L’Association Rockin’Valais organise en ce 28 novembre une soirée à la hauteur de ses ambitions au Port Franc de Sion. Ce sont en effet ni plus ni moins de trois groupes qui vont se succéder sur la scène valaisanne. Je vais tenter avec mes mots de vous conter ces merveilleux moments que j’ai passés.

Je commence la soirée en compagnie des sympathiques Jurassiens de Silver Dust. Fondé en 2013, ce groupe officie dans un registre combinant dark rock, métal et goth.

Le légendaire et charismatique Lord Campbell fait une entrée solennelle fusil sur l’épaule, et haut-de forme bien vissé sur la tête. Un peu à la manière de Slash (Guns’n’Roses), cet accessoire fait partie intégrante de ce personnage qu’est Lord. Le concert débute avec le titre ‘Libera me’. Grâce à un fond de lumière rouge, ainsi qu’à des tableaux passant des séquences d’images intrigantes voire un peu glauques, je me retrouve rapidement happé dans l’univers Silver Dust. De part le style des mélodies, leurs tonalités et cette manière théâtrale de faire de la musique, je suis persuadé que Tim Burton serait enchanté et ravi d’assister à un concert des Jurassiens – les deux univers étant assez ressemblants- ! `Once Upon A Time’ sert de préambule à un superbe duo guitare/ Orgue. Très en place et très travaillée, cette séquence met en exergue les qualités techniques de Lord Campbell à la guitare. Bien que reprise déjà des milliers de fois sous diverses formes, son interprétation de la Toccata de Bach se veut convaincante. Le show est fluide et très en place. ‘ The Witches Dances’, ‘This War is not mine’, le public en veut encore ! En revanche, on ne s’improvise pas membre de Silver Dust ! Le niveau de professionnalisme de l’ensemble des musiciens est très bon. Mention pour Magma, le nouveau batteur. Certes bien moins démonstratif que son prédécesseur, il fait preuve d’une superbe assise rythmique et de précision. Son calme est sa force ! Mention aussi pour le son en façade qui est équilibré, agréable, mais sans manquer ni de pêche, ni de patate…savante recette !

J’ai passé un super concert et je me suis laissé emporté tant par la musique que par le côté théâtral de Siver Dust. C’est à mon sens une grosse prise de risque que de se lancer dans un tel univers. On peut vite lasser ou sombrer dans le ‘kitch’. Mais le groupe y croit et est à fond, tout en parvenant à se renouveler. Il parvient à faire de son univers (au même titre que leur pote de Lordi) une force, un atout ! Grâce aux Jurassiens, il y a de l’Ajoie dans le public présent ! Pour ma part, c’est définitif, je préfère Silver Dust à la Damassine !

C’est ensuite au tour de Redeem de fouler les planches. Le power-trio originaire de Soleure et d’Argovie accompagne CoreLeoni sur l’ensemble de la tournée. On entre là dans un style simple mais efficace. Un bon vieux hard-rock bien binaire où la caisse-claire résonne sur le ‘ 2 et le 4’ et pas ailleurs. Les Suisses-Allemands parviennent à obtenir les faveurs du public grâce à des rythmiques de plombs ainsi qu’à un bon sens de la mélodie accrocheuse, notamment durant les refrains. L’auditoire s’amuse même de bon cœur à reprendre des ‘oh oh oh’ inhérents bien souvent à ce style de musique. Il n’y a pas de ‘chichi’, l’ambiance est décontractée. Lorsqu’un petit problème de ‘click’ survient, Stefano Paolucci (chant-guitare) fait montre de ses talents d’improvisation et de son contact facile avec le public. Il s’essaie même à quelques mots de Français. Passé ce petit intermède imprévu, on prend les mêmes et on recommence. C’est, à mon sens, vu et revu. Attention, je ne dis pas ça négativement. Les musiciens sont très bons et leur interprétation aussi. Mais il manque une petite dose de créativité. Il y a des groupes en concert que j’apprécie sur le moment, mais dont les albums ne finiront pas dans ma collection. Et c’est le cas de Redeem.

(A l’heure de l’interview, Léo est fatigué et las. Cette fichue douane bloqua leur bus durant près de trois heures. Stress et retard ne font pas partie d’une préparation optimum avant un concert. A ce moment-là, je me pose des questions pour le show à venir en espérant qu’une nouvelle énergie sera récupérée.)

Place donc à la tête d’affiche du soir : CoreLeoni ! En résumé, Léo Leoni, le guitariste et membre fondateur de Gotthard, a décidé de former pour l’occasion un nouveau groupe pour reprendre les titres des premiers albums du groupe. En 1993, pendant que j’essayais d’apprendre à nager, Gotthard sortait l’album ‘Dial Hard’ avec en morceau d’ouverture ‘ Higher’ ! Et c’est ce même titre qui est balancé sur scène en ouverture de concert. Pouvais-je rêver de meilleure entrée en matière ? Non ! Quelques notes suffisent tant au groupe pour être dedans qu’au public pour être sous le charme. Ensuite ça déroule sans perdre d’énergie. Avec ‘Standing in the light’ CoreLeoni revient à l’album éponyme de Gotthard paru en 1992. Un son massif nous est envoyé directement dans les conduits auditifs, et ça fait un bien fou. Seule la réverbe trop prononcée de la caisse-claire du batteur Alex Motta (professeur de batterie à l’école de Héna) saura me gêner durant le concert. (Héna Hebegger, nouvellement papa, n’a pas pu faire le déplacement). Après 20 minutes de set, on fête l’anniversaire du bassiste Mila Mercier, à l’aide d’une bonne Forêt Noire !

Ronnie Romero (Ritchie Blackmore’s Rainbow) au chant, vole quasiment la vedette à Léo. Sa prestation est impeccable. Jouant avec sa voix, la faisant passer d’un registre plus rock à un registre plus teinté d’émotion, il se met le public (en tout cas féminin) dans la poche. La cohésion scénique entre Léo et lui est géniale. Ces deux enfants du rock s’amusent entre eux, mais aussi avec la foule. En termes de feeling, de contact, de timbre de voix et de charisme, Ronnie n’est pas sans rappeler un certain Steve Lee. Je ne me rappelle plus la dernière fois que j’ai écouté ce titre, mais avoir l’opportunité d’entendre en live ‘Firedance’ risque de ne plus se reproduire. Une des compositions de Gotthard aussi créditée à Chris Von Rohr ( Krokus). Léo Leoni en vient à se mesurer à son collègue guitariste Igor Gianola (UDO) lors d’une battle de guitare efficace et pas chiante. Igor ayant tourné avec Gotthard en 1993-95, je me dis que ces 25 petites années de pause n’ont pas fait perdre l’osmose musicale entre les deux hommes. S’en suit une partie plus acoustique qui permet au public de donner de la voix et ensuite retour aux choses sérieuses avec ‘Mountain Mama’ notamment. C’est depuis le bord de la scène, à côté de leur manager, que j’assiste aux rappels. Et quelle claque !! Un vibrant hommage à Led Zeppelin avec des extraits de ‘Black Dog’, ‘ Whole Lotta Love’, et pour finir ‘Immigrant Song ‘, je plane ! A leur sortie de scène les musiciens sont contents et leurs sourires font plaisir à voir. Les heures d’attente à la douane semblent, elles, bien lointaines !

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