mais nous sommes optimistes.

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